Sciences et Santé

Vrai ou faux? Les idées reçues sur le cancer


Samedi 4 Février 2017

L'intérêt de cette journée de lutte contre le cancer, c' est aussi de faire prendre conscience de l'utilité de se faire dépister suffisament tôt pour augmenter les chances de guérison.


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Ce samedi 4 février, c'est la Journée mondiale de lutte contre le cancer. La maladie constitue encore aujourd'hui, malgré les nombreux progrès scientifiques accomplis ces dernières années, la première cause de mortalité dans le monde, bien avant les guerres et autres catastrophes naturelles. Pourtant, le cancer se soigne et guérit dans bien des cas. RFI revient sur les principaux clichés qui subsistent sur cette maladie. ? Le cancer est synonyme de mort: FAUX
Les explications du docteur Marc Espié, oncologue médical à l’hôpital Saint-Louis à Paris : « C’est une maladie grave, mais on guérit de plus en plus de cancers. Dans l’inconscient de tout le monde, le cancer est associé à la mort. Dès que l’on prononce ce mot, c’est un choc violent pour le patient et ses proches. Il faut avancer sur cette vision de maladie incurable. »
Le chiffre : En 2008, le nombre de personnes de plus de 15 ans en vie et ayant survécu à leur cancer avoisinait les 3 millions.
? Le risque de cancer est le même chez les hommes et chez les femmes : FAUX
La réponse du docteur Marc Espié : « Les cancers sont différents. Certains touchent spécifiquement les hommes, d’autres les femmes. En fonction des modes de vie, des conditions de travail et de tas d’autres facteurs de risques, les hommes et les femmes ne sont pas soumis aux mêmes risques. Les hommes sont plus touchés en raison de leurs plus mauvaises conditions de vie : alcoolisme, intoxications tabagiques, activité professionnelle. »
Le chiffre : En France, entre 2004 et 2008, le cancer a représenté 33% de l'ensemble des décès masculins et 24 % de l'ensemble des décès féminins.
? Le cancer est une maladie héréditaire : VRAI et FAUX
La réponse du docteur Marc Espié : « Certains cancers sont héréditaires, mais la grande majorité ne l’est pas. Le diagnostic ne veut donc pas systématiquement dire qu’un risque existe pour les autres membres de la famille. »
Le chiffre : on estime qu'environ 5 à 10% des cancers du sein sont liés à un risque héréditaire.
? Le cancer est une maladie de notre époque : VRAI et FAUX
La réponse du docteur Marc Espié : « C’est faux parce que le cancer est une maladie qui a toujours existé. Nous avons par exemple retrouvé des descriptions de cas de cancer chez les Grecs. Mais, c’est aussi vrai parce que l’on vit de plus en plus vieux et que le cancer touche davantage les personnes âgées que les personnes jeunes. C’est une maladie du vieillissement. »
Le chiffre : L’âge médian au diagnostic en 2012 est de 68 ans chez l’homme et 67 ans chez la femme.
? On ne guérit jamais définitivement d’un cancer : FAUX
La réponse du docteur Marc Espié : « Des guérisons définitives existent. Cependant, il est difficile, pour nous médecins, de l’affirmer en face d’un patient ou de l’un de ses proches. Nous savons que globalement, certaines personnes guérissent du cancer, mais cela reste compliqué d’avoir des certitudes absolues lorsqu’il s’agit d’un cas particulier. »
Le chiffre : Le taux de survie à cinq ans varie de 4% à 98% selon les tumeurs.
? Le cancer peut être dû à un choc psychologique  : FAUX
La réponse du docteur Marc Espié : « Je ne pense pas qu’un choc psychologique seul crée un cancer. C’est une maladie plurifactorielle, cela veut dire qu’il faut une rencontre de plusieurs facteurs chez un même individu pour qu’un cancer se crée. Il est possible que des facteurs psychologiques puissent activer la rapidité de croissance d’un cancer. Il est également possible que ces facteurs participent avec d’autres à l’éclosion de cette maladie. Il y a en tout cas bien peu de certitudes sur le sujet. »
? Une infection peut provoquer un cancer : VRAI
La réponse du docteur Marc Espié : « Certains cancers sont liés à une infection virale. C’est le cas du cancer du col de l’utérus qui est lié à un virus, le papillomavirus. Pour certains cancers, c’est donc vrai. »
Le chiffre : le cancer du col de l’utérus se développe en moyenne 10 à 15 ans après infection persistante par un papillomavirus.
 

Auteur: Alice Pozycki - RFI


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