Opinion

Lettre ouverte au Chef de la Nation : M. Le Président de République, il y a urgence à répondre à la détresse des travailleurs de King Fahd Palace

Par Abdoul Aziz DIOP


Vendredi 22 Juillet 2016

Monsieur, le Président de la République, Macky Sall,

Votre élection à la tête du Sénégal au soir du 25 mars 2012 avait suscité beaucoup d'espoir et de joie car les sénégalais avaient cru bon de dire adieu l'injustice. Mais depuis quelques temps, ce grand espoir est en train de fondre comme neige au soleil. Je vous adresse cette correspondance pour prendre prétexte de la situation des travailleurs de l'hôtel King Fahd Palace(KFP). Jadis considéré comme le fleuron touristique du Sénégal, ce joyau se meurt aujourd'hui. Hormis la vétusté du bâtiment, des ascenseurs défectueux, le manque d'investissement de la direction, le climat social est plus que délétère dans ce récif hôtelier.

Monsieur, le Président de la République,

Il urge aujourd'hui de réagir avant que l'irréparable ne se produise. En quatre ans de présence, la direction générale a servi plus 120 demandes d'explications, 19 licenciements et avertissements, 20 pères et mères de familles envoyés à la retraite forcée à 56 ans sans pension ni salaire depuis 16 mois après 25 ans de service (voir le mémorandum publié dans senxibar.com, le 14 avril 2016-


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 http://www.senxibar.com/Tension-a-l-hotel-King-Fahd-Palace-Voici-le-Memorandum-Du-college-des-Delegues-du-Personnel-Document-exclusif-de_a35157.html).
Malgré les nombreuses doléances des travailleurs, la situation reste inchangée. Toutes les personnalités saisies pour appeler la direction à la raison, ont fait montre de leur impuissance. Certaines que nous préférons taire leurs noms ont confié aux délégués que vous êtes au courant de la situation.
En tant que Président de tous les sénégalais, votre diligence est sollicitée pour rétablir la Justice dans cette entreprise où des centaines de chefs de familles travaillent. Ces gens souffrent le martyre. En dépit du harcèlement moral subi et l’acharnement de tous les jours venant du directeur des Ressources humaines, M. Fassar Ndour et son adjoint Lamine Ndiaye, les employés de KFP agissent pourtant en professionnel en rendant meilleure la qualité du service. Le mal-être de ces personnes pourrait être ressentie dans leur travail quotidien mais que non !
Depuis l’avènement de Mamadou Racine Sy au KFP, il ne se passe pas des mois sans que l’on ait écho des problèmes de l’hôtel. Pas plus tard que ce vendredi  22 juillet 2016, les travailleurs envoyés à la retraite forcée, en compagnie de leurs délégués ont fait le tour des médias pour crier leur ras-le-bol. Ils ont exposé leurs problèmes que vous ne semblez pas ignorer, M. le Président de la République. 
Sans exagérer, il faut dire que ce qui se passe dans cet hôtel est une bombe sociale qui risque d’exploser à tout moment. 
Au risque d’avoir des remords, il est temps d’agir, ne serait-ce que pour entendre leurs revendications. 
Rien qu’avec la non application du décret présidentiel que vous aviez pris portant la retraite à 60 ans au lieu de 55 ans, il était de votre devoir de faire entendre raison le PDG de l’hôtel. Pourtant au moment où l’on signe des départs à 56 ans, le Directeur d’Exploitation de la boîte, Pierre Mbow a atteint la limite d’âge. C’est pourquoi la question qui mérite d’être posée est de savoir si sa main n’avait pas tremblé pas en signant les départs ? 
Monsieur, le Président de la République, 
Il est certes vrai que les travailleurs ont atteint le bout de la résignation car l’attente n’a que trop duré. Mais ils ne désespèrent pas car ils comptent sur votre indulgence pour être rétablis dans leur droit. Et ce ne serait que Justice rendue ! 
 

Abdoul Aziz Diop