Can 2012: Cruel destin pour des «Lions» sans crocs : Deux gifles puis…retour à la maison

‘On pouvait s’attendre à tous les scénarii, sauf une élimination prématurée du Sénégal dans cette compétition’. Ce sentiment de tristesse émane de Saër Seck. Le président de l’institut Diambars avait un regard fuyant, traduisant la profonde déception, voire la tristesse, qui le rongeait. Il cherchait quasiment ses mots. Des mots pour atténuer la déception, la douleur qui ronge les Sénégalais. ‘Je sors des vestiaires. Où j’ai trouvé des joueurs, très touchés, abattus. Ils sont tous en larmes. Ils sont inconsolables. Mais, ayant le courage…’ Trahi par l’émotion, Saër Seck aura du mal à continuer son récit. Il sort un mouchoir de sa poche pour essuyer ses larmes. Il n’était pas le seul dans cet état de tristesse. Hier, il était difficile de consoler les Sénégalais à Bata. Dans cette ville économique de la Guinée-Equatoriale où les ‘Lions’ ont été prématurément éliminés de la présente Coupe d’Afrique des nations (Can) 2012. Quel gâchis ! Quelle catastrophe ! Les superlatifs ne manquent pas. La déception indescriptible. Comme si la terre se dérobait sous les pieds des Sénégalais. La terre de Bata qui a lâché les ‘Lions’ qui ont, pourtant, été donnés super favoris de cette poule A de la présente grand-messe du football africain. Hélas !
Pour avoir aligné deux défaites d’affilée, contre la Zambie et la Guinée-Equatoriale, sur le même score de 2-1, les protégés d’Amara Traoré (sélectionneur national) sont priés de faire leurs valises. Mais, avant de prendre le vol du retour, ils auront juste un dernier match de poule à jouer, dimanche prochain, contre la Libye. Mais, c’est juste pour l’honneur. Après quoi, cette génération pétrie de joueurs de talent, à l’image de Demba Bâ, Papis Demba Cissé, Moussa Sow, Dame Ndoye, Kader Mangane, Souleymane Diawara…, est appelée à faire ses adieux de la 28e édition de la Can 2012. C’est leur monde qui s’effondre.
De l’autre côté, les ‘Lions’, visages tristes et graves, regagnent leurs bus. Aucun d’eux ne se prêtera aux interviews des journalistes. Un silence de cathédrale règne autour du car. Juste à côté, les affidés du N’zalang national chantent et dansent en l’honneur de leurs héros. Leurs héros venaient de créer l’exploit de battre le Sénégal. Un scénario auquel aucun Equato-guinéen ne s’attendait. Surtout qu’avant le début de ce tournoi, leur président, Théodore Obiang Nguema, avait dit à ses joueurs de ne pas rêver. ‘Prenez bien conscience que vous n’avez pas les arguments de sortir de cette poule. Alors, allez jouer juste pour l’honneur’. Mais, en éliminant le Sénégal, le capitaine Edjogo Owono Montalban et ses partenaires ont créé l’exploit. Pour leur première participation à la Can, ils se qualifient en quart de finale.
Pourtant, les ‘Lions’ ont bien joué. Ils ont produit, hier, leur plus gros match sous l’ère Amara Traoré. Ils ont dominé la partie d’une main de maître pour camper la pression dans le camp du N’zalang national. Mais, les ‘Lions’ rateront toutes les occasions nettes de but qu’ils se sont procurées. Surtout en première mi-temps où on a dénombré cinq occasions nettes de but. Plus réalistes que leurs adversaires, les Equato-guinéens ont mis au fond les deux failles qu’ils se sont procurées. De la tête, Iyanga Travieso Rolan a ouvert le score 60e mn. Moussa Sow remettra les pendules à l’heure à la 86e mn. Mais, d’un tir de plus de 25 mn, Alvarez Aguirre David trouvera le chemin des filets pour ruiner les espoirs du camp sénégalais. On jouait les deux dernières minutes du temps additionnel. Et le rêve pour les ‘Lions’ de rentrer avec Le trophée s’arrêta là.
WALF.SN