Opinion

Thierno Bocoum : « Decroix a même été privé de faire ses ablutions (…) Macky Sall et son gouvernement doivent savoir raison-garder, pour une pose de pierre on se permet de rassembler tout un monde… »


Lundi 2 Février 2015

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Aux côtés du leader de Rewmi, Idrissa Seck, et au sortir de leur visite rendue cet après-midi à Mamadou Diop Decroix, au commissariat du Plateau, Thierno Bocoum, s'est prononcé à notre micro sur les événements d’hier. 
Il a tout d'abord martelé que le président « Macky Sall et son gouvernement doivent savoir raison garder », parce qu'il trouve révoltant que « pour une pose de pierre, on se permette de rassembler tout un monde, pendant qu’on interdit aux autres de manifester ». 
Et le député de poursuivre en déclarant que « ce n’est pas parce qu’on a les forces de l’ordre à sa disposition que l’on doit en user », qu’il est « inacceptable d’interdire des manifestations dans ce pays où les « libertés et acquis doivent être sauvegardés ». 
Sur le cas Decroix, Thierno Bocoum s'offusquera, " c’est pire que tout, on ne peut pas dans une république prendre un député en fonction pour l’emprisonner dans des conditions extrêmement difficiles." 

Aussi, informa-t-il : « quand je l’ai vu hier il avait des difficultés pour faire ses ablutions, on lui a dit qu’il n’y avait pas d’eau, avant de déplorer les « conditions difficiles » dans lesquelles Decroix a été placé, bien qu’il soit « préparé à ça... ». 

Parlant de l’immunité parlementaire, Thierno Bocoum d’asséner que cet emprisonnement représente une mise à nu d’un des «  symboles nationaux », qui devrait « être respecté, et devrait donner son point de vue sans être inquiété, son immunité ne bénéficiant d’aucun sens dans le cas contraire ». 

Rejetant systématiquement tout cas de « flagrant délit » dans la détention de Mamadou Diop Decroix, Thierno Bocoum de déclarer : « qu’il n’y a pas de délit parce que l’interdiction de manifestation ne saurait prendre le dessus sur la constitution ». 

Evoquant les libertés démocratiques qui ne doivent qu’être consolidées dans notre pays, le député d’informer : « nous ne pouvons pas accepter qu’on nous interdise les marches, il faut des raisons valables ». 
Aussi, a-t-il affirmé que des « stratégies politiques » ne peuvent permettre l’interdiction de « droits fondamentaux ». 

Interrogé sur le comportement de Me Abdoulaye Wade, Thierno Bocoum de déclarer qu’il ne saurait le juger… 

Adama Cisse