Senxibar

Rapport du colonel Ndaw sur le naufrage – Joola, la rançon du laxisme


Lundi 21 Juillet 2014

Le naufrage du bateau le Joola ne peut être en aucune manière imputable à des défaillances techniques. La catastrophe est consécutive à une série de manquements en 48h. Surtout l’absence de la vacation de minuit le jour du drame. Telle est la conclusion du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw qui avait dirigé la commission d’enquête interne à l’époque du drame en septembre 2002.

L’origine du naufrage du bateau le Joola est plutôt à chercher dans les comportements le jour et le lendemain de la catastrophe. Puisque les rapports concluent « conformément aux usages de la marine marchande, le bateau M/S LE JOOLA était en état de prendre la mer. Le CEMARINE avait en plus donné des consignes de prudence et de sécurité par note de commandement ». Ce qui veut dire que le naufrage n’est aucunement lié à l’Etat du bateau. Prenant le départ à Ziguinchor, LE JOOLA, a 18h 55mns, passe le fleuve Casamance a l’absence de toute anomalie de fonctionnement ou de météorologie défavorable. Cependant sur une capacité respective de 350,150 et 50 places, la troisième, deuxième et première classe ont fait l’objet de vente de 655,110 et 44 billets.

Ce qui veut dire pour les experts que le surplus de la troisième classe ne peut se trouver qu’au pont supérieur. Une supposition confirmée par témoins et rescapés. Une fois à Carabane, une bonne partie des 185 nouveaux passagers rejoignent la partie supérieure. « C’est ainsi que, d’une part, l’existence de peu de fret dans la cale et, d’autre part, d’environ 500 personnes sur le pont supérieur a dû faire remonter le centre de gravité d’où une stabilité précaire le rendant ainsi moins apte à affronter un mauvais temps »,analysent les enquêteurs qui signalent qu’en cas de déplacement rapide des personnes sur le pont supérieur pour se protéger d’une pluie, la stabilité précaire du bateau serait accentuée. C’est exactement ce qui s’est passé. Le bateau a donc chaviré, reste les secours.

Le dernier constat entre le bateau et la marine nationale remonte à 22h. Aucun incident n’a été signalé. Mais quand surviennent les problèmes, il n’y avait plus à qui parler. « La vacation de minuit ne s’est pas produite. Depuis cette heure (22h) jusqu’à 7h du matin du 27 aucune action d’envergure n’a été prise pour assurer l’alerte par tous les moyens mis à la disposition des armées », déplore-t-on. Ce n’est qu’à 9h10 que l’alerte a été reçue.

Les premiers moyens mobilisés étant insuffisants, les chefs du détachement de l’alerte SAR et la direction de l’aviation civile ont demandé à ce que l’Atlantique soit décollé du fait de a capacité. Pourtant, il faudrait l’intervention de l’ambassadeur de la France pour que le ministre des Forces Armées ordonne directement à l’équipage français de décoller l’Atlantique. Mais hélas, le mal étaait déjà fait ! Informe l’Enquête

GFM



Abdoul Aziz Diop