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RECEVABILITE DE LA CANDIDATURE DE ME WADE : Le Pr Ismaëla Madior Fall pas convaincu par la décision du Conseil constitutionnel


Mardi 31 Janvier 2012

Le Pr Ismaëla Madior Fall, agrégé de droit public et de science politique, qui se dit «pas convaincu» par la décision du Conseil constitutionnel qui a estimé recevable la candidature de Me Wade, a d’abord jugé surprenante cette décision. Car, estimant que «ceux qui ont une autorité en matière de science du droit constitutionnel avaient considéré, dans leur écrasante majorité, a peut-être une ou deux exceptions, que la candidature du Président n’était pas conforme à la constitution. Donc l’on s’attendait à ce que le Conseil constitutionnel invalide simplement cette candidature», a-t-il indiqué sur la Rfm, hier, lors de l’émission «Grand Jury». Mais, se plongeant dans l’histoire du conseil, il estime aussi que l’on peut penser que la décision «n’est pas surprenante». Parce qu’«il y a toujours une suspicion légitime sur le Conseil constitution.


RECEVABILITE DE LA CANDIDATURE DE ME WADE : Le Pr Ismaëla Madior Fall pas convaincu par la décision du Conseil constitutionnel
 Ce qui fait qu’il apparaît comme une cour de juridiction qui est à l’instar de la tour de pise, inclinée d’un côté, et c’est celui du pouvoir». «Mais, s’empresse-t-il de préciser, le conseil n’a pas vidé la question de la constitutionnalité de la candidature de Me Wade». Pour lui, à ce niveau, «le débat de fond n’est pas encore arrivé et c’est justement l’occasion des recours». Cependant, il se demande pourquoi le conseil n’a pas servi «une motivation de la thèse de la constitutionnalité de la candidature du président sortant». Ceci, «surtout que c’est une question importante sur laquelle toute une nation attend une réponse». C’est pourquoi, pour lui, «il reste encore un dernier round dans la bataille de candidature».
Aussi, le Pr Fall estime que le conseil ne devait pas ignorer «la valeur juridique de la déclaration du président Wade de 2007», lorsque lui-même indiquait qu’il ne pouvait pas se présenter. «En droit constitutionnel, on estime que le Président de la République est considéré comme un des interprètes authentiques de la constitution», justifie-t-il sa thèse. «La déclaration, le témoignage présidentiel sur le sens de ces dispositions est un élément que le Conseil constitutionnel ne peut pas ignorer», déduit-il, tout en clarifiant ainsi que la candidature de Me Wade «paraît non conforme à la constitution».

«Un juge constitutionnel doit aussi être à l’écoute de sa société politique et pouvoir anticiper sur l’avenir»
Et avec l’effervescence populaire, le Pr Fall estime aussi que les manifestations et l’effervescence populaire, «le Conseil constitutionnel ne doit pas les ignorer. Il ne peut pas les ignorer. Un juge constitutionnel doit aussi être à l’écoute de sa société politique et pouvoir anticiper sur l’avenir. Parce que le droit constitutionnel, c’est un droit dans lequel il y a des considérations non juridiques qui influent et parfois influencent la décision du juge». Il se désolera, en sus, qu’il n’y ait pas au Conseil constitutionnel de spécialiste de droit constitutionnel. De même, Ismaëla Madior Fall estime qu’«on aurait pu trouver un président de Conseil constitutionnel qui ait un meilleur profil» que Cheikh Tidiane Diakhaté qui demeure un homme controversé.
 
SENXIBAR-«Le contentieux des candidatures, c’est ce qui a brûlé la Côte d’Ivoire, le Togo…»
Jouer avec le feu. C’est ce que les acteurs politiques sont en train de faire avec les tentatives d’invalidation de certaines candidatures, notamment celles de Macky Sall, d’Idrissa Seck. Alors que celles de Youssou Ndour et d’Abdourahmane Sarr ont été jugées irrecevables par le Conseil constitutionnel. Car nombre de pays africains ont été embrasés par cette question. «Dans l’histoire du Sénégal, il n’y a jamais eu un contentieux des candidatures. Et voilà que ça a commencé. Ce qui a brûlé la Côte d’Ivoire, c’était le contentieux de la candidature de Ouattara sur l’Ivoirité.
Ce qui a brûlé le Togo, c’est le contentieux de la candidature. On a voulu exclure Sylvanus Olympio. La première fois, on a dit qu’il n’a pas produit de certificat médical. On l’exclut, le pays brûle. La deuxième fois, on dit qu’il n’était pas en règle avec le fisc», dit le Pr Ismaëla Madior Fall. Insistant beaucoup plus sur «le fameux fisc», sur lequel le pouvoir libéral de Wade compte pour invalider les candidatures de Macky Sall, Idrissa Seck et Cheikh Tidiane Gadio, il martèle : «En matière d’élections présidentielles, il ne faut pas exclure». Il faut faire «dans l’inclusion». Et au vue de tous ces paramètres, le constitutionnaliste d’afficher sa déception. «En réalité, au fond, j’ai l’impression que le Sénégal recule», se désole le Pr Ismaëla Madior Fall.
Source le Populaire-SENXIBAR.COM



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