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M. Niass, comment vous présenter?
Je me nomme Amadou, de mon nom de baptême, mais Ahmed fils de Khalifa, pour me distinguer de mes nombreux homonymes. J'ai vu le jour le 25 décembre 1946 à Kaolack. Ma mère, une Chérif, Aminatou Aidara, m'a enseigné le Coran que j'ai mémorisé vers l’âge de huit ans. Ce fut, pour ainsi dire, ma première langue ; c'est-à-dire ma langue maternelle. Mon père, Khalifa El hadj Mohamed, fils aîné de El hadj Abdoulaye le Grand, continua ma formation par l’exégèse et la panégyrique. Le tout autour de la théologie islamique.
Voulez-vous nous parler de votre cursus scolaire?
Lorsque mon père a été rappelé à Dieu le 1er mars 1959, j’ai continué mes études dans la zone du lac Rkiz, en Mauritanie. Pour ainsi dire j'ai suivi mes racines maternelles. Nouakchott n’existait pas alors. En 1962, je me rendis en Tunisie pour me faire admettre au lycée Ibn Charaf (qui deviendra une université). J'avais alors 16 ans et demi. Deux ans après, je réussis le concours d’entrée aux universités. Je m' inscrivis, ainsi, en première année à la faculté de théologie et de prédication de la prestigieuse université de Zeitoun qui est historiquement la deuxième université du monde. Parallèlement à cela, je prenais des cours de journalisme à l’institut Friedrich Hebert (Alibach Amba) ainsi qu’à l’Institut d’Aviation et de météorologie d’El Aouin. En 1966, après avoir décroché ma licence et le diplôme des instituts cités plus haut, je me rendis à Paris pour parfaire mon français à l’Alliance Française du boulevard Raspail. De retour au bercail, je refusais le fonctionnariat pour aller vivre auprès des talibés Niassène, en dépit d'alléchantes propositions. J'habitais dans plusieurs villages du Saloum aux fins d'apprendre la sociologie du terroir. Je continuais, cependant, à m’auto-former comme me l'avait recommandé mon père. Ce qui me permit de maîtriser la langue de Shakespeare, à côté de l’Espagnol, du Persan… Avec des notions de Russe et de Portugais. Ainsi que plusieurs langues africaines dont le Haoussa, le Yoruba, le Pulaar, le Manding, le Soninké, le Swahili etc...
Étant issue d'une lignée maraboutique, qu'est ce qui explique votre penchant pour la politique?
Vous savez l'Etat Sénégalais, depuis qu'il s'est crée, s'acharne sur un programme alternatif. C'est le programme de l'Islam. Il y a près de deux siècles de cela, Serigne Touba en a fait les frais. C'est un secret de polichinelle de révéler qu'il a été exilé péniblement pendant 7 ans au Gabon, en Mauritanie, entre autres privations. Idem pour d'autres figures emblématiques dont mon vénéré grand père. Lequel a été exilé en Gambie. Depuis lors, sous plusieurs formes, ce combat a continué. Nous devons notre culture et notre pensée à nos grands parents que sont Elhadj Omar, Samory, Dan Fodio, Elhadj Abdoulaye Niasse, Serigne Touba, Elhadj Malick, Limamou Laye, Amary Ndack Seck, Maba Diakhou Ba etc...M'identifiant à ces figures emblématiques, je m'inscris dans ce sillon, c'est à dire mener une lutte acharnée, mais sur le terrain politique. Voilà ce qui justifie mon combat multiforme mais Il s'y ajoute que d'illustres figures politiques fréquentaient mon père. Cela m'a également influencé. J'ai eu à connaitre et fréquenter Senghor, Diouf, etc.. Cela dit, j'ai affuté mes armes sur le terrain sinueux de la politique au sein de l’UPS (ancêtre du PS). Et je puis vous assurer que je suis devenu, au fil du temps, cofondateur du PDS dont je suis au nombre des concepteurs. C'est là que j'ai commença mon compagnonnage avec Me Abdoulaye Wade. Plus tard, j'ai mis sur pied, à mon tour, en 1979, le HLS (Hisbullah Sénégal). Sans prétention, je suis le premier à créer un parti de ce nom. Le 1er aout 2000, je reçus le récépissé de mon parti, le Front des Alliances Patriotiques (FAP).
Dans quelles circonstances avez-vous connu Me Wade?
Nous nous sommes connus en Côte d'Ivoire où il (ndlr: Me Wade) m'a trouvé auprès de feu Houphouet Boigny. C'était en 1973. Depuis lors, nous sommes restés inséparables. Je vous dis, Me Wade fréquentait beaucoup mon regretté père parce qu'il raffolait de mystique. Pour ainsi dire qu'il s'y abreuvait. Cela explique d'autre part, notre rapprochement jusque-là méconnu du commun des Sénégalais. Nous avons appris à nous connaitre, au fil du temps. Quelquefois, nous nous chamaillions avant de nous retrouver encore (éclat de rires) Nos relations sont assimilables à celles de père en fils.
Étant l'une des rares personnes à côtoyer Me Wade, quelle image gardez-vous de lui?
Il a toutes les qualités, mais également tous les défauts des grands hommes. Je ne suis pas du genre à caresser dans le sens du poil, mais, croyez moi, il est multidimensionnel à l'image des illustres personnalités de ce monde. Wade est d'une ouverture d'esprit qui force le respect. Cela ne veut pas dire qu'il est parfait, il a ses défauts comme tout mortel.
Avez-vous de ses nouvelles?
Bien sûr, nous nous appelons pratiquement tous les jours. Pas plus tard qu'hier, nous avons longuement échangé au téléphone. Il a eu, d'ailleurs, à préfacer un de mes ouvrages.
Est ce que vous attendiez à ce que Wade perde le pouvoir lors de la dernière Présidentielle?
Je vous dis, l’avènement de Macky était plus que prévisible. Et je puis vous assurer que Wade a balisé le terrain à Macky. Comment me demanderiez vous? Wade a voulu mettre un dauphin sans en avoir l'air. Lorsqu'on a parlé de dévolution monarchique, c'était vrai. Mais, en réalité les gens sont tombés sur le piège de Wade en ayant les yeux rivés sur le fils biologique, je veux nommer Karim Wade. Mais, la réalité était autre car Wade n'avait d'yeux et d'oreilles que pour l'actuel Président de la République. Mieux, je puis vous assurer que le meilleur ami de Macky Sall, à ce jour, c'est Karim Wade. Et, j'en ai les preuves. Je défie quiconque d'en apporter le démenti. Pour votre gouverne et pour celle de vos lecteurs, ce sont deux personnes qui s'apprécient et qui s'entendent comme pas deux. A preuve, je vais vous révéler une anecdote: c'est Karim qui a proposé, à son papa, Macky Sall pour qu'il soit nommé ministre de l’Énergie, ministre de l'Intérieur, puis Premier Ministre etc...
Vous voulez dire qu'il n'y a jamais eu froid entre eux?
Oui, je le confirme. Il n'en est absolument rien. Ce sont des oiseaux de mauvaise augure qui cherchent la petite bête entre Macky et Karim. Il a été toujours soupçonné, mais n'a jamais été impliqué.
dakaractu
Je me nomme Amadou, de mon nom de baptême, mais Ahmed fils de Khalifa, pour me distinguer de mes nombreux homonymes. J'ai vu le jour le 25 décembre 1946 à Kaolack. Ma mère, une Chérif, Aminatou Aidara, m'a enseigné le Coran que j'ai mémorisé vers l’âge de huit ans. Ce fut, pour ainsi dire, ma première langue ; c'est-à-dire ma langue maternelle. Mon père, Khalifa El hadj Mohamed, fils aîné de El hadj Abdoulaye le Grand, continua ma formation par l’exégèse et la panégyrique. Le tout autour de la théologie islamique.
Voulez-vous nous parler de votre cursus scolaire?
Lorsque mon père a été rappelé à Dieu le 1er mars 1959, j’ai continué mes études dans la zone du lac Rkiz, en Mauritanie. Pour ainsi dire j'ai suivi mes racines maternelles. Nouakchott n’existait pas alors. En 1962, je me rendis en Tunisie pour me faire admettre au lycée Ibn Charaf (qui deviendra une université). J'avais alors 16 ans et demi. Deux ans après, je réussis le concours d’entrée aux universités. Je m' inscrivis, ainsi, en première année à la faculté de théologie et de prédication de la prestigieuse université de Zeitoun qui est historiquement la deuxième université du monde. Parallèlement à cela, je prenais des cours de journalisme à l’institut Friedrich Hebert (Alibach Amba) ainsi qu’à l’Institut d’Aviation et de météorologie d’El Aouin. En 1966, après avoir décroché ma licence et le diplôme des instituts cités plus haut, je me rendis à Paris pour parfaire mon français à l’Alliance Française du boulevard Raspail. De retour au bercail, je refusais le fonctionnariat pour aller vivre auprès des talibés Niassène, en dépit d'alléchantes propositions. J'habitais dans plusieurs villages du Saloum aux fins d'apprendre la sociologie du terroir. Je continuais, cependant, à m’auto-former comme me l'avait recommandé mon père. Ce qui me permit de maîtriser la langue de Shakespeare, à côté de l’Espagnol, du Persan… Avec des notions de Russe et de Portugais. Ainsi que plusieurs langues africaines dont le Haoussa, le Yoruba, le Pulaar, le Manding, le Soninké, le Swahili etc...
Étant issue d'une lignée maraboutique, qu'est ce qui explique votre penchant pour la politique?
Vous savez l'Etat Sénégalais, depuis qu'il s'est crée, s'acharne sur un programme alternatif. C'est le programme de l'Islam. Il y a près de deux siècles de cela, Serigne Touba en a fait les frais. C'est un secret de polichinelle de révéler qu'il a été exilé péniblement pendant 7 ans au Gabon, en Mauritanie, entre autres privations. Idem pour d'autres figures emblématiques dont mon vénéré grand père. Lequel a été exilé en Gambie. Depuis lors, sous plusieurs formes, ce combat a continué. Nous devons notre culture et notre pensée à nos grands parents que sont Elhadj Omar, Samory, Dan Fodio, Elhadj Abdoulaye Niasse, Serigne Touba, Elhadj Malick, Limamou Laye, Amary Ndack Seck, Maba Diakhou Ba etc...M'identifiant à ces figures emblématiques, je m'inscris dans ce sillon, c'est à dire mener une lutte acharnée, mais sur le terrain politique. Voilà ce qui justifie mon combat multiforme mais Il s'y ajoute que d'illustres figures politiques fréquentaient mon père. Cela m'a également influencé. J'ai eu à connaitre et fréquenter Senghor, Diouf, etc.. Cela dit, j'ai affuté mes armes sur le terrain sinueux de la politique au sein de l’UPS (ancêtre du PS). Et je puis vous assurer que je suis devenu, au fil du temps, cofondateur du PDS dont je suis au nombre des concepteurs. C'est là que j'ai commença mon compagnonnage avec Me Abdoulaye Wade. Plus tard, j'ai mis sur pied, à mon tour, en 1979, le HLS (Hisbullah Sénégal). Sans prétention, je suis le premier à créer un parti de ce nom. Le 1er aout 2000, je reçus le récépissé de mon parti, le Front des Alliances Patriotiques (FAP).
Dans quelles circonstances avez-vous connu Me Wade?
Nous nous sommes connus en Côte d'Ivoire où il (ndlr: Me Wade) m'a trouvé auprès de feu Houphouet Boigny. C'était en 1973. Depuis lors, nous sommes restés inséparables. Je vous dis, Me Wade fréquentait beaucoup mon regretté père parce qu'il raffolait de mystique. Pour ainsi dire qu'il s'y abreuvait. Cela explique d'autre part, notre rapprochement jusque-là méconnu du commun des Sénégalais. Nous avons appris à nous connaitre, au fil du temps. Quelquefois, nous nous chamaillions avant de nous retrouver encore (éclat de rires) Nos relations sont assimilables à celles de père en fils.
Étant l'une des rares personnes à côtoyer Me Wade, quelle image gardez-vous de lui?
Il a toutes les qualités, mais également tous les défauts des grands hommes. Je ne suis pas du genre à caresser dans le sens du poil, mais, croyez moi, il est multidimensionnel à l'image des illustres personnalités de ce monde. Wade est d'une ouverture d'esprit qui force le respect. Cela ne veut pas dire qu'il est parfait, il a ses défauts comme tout mortel.
Avez-vous de ses nouvelles?
Bien sûr, nous nous appelons pratiquement tous les jours. Pas plus tard qu'hier, nous avons longuement échangé au téléphone. Il a eu, d'ailleurs, à préfacer un de mes ouvrages.
Est ce que vous attendiez à ce que Wade perde le pouvoir lors de la dernière Présidentielle?
Je vous dis, l’avènement de Macky était plus que prévisible. Et je puis vous assurer que Wade a balisé le terrain à Macky. Comment me demanderiez vous? Wade a voulu mettre un dauphin sans en avoir l'air. Lorsqu'on a parlé de dévolution monarchique, c'était vrai. Mais, en réalité les gens sont tombés sur le piège de Wade en ayant les yeux rivés sur le fils biologique, je veux nommer Karim Wade. Mais, la réalité était autre car Wade n'avait d'yeux et d'oreilles que pour l'actuel Président de la République. Mieux, je puis vous assurer que le meilleur ami de Macky Sall, à ce jour, c'est Karim Wade. Et, j'en ai les preuves. Je défie quiconque d'en apporter le démenti. Pour votre gouverne et pour celle de vos lecteurs, ce sont deux personnes qui s'apprécient et qui s'entendent comme pas deux. A preuve, je vais vous révéler une anecdote: c'est Karim qui a proposé, à son papa, Macky Sall pour qu'il soit nommé ministre de l’Énergie, ministre de l'Intérieur, puis Premier Ministre etc...
Vous voulez dire qu'il n'y a jamais eu froid entre eux?
Oui, je le confirme. Il n'en est absolument rien. Ce sont des oiseaux de mauvaise augure qui cherchent la petite bête entre Macky et Karim. Il a été toujours soupçonné, mais n'a jamais été impliqué.
dakaractu
