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PIERRE BUYOYA – CANDIDAT AU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE L’OIF: "MON PASSÉ DE PUTSCHISTE NE PEUT ÊTRE UN OBSTACLE"


Lundi 22 Septembre 2014

L’ancien Président burundais et candidat au secrétariat général de l’OIF, Pierre Buyoya est à Dakar. Il a fait face à la presse, hier, pour parler de ses chances de remplacer le président Abdou Diouf à la tête de l’organisation francophone.

Ceux qui pensent que l’ancien Président burundais Pierre Buyoya n’a presque pas de chance de remplacer Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie doivent revoir leur argumentaire. Ces derniers fondent leur jugement sur le passé putschiste du concurrent de la Canadienne Michaëlle Jean ou encore du Mauricien Jean Claude de L’Estrac. En conférence de presse, hier, à Dakar, Pierre Buyoya a démonté l’argumentation de ses détracteurs. Il pense que son coup d’Etat qui l’a fait accéder au pouvoir en 1987 ne peut être un handicap, car, jusque-là, il ne l’a pas empêché d’avoir des responsabilités au niveau de l’Union européenne ou encore de l’Union africaine.

"Si vous regardez l’histoire des pays, en Occident comme ailleurs, il y a eu des situations exceptionnelles qui font que les gens viennent au pouvoir de manière exceptionnelle. Dans ce sens donc, je ne suis pas une exception", a-t-il déclaré. Encore qu’il considère que "la manière de venir au pouvoir est une chose et celle de gouverner une autre". Pour dire que les gens doivent plus se focaliser sur ce qu’il a pu réaliser au Burundi sous son magistère que comment il est devenu Président. "Ce qui est important, c’est ce qu’on fait du pouvoir et comment on le quitte. Ce qui est important, c’est ce qu’on lègue à la postérité", a-t-il fait savoir. Et lui Pierre Buyoya a su laisser son empreinte grâce aux accords de paix d’Arusha. Et ceci n’est qu’une partie de son bilan qu’il qualifie de "positif". Comme il le dit également : "j’ai toujours quitté le pouvoir de manière pacifique et légale". Cela lui suffit pour revendiquer une considération eu égard à ce qu’il a accompli.

Sur l’éventuel soutien du Sénégal à sa candidature, le potentiel remplaçant d’Abdou Diouf s’est voulu méfiant. Il a été reçu mercredi par le président de la République. Cependant, il n’a pas voulu dire ce qu’ils se sont dit et si éventuellement il peut compter sur le Sénégal. "J’ai demandé le soutien du Président. Le Sénégal est l’hôte du sommet et je ne veux pas embarrasser le Président. Je lui laisse le soin de s’exprimer sur la question", a-t-il décidé.

La rencontre avec les journalistes à Dakar était également pour M. Buyoya une tribune pour présenter son projet et ses ambitions pour la Francophonie. Lesquels se déclinent en divers points dont l’économie et la politique. "L’OIF s’est imposée comme une organisation politique. Elle dispose de précieux atouts et d’une solide expérience : d’une part la médiation et la gestion de sortie de crise et de conflits et d’autre part l’accompagnement de processus de démocratisation par des missions d’observation électorale", lit-on dans le dossier de presse. Et ceci est une "priorité" pour le candidat Burundais. "Je m’y engage. J’entends que ce rôle de puissance pacifique soit au centre de l’activité du secrétaire général, qu’il soit, comme le lui reconnaît la charte, le porte-parole politique et le représentant officiel de la Francophonie au niveau international", a-t-il souhaité.

SENEPLUS



Abdoul Aziz Diop