Vers une reculade dans la réciprocité des visas ? En dehors d’une «note verbale», le Consul de France ne dispose d’«aucune information précise»

« Nous n’avons aucune information sur les conditions de délivrance de visas »

Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer ce qu’on peut considérer comme un laxisme des autorités sénégalaises, notamment le ministère des Affaires Etrangères qui ne communique pas assez pour ne pas dire pas du tout autour de la mesure de réciprocité des visas dont l’entrée en vigueur est prévue dans moins de quatre semaines, le 1er juillet pour être précis ?

Autant d’interrogations qui laissent perplexe, voire inquiètent, étant donné que la France, concernée en premier chef, son consulat en particulier, ne dispose pas plus d’informations sur les formalités administratives et conditions d’obtention ou de délivrance du visa, qu’un touriste qui désire se rendre au Sénégal. Du côté du Consulat de France, c’est le flou total : pas de documentation sur les visas sénégalais, aucune information sur les détenteurs de double nationalité, non plus.

« C’est une décision de souveraineté et on n’a pas à commenter les décisions du gouvernement sénégalais », a asséné, dans les colonnes de l’Observateur, le consul de France, Alain Jouret, estimant toutefois être en « constante communication avec le ministère des Affaires étrangères ». Manifestement, aucune note officielle n’aura été transmise par le Sénégal à l’autorité consulaire. D’où les réserves d’Alain Jouret, qui en toute diplomatie, a mis en cause les autorités sénégalaises : « nous avons reçu une note verbale nous informant d’une mesure d’instauration du visa pour les touristes français à partir du 1er juillet, mais nous n’en savons pas plus. Nous n’avons aucune information sur les conditions de délivrance de visas », a regretté le consul de France, qui informe avoir « demandé aux autorités d’apporter des précisions quant à la manière de délivrer le visa ».

« Vers une reculade dans la réciprocité des visas ? »

Aussi, le cas des binationaux pose une équation à deux inconnus : il s’agit des citoyens qui ont la double nationalité française et sénégalaise et celui des Français d’origine sénégalaise qui ont perdu leur nationalité sénégalaise pour des raisons diverses. « Pour les premiers, va-t-on leur exiger un visa quand ils vont revenir au Sénégal et pour les seconds, quel va être leur sort ? Est-ce qu’on va les considérer comme exclusivement Français ou va-t-on leur reconnaître leur origine sénégalaise ? Personnellement je ne sais pas », a regretté Alain Jouret qui n’est pas en mesure d’apporter la moindre information sur le comment de la réciprocité des visas. Il convient dès lors de se demander si le gouvernement du Sénégal envisagerait de reculer après avoir annoncé, en grande pompe, l’instauration du visa pour les touristes à destination du Sénégal. Ou s’il faut expliquer ce retard monstre par un simple laxisme de la part des autorités sénégalaises qui fonctionneraient de manière informelle, au point de ne pas tenir informé, formellement, le consul de France. Les heures qui viennent édifieront.

seneweb