Se sentant diffamé dans l’affaire Domitexka Saloum : Serigne Mboup sert une citation directe à Yakham Mbaye et à Cheikh Yérim Seck

C’est le jeudi 22 décembre que Yakham Mbaye et Cheikh Yérim Seck, respectivement directeur de publication du journal Libération et fondateur du site d’informations Dakaractu.com, répondront de leurs écrits devant le tribunal correctionnel de Dakar. Et pour cause, Serigne Mboup, le Pdg du groupe Ccbm, leur a servi une citation directe pour ‘diffamation’. Le plaignant reproche à Cheikh Yérim Seck et surtout à Yakham Mbaye d’avoir mis en exergue dans sa livraison du 15 novembre sa ‘qualité de délinquance financière’. Serigne Mboup reproche également au journal Libération d’avoir écrit qu’il est sous contrôle judiciaire et qu’il fait l’objet d’une plainte dans l’affaire de l’usine Domitexka Saloum. ‘Que des mensonges ! Au moment où je vous parle, personne n’a porté plainte contre moi’, se défend Serigne Mboup. Qui affirme que ces écrits lui ont causé un préjudice moral et financier inestimable. ‘Vous conviendrez avec moi que c’est très grave pour un capitaine d’industrie. Cela signifie qu’il n’est plus libre de ses mouvements et qu’il doit être à la disposition de la justice, alors que c’est absolument faux’, renchérit son avocat Me Khassimou Touré. Ce dernier d’ajouter : ‘Nous avons combattu devant le tribunal de Louga et nous avons obtenu une main levée’.
L’avocat, qui animait une conférence de presse avec son client, hier, note que cette plainte pour diffamation est leur ultime procédure. Mais pour le patron de Ccbm, cet ‘acharnement’ de Cheikh Yérim Seck et de Yakham Mbaye n’est rien d’autre qu’une tentative de chantage. ‘Chacun d’entre eux vient de créer un journal, je considère cet acharnement comme une tentative de chantage pour avoir de l’argent ou de la publicité. D’ailleurs, Cheikh Yérim Seck est venu chez moi à plusieurs reprises pour que nous travaillons ensemble, mais j’ai décliné son offre. J’ai dit non’, poursuit Serigne Mboup. Qui a aussi saisi le Comité pour le respect de l’éthique et de la déontologie (Cored).
En effet, dans une autre plainte adressée ‘au tribunal moral’ de la presse, le plaignant écrit : ‘Ccbm et son Pdg Serigne Mboup sont depuis quelques mois l’objet d’acharnement de la part de la Rédaction du journal Libération. Dans cette lancée, tout y passe : amalgames, amplifications de faits erronés, ton alarmiste, intention de nuire et tutti quanti. En effet, dans sa livraison du mardi 15 novembre passé, il est mentionné à la Une et en gros titre : ‘Convoqué par le juge le 28 novembre Serigne Mboup risque gros’, en référence à l’affaire Domitexka Saloum’. ‘L’article en question est un tissu d’amalgames et de contrevérités qui laisse apparaître, en filigrane, un acharnement et une intention délibérée de nuire. Acharnement, puisque dans deux précédentes livraisons (Libération No 3 et 8 des 12 et 18 octobre 2011) le journal relate des faits dans lesquels Serigne Mboup n’est ni de près ni de loin mêlé’, poursuit-il dans la plainte adressée au Cored. Serigne Mboup reprochant au directeur de publication de Libération de n’avoir pas publié le démenti formel ‘dans les conditions et les formes qu’impose le droit, en pareilles circonstances’.
Charles Gaïky DIENE
walf