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Rapport de l'Amnesty: 43.000 personnes victimes d'esclavage en Mauritanie


Vendredi 23 Mars 2018

Les éléments contenus dans le rapport d’Amnesty international sur la situation de l’esclavagisme en Mauritanie font froid dans le dos


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Les éléments contenus dans le rapport d’Amnesty international sur la situation de l’esclavagisme en Mauritanie sont particulièrement flippants. D’autant qu’il ressort du document que 43. 00 personnes vivent en situation d’esclavage dans ce pays. La révélation est du directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’ouest et du Centre d’Amnesty international, Alioune tine, qui faisait hier face à la presse.

Le rapport produit par Amnesty International de la situation des droits de l’homme en Mauritanie est sombre. Il décrit une situation insoutenable. Avant d’évoquer les principaux enseignements du rapport proprement dit, le directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’ouest et centre d’Amnesty International, Alioune Tine, a tenu à rappeler les promesses du Président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz.

De l’avis de Alioune Tine, en effet, le Président Aziz s’était engagé à prendre des mesures adéquates pour combler la fracture sociale, particulièrement en ce qui concerne les couches défavorisées du fait des pratiques esclavagistes du passé. «Près de 10 ans plus tard, l’esclavage en Mauritanie continue de faire la Une de l’actualité, au même titre que les représailles visant celles et ceux qui dénoncent cette pratique. L’esclavage et la discrimination raciale sont toujours monnaie courante en Mauritanie, bien que l’esclavage ait été officiellement aboli en 1981, érigé en infraction en 2007 et élevé au rang de crime contre l’humanité en 2012», relève l’ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho).

Pourtant, il ressort du présent rapport que «les défenseurs des droits humains mauritaniens, qui dénoncent la pratique persistante de l’esclavage et de la discrimination dans le pays, subissent arrestation arbitraires, torture, détention dans des prisons éloignées et interdiction systématique de se rassembler. Les autorités mauritaniennes font preuve d’un mépris honteux pour les droits humains, alors qu’elles ont aboli l’esclavage il y a près de 40 ans, en continuant non seulement de tolérer cette pratique, mais aussi de réprimer les personnes qui la dénoncent». D’après les estimations d’organisations internationales antiesclavagistes, révèle Alioune Tine, «jusqu’à 43.000 personnes étaient réduites en esclavage en Mauritanie en 2016, soit environ 1% de la population». Il ajoute qu’au moins 17 défenseurs des droits humains ont été victimes de torture et d’autres formes de mauvais traitement entre 2014 et 2017. Compte tenu de tout cela, le responsable d’Amnesty International exhorte les Nations-Unies et l’Union Africaine à prendre des mesures drastiques contre la Mauritanie afin que cette situation dramatique disparaisse une bonne fois pour toute. Après avoir énergiquement dénoncé ce fléau, le responsable des questions d’esclavagisme en Mauritanie François Patuel estime que l’esclavagisme en Mauritanie est très complexe. «Ce n’est plus une question entre un noir et un blanc, cela va audelà. Ce sont les communautés entre elles qui exercent l’esclavage», affirme-t-il


Abdoul Aziz Diop