Senxibar

Wade doit-il continuer à bénéficier des privilèges liés à son statut d’ancien chef d’Etat ?


Vendredi 18 Aout 2017

Cinq ans après sa défaite, Me Wade n'a pas pu se retenir de se mettre au-dessus de la mêlée politique et s’est engagé comme tête de liste de coalition pour les élections des députés du 30 juillet 2017.
Pour un ancien PR, cela appelle de ma part une petite analyse.
Il y’a une nette confusion entre le devoir de réserve et le devoir de responsabilité.
Pour Wade, sa responsabilité s’engage, dès lors qu’il laisse « un sentiment d’abandon, en restant spectateur de la situation dans laquelle se trouverait le Sénégal (situation qu’il trouve chaotique, chaos auquel il a grandement contribué) et devant le délitement du débat politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de l'opposition, qu’il se croit seul capable de résoudre».
Le droit de réserve lui aurait rendu plus d'honneur et l'aurait mieux contenu à ne pas insulter le peuple, comme il le fait, d’avoir choisi le Président Macky Sall en 2012.
Le traitement dont il bénéficie aujourd’hui en tant qu’ancien chef d’Etat, au nom de la Nation, pour services qu’il lui a rendus, n’a de sens que si le devoir de réserve, à mon avis, est respecté.
Auquel cas, l’Etat du Sénégal peut respecter les dispositions réglementaires qui fixent la dotation et prise en charge dédiés aux anciens présidents de la République.
Il est dit dans les dispositions du décret 2013-125 que « l’Etat attribue à tout chef d’Etat un traitement mensuel de 5 000.000 F CFA, en plus de l'octroi d'une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement ». Et stipule, qu’en « cas de renoncement au logement affecté, tout ancien Président de la République perçoit une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 500 000 francs CFA.
Abdoulaye reçoit aujourd’hui en plus du soutien matériel (voitures) du soutien en personnel (plus de 10 personnes) tout à la charge de l’Etat, neuf Millions Cinq cents mille FCFA (9 500 000 FCFA)/mois. A cela s’ajoute que « l’Etat du Sénégal prend en charge, à hauteur de 40 millions francs CFA par an, le coût des billets d’avions de M. et Mme. WADE ».
Au regard du comportement dégradant et dévalorisant du PR Wade, le décret ci-dessus cité doit être systématiquement soumis à une obligation de réserve pour en bénéficier. Libre à l’ancien chef d’État de faire librement son choix.
Je souhaite que les députés nouvellement élus se saisissent de cette question au nom du peuple.

Sory Kaba
Ambassadeur,
Directeur général des Sénégalais de l’Extérieur (DGSE)



Abdoul Aziz Diop