International

Les échanges salés entre Abdoulaye Wade et Hillary Clinton à Monrovia.


Lundi 23 Janvier 2012

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 Senxibar-     Le 16 janvier dernier, lors de l’investiture de Madame Hélène Johnson Sirleaf à la présidence du Libéria, à laquelle assistaient de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et le président sénégalais Abdoulaye Wade se sont rencontrés en marge de la cérémonie. Leur entrevue fut pour le moins orageuse, « franche », comme on dit dans le langage diplomatique. Dès l’entame de leur rencontre, Hillary Clinton a directement déclaré au président sénégalais qu’il devait renoncer à présenter sa candidature à l’élection présidentielle de février 2012. Non sans lui préciser qu’elle détenait des notes plutôt bien documentées qui laissaient paraître que cette candidature n’était pas conforme à la Constitution sénégalaise. Réponse de Wade sur le mode offensif : « Vous ne connaissez pas bien la Constitution sénégalaise, c’est pour cela que vous dites ça ! Vous vous laissez manipuler et intoxiquer par des politiciens sans aucune base populaire au Sénégal ». Hillary Clinton de répliquer que, quand bien même cette Constitution lui donnerait quitus pour se présenter, cette candidature est de nature à semer le trouble et installer l’instabilité au Sénégal. Cette remarque fit sortir Abdoulaye Wade de ses gonds. « Il ne se passera rien au Sénégal, rétorque-t-il, et ceux qui promettent de brûler le pays ne font que dans l’intimidation, et ne brûleront rien du tout !! ». C’est sur ces mots de discorde que se sont quittés Abdoulaye Wade et Hillary Clinton. Le chef de l’Etat est revenu sur la question lors de son séjour à Kaolack, le lendemain, en déclarant : « Il ne revient pas à des pays étrangers de déterminer qui sera candidat ou pas au Sénégal ». Quant aux personnes qui promettent de mettre le feu au pays, Wade leur a asséné qu’elles ont toujours promis de le faire et ne l’ont jamais fait, laissant entendre qu’il ne les laisserait pas faire s’ils voulaient passer aux actes.

Moussa Sarr