Violences pré-électorales : La France s'inquiète et avertit

(Correspondance) - Ce ne sont pas seulement les Sénégalais qui se préoccupent de leur sécurité en cette période pré-électorale. Les partenaires du Sénégal le sont également. Et parmi eux, la France. Surtout depuis les violences devant la mairie de la commune d'arrondissement de Mermoz-Sacré-Cœur qui se sont soldées par un mort et trois blessés. En conférence de presse, le porte-parole du Quai d'Orsay a insisté sur la préoccupation de la France au sujet de cette violence. ‘Nous suivons la situation de près. Nous avons pris connaissance des graves incidents qui se sont déroulés hier près de la mairie de Mermoz et également au domicile de M. Abdoulaye Bathily qui visiblement était poursuivi par des nervis à bord de véhicules. Ces incidents se sont traduits par la mort d’une personne’, a déclaré Bernard Valéro. Qui poursuit : ‘Nous déplorons cette flambée de violence qui n’a aucune place dans un pays comme le Sénégal.’ Le Quai d'Orsay indique que son Ambassadeur et tous ses collègues européens à Dakar sont ‘en contact avec les autorités sénégalaises en plaidant pour que toutes les mesures soient prises pour que de tels incidents ne se reproduisent plus’. Quant à la question sur la candidature du président Wade qui suscite de fortes contestations au Sénégal par une partie de l'opinion sénégalaise, la France ne veut pas donner une direction. Et Bernard Valéro n'a pas dérogé à la règle. ‘S’agissant des perspectives électorales du Sénégal, nous n’avons pas de spéculations à faire sur qui sera ou ne sera pas candidat. Nous nous en remettons à la sagesse des Sénégalais et nous faisons confiance à la tradition démocratique de ce grand pays’, a-t-il simplement indiqué.
Cette sortie du Quai d'Orsay fait suite aux violences perpétrées devant la commune d'arrondissement de Mermoz-Sacré-Cœur qui ont fait un mort et deux blessés. Hier, de grandes manifestations ont été organisées d’un côté par le M23 qui conteste la candidature du président Wade et de l’autre par les Forces alliées (Fal) 2012 qui soutiennent la candidature du chef de l'Etat sortant qui a été investi hier comme candidat de cette coalition. Ces deux manifestations ont créé des appréhensions et une peur quant à l'éclatement d'éventuelles violences.
La France va-t-elle donner des consignes quant à la sécurité de ses ressortissants installés au Sénégal ? ‘Nous allons voir’, a répondu le porte-parole du Quai d'Orsay. En tous les cas, sur le site Internet du ministère français des Affaires étrangères, il n'y a aucune consigne relative aux violences d'avant-hier. La dernière réactualisation de la partie qui concerne le Sénégal date du 5 décembre dernier et est relative aux violences en Casamance. ‘Casamance : de récents évènements liés à une attaque meurtrière d’un groupe armé aux alentours de Ziguinchor incitent à faire preuve de la plus grande prudence quant à des voyages dans cette région’, lit-on comme consignes aux Français résidant au Sénégal ou qui veulent y séjourner. A ceux-ci, le Quai d'Orsay conseille ‘d’être extrêmement prudents et d’éviter tout déplacement hors de l’axe routier entre Ziguinchor et Cap Skiring, qui devra s’effectuer exclusivement dans la journée et, si possible, en convoi’. Puis d'ajouter : ‘Il est par ailleurs vivement recommandé, en cas de braquage, de garder son calme et de ne manifester aucune velléité de passage en force’.
Moustapha BARRY

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