Echos du tribunal

Abus de confiance : Amadou Clédor Sène écope du sursis


Vendredi 3 Mars 2017

Le cerveau de l’assassinat du juge constitutionnel Babacar Sèye tué le 15 mai 1993 se signale à nouveau. Amadou Clédor Sène, condamné puis gracié avant d’être amnistié par la loi Ezzan en 2005 pour ne pas le nommer, était hier à la barre du Tribunal de grande instance de Dakar, statuant en matière de flagrants délits. Poursuivi pour abus de confiance, il a été condamné à trois mois assortis du sursis. Il doit rembourser à la partie civile la somme de 1,465 million de francs CFA. Le montant initial était de 2,465 millions de francs CFA qu’Aminata Mbaye, cousine de Clédor Sène, avait remise à celui-ci en novembre dernier, en guise de financement pour un commerce de charbon de bois.


Autres articles
  
D’après la plaignante, à l’issue de la vente, le bénéfice du produit devrait faire l’objet d’un partage entre les deux parties. Mais elle n’a pas jusqu’à présent reçu sa part des bénéfices car le prévenu a plutôt utilisé l’argent à des fins personnelles. « Il devait me payer le 17 janvier dernier mais lorsque je lui ai réclamé l’argent, il m’a fait savoir qu’il l’avait utilisé pour honorer son loyer et les frais de scolarité de ses enfants », a-t-elle déclaré. Poursuivant, elle a ajouté qu’ils se sont donné rendez-vous, et Clédor Sène lui a versé un acompte de 500 000 F CFA avant de s’engager à lui donner le montant équivalent dans un délai de 15 jours. 
« J’avais souscrit à cet engagement pour les 15 jours mais j’ai eu un retard et on m’a arrêté », a confié le prévenu qui, au moment de l’identification, a vite fait de préciser au président El Hadj Issa Ndiaye qu’il n’a jamais été condamné. « J’ai été amnistié », a-t-il rétorqué au juge lorsque celui-ci lui a rappelé qu’il avait été déjà condamné. Par rapport aux faits, Clédor Sène a ajouté qu’il n’aurait jamais cru que l’affaire allait atterrir  à la barre. « Je n’ai jamais pensé qu’elle me poursuivrait car nous sommes des proches. C’est à cause de cette proximité que j’ai utilisé l’argent », s’est-il défendu. Pour manifester sa bonne foi, il s’est engagé à verser le reliquat dans un délai d’un mois. « J’attendais de l’argent. Donnez-moi un délai d’un mois. Je lui paie le 2 avril prochain », a-t-il promis. Et le juge de lui rappeler qu’il risque de retourner en prison si jamais il refusait de respecter son engagement. 
EnQuête

Abdoul Aziz Diop