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Les avocats font brutalement monter la pression


Mercredi 17 Aout 2011

Les avocats de l'affaire DSK ont brutalement fait monter la pression mardi, s'affrontant sur le rapport médical de la victime présumée, à une semaine d'une nouvelle audience qui pourrait être décisive.


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 Fuites à la presse, communiqués rageurs, tous les coups semblent désormais permis entre les défenseurs de l'ancien patron du FMI et ceux de la femme de chambre guinéenne."Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression, viol", indique le rapport médical publié mardi par l'Express.Il précise que Nafissatou Diallo, 32 ans, arrivée en ambulance et accompagnée d'un policier aux urgences de l'hôpital St Luke's Roosevelt de Manhattan à 15H59 le 14 mai, était  "en larmes. Elle relate l'incident sur un mode narratif. Elle s'interrompt, marque des pauses, en décrivant l'acte de fellation" que lui aurait imposé Dominique Strauss-Kahn dans une suite luxueuse du Sofitel à New York, précise le rapport.
"Confusion, douleurs musculaires, tension". La dernière page du document comporte même un schéma de la zone vaginale de la plaignante, détaillant l'emplacement d'un traumatisme.
"L'utilisation par les avocats de la plaignante de ce rapport médical pour confirmer ou renforcer les accusations contre M. Strauss-Kahn est trompeuse et malhonnête", ont immédiatement riposté les avocats de Dominique Strauss-Kahn.
"La conclusion du rapport de l'hôpital est basée presque exclusivement sur les propos" de Mme Diallo "qui a prouvé de manière répétée qu'elle n'était pas crédible", ont ajouté William W. Taylor and Benjamin Brafman dans un communiqué.
Et les défenseurs de Dominique Strauss-Khan ont affirmé que le traumatisme mentionné n'était en rien une blessure, mais pouvait très bien être dû à une rapport sexuel antérieur.
Insistant sur le fait que Mme Diallo n'est pas crédible, ils espèrent un non-lieu le 23 août.
Leur stratégie est claire : détruire sa crédibilité, prouver que ses motivations sont purement financières.
L'hebdomadaire Newsweek affirmait ainsi lundi, citant des sources proches des avocats de DSK, qu'ils pourraient avancer que la rencontre entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo a mal tourné quand la jeune femme a découvert qu'elle ne serait pas payée pour la faveur sexuelle consentie à l'ancien patron du FMI.
La jeune femme serait retournée dans la suite après le départ de DSK, non parce qu'elle était traumatisée et désorientée, mais pour voir s'il y avait laissé de l'argent.
Les avocats de Dominique Strauss Kahn ont mené de nombreuses interviews dans la communauté africaine de New York, pour essayer de construire le portrait d'une femme vénale, prête à tout pour rester aux Etats-Unis et y gagner assez d'argent pour y vivre avec sa fille de 15 ans. Une femme aimant l'argent et les cadeaux, ajoute Newsweek.
Les défenseurs de la femme de ménage, qui démentent toute motivation financière et ont insisté dans la plainte au civil sur le caractère "violent et sadique" de l'agression, espèrent à l'inverse que le procès aura lieu et que la date en sera fixée mardi prochain.
Mais selon l'ancien procureur Marcellus McRae, rien n'est certain, et "il ne serait pas surprenant de voir les procureurs demander plus de temps pour enquêter avant de prendre une décision finale".
Arrêté le 14 mai, Dominique Strauss-Kahn a plaidé non coupable de sept chefs d'accusation retenus contre lui, dont ceux de tentative de viol, agression sexuelle et séquestration.
Il a été libéré sur parole le 1er juillet, après l'apparition de contradictions et de mensonges dans la déposition sous serment de Mme Diallo.
Il est toujours privé de son passeport et ne peut quitter le territoire américain.
L'audience prévue mardi prochain était initialement fixée au 18 juillet, mais a été repoussée à deux reprises.

La Rédaction