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Sierra Leone : Charles Taylor condamné à 50 ans de prison


Mercredi 30 Mai 2012

Le Tribunal spécial sur la Sierra Leone (TSSL) a décidé, ce mercredi 30 mai 2012 de condamner l’ex-chef d’Etat libérien à cinquante ans de prison. Charles Taylor avait été reconnu coupable, le 26 avril dernier de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. A 64 ans, il est clair que le condamné passera la fin de ses jours en détention. L’audience publique avait lieu à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye aux Pays-Bas.

A l’annonce de sa condamnation, l’ancien président libérien n’a pas bronché, dans son costume bleu marine et sa cravate jaune paille. A 64 ans, il est clair que le condamné passera la fin de ses jours en détention.

Les juges rappellent qu’ils ont déclaré Charles Taylor coupable d’avoir « aidé et encouragé » les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) de Sierra Leone à commettre de terribles crimes pendant la guerre civile et d’avoir planifié avec eux trois attaques particulièrement meurtrières.

Des chefs de famille amputés, des enfants-soldats marqués à vie, des femmes violées, des dizaines de milliers de victimes sierra-léonaises ne s’en remettront jamais, ajoutent les juges.

Pour eux, les circonstances atténuantes réclamées par la défense ne peuvent pas être retenues : ni l’âge de Charles Taylor, ni son départ du pouvoir en 2003 (les juges rappellent qu’il était de toute façon déjà inculpé à l’époque), ni sa bonne conduite en prison, ni son rôle public pendant les négociations de paix sierra léonaises.

Au contraire, les juges affirment que Charles Taylor a joué un double jeu, qu’il faisait des déclarations de paix mais encourageait en coulisse les rebelles à poursuivre la guerre. Ils estiment que, sans lui, le conflit en Sierra Leone aurait cessé plus tôt. Sa position de chef d’Etat constitue un facteur aggravant.

Enfin, les juges soulignent que l’ancien maître de Monrovia n’a exprimé aucun remords. Les avocats de l’ancien président libérien ont maintenant 2 semaines pour faire appel.
RFM



Abdoul Aziz Diop