Sport

Judo: Bara Ndiaye, caporal-chef et vice champion du Sénégal à 43 ans


Vendredi 5 Février 2016

On n’aurait pu le classer dans la catégorie des judokas combattants vétérans, problème cette classe de compétiteurs n’existe pas sous nos cieux, alors pour ne pas disparaître de la famille des tireurs du tatami, il a décidé de continuer à tâter des combats à … 43 ans.


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Sur les tatamis nationaux et peut-être africains, il est sans doute le plus vieux combattant, nous dit-on, indiquant que son courage et son amour du judo font penser au Français Anthony Verdaud, ceinture noire 5ème dan, médaillé d’or aux Championnats du monde de judo des vétérans (World Independant Budo Kai (WIBK).

Bara Ndiaye est lui ceinture noire 3ème dan. Caporal-chef dans l’armée sénégalaise, ce djambar qui évolue dans la catégorie des plus de 100 kg, excusez du peu, est le plus vieux judoka  affilié à la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées (Fsdja).

Avec ses 43 ans bien campés dans ses bottes, le sociétaire de l’Association des forces armées (Asfa) a brillé en décrochant la médaille d’argent des Championnats nationaux disputés le 30 janvier 2016 à Ziguinchor, après avoir bataillé ferme et rabattu le caquet à quelques jeunes qui le disaient has been.

C’est en 1994 que Bara intègre l’armée, il fonce au bataillon des sports le 17 janvier 1995. Après seulement trois années de pratique du judo, il barre la route à tout le monde et devient champion du Sénégal dans la catégorie des moins de 100 kg en 1998.  

Hargne et détermination en bandoulière, il conserve son titre de 1998 à 2010. Une icône ce gars. On devrait lui faire une statue afin que la jeune génération apprenne et comprenne que ce pays regorge de types aussi tenaces que Bara.

En plus des titres sénégalais, il truste deux médailles d’argent décrochés aux Championnat d’Afrique de 2005 en Afrique du Sud et aux Jeux africains d’Algérie en 2007. Cinq médailles de bronze ont été décrochées aux Championnat d’Afrique et une autre aux Jeux africains de Nigéria en 2003.

A ce palmarès, il s’ajoute trois participations aux Championnats du monde de judo. La première fois pour le compte du Mondial militaire en Inde en 2008. Bara Ndiaye rentre au camp avec une 7ème place. Il dispute deux Championnats du monde civil  en Egypte et au Brésil. Le sociétaire de l’Asfa a également participé au mondial de «Kourach» en 2008 au Maroc, une forte de lutte où on ne saisit pas les jambes de son partenaire.

«Ce sont les jeunes qui apprennent de mon expérience et non le contraire», dit le polygame et père de quatre enfants, qui a malheureusement perdu deux petits dans un incendie.

«J’ai surmonté cette tragédie grâce au judo. Quand je suis sur le tatami, j’oublie tous mes soucis. C’est pourquoi, je ne pense pas encore à la retraite», insiste t-il. Hormis l’assiduité aux entrainements, Bara a comme secret une bonne hygiène de vie. Comme il plait à le rappeler, «je ne bois pas, ne fume pas et ne prend aucun excitant.»

A 43 ans, le Bara a pour objectif, de réintégrer l’équipe nationale de judo. «Si la fédération me fait participer à des compétitions internationales, je suis sur de revenir avec une médaille autour du cou.»

En attendant de voir son vœu se réaliser, le djambar continue d’entretenir de bons rapports avec tous les judokas qu’il continuent d’envoyer au sol grâce la rigueur de ses entraînements avec son club, l’Asfa.

IGFM


Abdoul Aziz Diop