Opinion

Une démocratie sans parti politique


Mercredi 29 Mars 2017

La lecture de la géopolitique nationale montre l’extinction des partis politiques, surtout des partis pionniers comme le PS, le PDS et les autres petits partis comme le PIT, la LD, le RND, entre autres.


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Le jeu démocratique s’appuie en premier sur des partis qui sont de principaux instruments de participation politique. Un parti, pour peu qu’il soit parti, est appelé à interpréter les aspirations de la société civile en les orientant vers le bien commun et à offrir aux citoyens la possibilité effective de concourir à la formation des choix politiques. Une chose est essentielle pour un parti politique et on n’en trouve plus au Sénégal : un parti doit être démocratique en son sein. Il doit être capable de synthèse politique et de programmation d’action.

Ce principe d’organisation et de méthodique n’est lisible dans aucun parti au Sénégal. Le Sénégal se glorifie de sa démocratie avec un nombre de partis indéchiffrable. Au coin d’une rue, à l’entrée d’un marché ou aux cotés d’une école, il arrive parfois de lire un panneau siège d’un parti qu’on découvre pour la première. Dans un débat télévisé, ou dans un organe de presse, il arrive également la sortie claire-obscure d’un inconnu chef de parti, ou la déclaration nébuleuse d’un parti. Mais en réalité, il n’existe plus de partis politiques. Les hommes politiques actuels ne sont ni Senghor, ni Me Lamine Gueye, ni Me Boubacar Gueye, ni Majmouth Diop.

Des Partis marchands ambulants

Un parti au nom insolite envoie des invitations de couverture médiatique. La conférence de presse se tient soit dans une salle de classe, soit dans une étroite pièce d’auberge. La foule ne compte pas 20 personnes. Mais la déclaration est violente si le parti se dit de l’opposition. Elle est dithyrambique si le chef du parti est de la mouvance présidentielle. Quand cette mouvance organise quelque chose de politique, le parti est présent et le chef se démène pour saluer Ministres, Députés et personnalités influentes du parti et de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar. Tout renvoie à un marchand ambulant politique. Ce que fait le Président de la République ne les embrouille pas trop. Ils veulent quelque chose, DG ou PCA ! La Mouvance présidentielle tient l’Etat et distribue des sinécures. Même les alliés crédibles de Benno bokk Yakaar sont incapables de dire le nom intégral du petit parti allié, ni ne connait son siège. D’ailleurs, ils se disent partis mais de disposent même pas de siège.

Partis personnes

Le cas indémontable est le PDS. Ce Parti, en vérité, n’a jamais, jamais et jamais été un parti. Seul Abdoulaye Wade a existé et en 2000, ayant gagné la Présidentielle, l’installe au zénith du bonheur. Ce qui permit un enrichissement excessif des besogneux, des indigents et impécunieux aux poches légères.  Le PDS se disloque parce que Wade, 91 ans, n’est plus le Laye des années 90. Il fut le début, le centre et la fin. Ne pas évoquer son nom en réunion politique et en rencontre ministérielle fut suicidaire quand il détenait le pouvoir. Parti personne, le PDS est aussi comme l’URD de Monsieur Leyti. Que son parti ait encore des militants, la seule évocation de son nom renvoie à sa personne. C’est un fait et on ne peut rien contre ce fait. Les Partis des anciens ministres socialistes sont ainsi, celui de Abdoulaye Matar Diop, de Souty Touré, de Mamadou Diop, de Robert Sagna. Les Partis personnes n’ont pas de tendance idéologique définie, et il n’y en pas au Sénégal, ni orientation programmatique comme il est une exigence. Dans un Parti personne, cette histoire de cotisation pour que le parti ait des moyens n’existe pas. C’est le propriétaire du Parti qui nourrit son bien. Les tournées, les communiqués, la facture d’électricité du siège, lui reviennent parce que ce n’est pas un appareil collectif, mais un bien personnel. C’est pourquoi les mouvements émergent !

PS-APR sans avenir

Le PS est en déclin malgré la parodie de fonctionnement de ses structures ankylosées. Il n’est plus ce parti des Congrès statutaires, des réunions de comité Directeur, d’Ecole du Parti, d’Université d’Eté, etc. le PS s’est dénudé. Des militants s’en vont à cause de ce qui se passe. Le règlement de comptes et l’abandon de camarades est arrivé à un stade inopiné. Ni Khalifa Sall, ni Ousmane Tanor Dieng, ne détient la légitimé. Le parti se disloque et se démantèle dans la rue. Il n’a pas d’avenir comme n’a pas d’avenir l’APR, jeune parti favorisé par le hasard d’un contexte qui lui a fait accéder au pouvoir d’Etat et Institutionnel délicat qui exige une gouvernance en déphasage avec ce qui se passait. La rupture dans la continuité est une stratégie autodestructrice.

Le Piroguier

ABDOUL KADER Ba