Echos du tribunal

Procès Khalifa Sall : l'Etat réplique aux plaidoiries de la défense


Vendredi 23 Février 2018

A Dakar, le procès de Khalifa Sall est entré hier jeudi 22 février dans son ultime phase. Après le réquisitoire et les plaidoiries, place aux répliques de toutes les parties qui se termineront normalement vendredi, par une dernière prise de parole des prévenus.


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Le député-maire de Dakar est soupçonné de détournements de deniers publics. Le procureur a requis 7 ans de prison et 5,5 milliards  d'amende de francs CFA à son encontre. Pour les avocats de Khalifa Sall, aucune infraction n’a été commise, le maire doit être relaxé. Ce jeudi, comme le veut la règle, c’est l’Etat qui a donc répliqué aux plaidoiries de la défense. 

C’est Antoine Diome, agent judiciaire de l’Etat, qui a ouvert les répliques et déconstruit les arguments de la défense. « On a dit et répété ici : l’Etat n’a rien à faire dans ce procès, l’Etat est un intrus » attaque le magistrat dans son costume sombre. « Mais je l’affirme, les deniers détournés sont bel et bien des deniers de l’Etat. Oui, nous avons subi un préjudice », a-t-il lancé. 

Antoine Diome affirme ensuite que la défense a elle-même prouvé la culpabilité des accusés. « Les faits sont têtus monsieur le Président. L’un des avocats vous a dit "mon client est responsable mais pas coupable". Oui, responsable d’avoir fabriqué des fausses factures pour décaisser des fonds et les détourner. Donc acte ! ». 

Les avocats de l’Etat enchaînent en mettant l’accent sur le faux et usage de faux, chef d’inculpation qui peut entraîner la perte des droits civiques s’il est retenu. Pour maître Ousmane Diagne, « le faux est un délit autonome qui ne peut être nié, la ligne de la défense semble intenable ». 

L’avocat attaque aussi l’idée que ce procès est politique, argument phare de la défense. « On ne peut pas se réfugier derrière des considérations politiques Monsieur le Président. Des erreurs, des fautes constitutives de délits, ont été commises. Il est temps de les réparer. Merci de les sanctionner », a demandé maître Diagne. 

Pour Me Demba Ciré Bathily, avocat de Khalifa Sall, le dossier est au contraire, vide. « Je pense que le premier tour des débats a déjà permis de mettre en exergue le caractère ridicule de certaines infractions, comme le faux en usage de commerce. » 

Les répliques vont s'enchaîner ce vendredi. Le procureur puis la défense auront la parole avant de finir avec les huit prévenus. 

RFI

Abdoul Aziz Diop