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Leçon de politique française au Sénégal


Mardi 9 Mai 2017

Ouf ! Emmanuel Macron est élu Président de la République française. Il entre dans l’histoire. Il est jeune, étant né en 1977, et a eu en face de lui une rivale née en 1968. Ce fut Marine Le Pen, une femme de l’extrême droite dont la vision n’est pas en phase avec le climat actuel de la civilisation. Mais une leçon est servie par la France où le jeu politique n’est pas une rivalité en injure, mais un jeu d’idées.


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La campagne électorale qui s’y mène est une leçon pour l’Afrique et particulièrement pour le Sénégal. Ce qui oppose les acteurs politiques français de camps différents est la vision politique. Les candidats se respectent et s’affrontent en idées et en vision. Mais au Sénégal, le jeu politique est une agaçante comédie d’insultes et de haines, d’insanités et de vilénies. L’opposition est haineuse et jalouse contre le Pouvoir qui est arrogant, aigrefin et pickpocket.

Si les gens de l’opposition diabolisent ceux du Pouvoir, ceux-là ripostent par des répliques d’arrière-garde ou procèdent à une instrumentalisation de l’appareil d’Etat et de la Justice pour solder les comptes. Et au nom de la primauté de l’Etat de Droit, le Pouvoir verse dans l’abus et l’injustice et au nom de la démocratie, l’Opposition se donne toutes les permissivités en actes comme en propos.

Une classe politique sénégalaise sans vision

Ce qui confirme l’absence de visions et de convictions de l’écrasante majorité des acteurs politiques du Sénégal, est l’hideux phénomène de la transhumance et du reniement.  Les acteurs ne sont intéressés que par les sinécures juteuses. La femme et l’homme politiques du Pouvoir ne sont jamais soutenus pour leurs compétences, leurs convictions ou leurs idées, mais pour leurs générosités monétaires. Ils sont chantés, ovationnés et glorifiés parce que simplement, ils donnent de l’argent.

C’est tout le contraire des démocraties civilisées comme celle de la France. La personnalité politique, dans ces pays, est acclamée et soutenue pour la pertinence de ses idées novatrices et la défense de l’intérêt national. Au Sénégal, la classe politique est plutôt remplie de bouffons, d’insulteurs, de démagogues amblyopes, de prédateurs et d’agitateurs qui ne croient en rien.

 Il est extrêmement rare, dans ce pays, d’entendre un acteur politique tenir des propos pertinents sur le devenir nationale et dans l’hypothèse où il avance une idée courageuse et appropriée, il peut dès le lendemain dire le contraire et poser un honteux acte de reniement, ce qui illustre la perfidie infâme et la fausseté. Le Sénégal est le pays où on voit des acteurs politiques militer dans tout parti qui est au Pouvoir.

Campagne électorale sans idées

Le jeu politique sénégalais dont les enjeux sont au cœur des campagnes électorales, est un hurlement de marché. Le Président est calomnié et en retour, il diabolise. En pleine campagne électorale, il arrive qu’un acteur politique change de camp et rejoint celui du Pouvoir, moyennant promesses ou pots-de-vin. Aucune idée n’est avancée si ce n’est de la démagogie hasardeuse ou des propos injurieux. En France, avec la campagne électorale qui s’est terminée en apothéose en faveur d’Emmanuel Macron, ce sont des idées et une vision qui s’affrontaient. Aucune insulte, aucun égarement, aucun délire, aucune calomnie n’ont été entendus.

La France telle que vue par Marine Le Pen et celle telle que conçue par Macron, se faisaient face avec comme arbitre le peuple électeur. Mais au Sénégal, en pré-campagne et en campagne, les partisans des adversaires insultent sur les murs avec des propos abominables. Les rivaux ne s’illustrent pas par des idées d’avant-garde, mais par des mystifications, de la duperie, des canulars, des artifices et des faussetés. Les candidats sont élus simplement selon les circonstances et les humeurs du peuple électeur et non selon la pertinence des idées qu’ils charrient en eux.

Des acteurs politiques félons et filous

Le signe identitaire de beaucoup d’acteurs politiques sénégalais est la félonie et la filouterie. Ils trichent en se drapant du manteau de messie quand ils sont dans l’opposition alors que leurs pardessus dissimulent des prédateurs de finances publiques. La filouterie est un pacte de gouvernance dans ce pays. Toute personne qui accède au Pouvoir a pour objectif masqué l’enrichissement personnel.

Malheureusement, cette CREI activée n’est qu’un instrument d’intimidation et de règlement de compte. La majorité des acteurs politiques, quand ils sont au Pouvoir ou ont du pouvoir, subtilisent l’argent public et le volent parfois avec une intelligence extraordinaire qui les mettent à l’abri. En France et dans les démocraties civilisées où règne l’intérêt national, tout prédateur et tout faussaire répond de ses actes. Les rapports des organes de contrôle dans ce pays montrent que celui qui est du pouvoir est toujours protégé ! Encore que contrairement à Macron, Macky n’a pas été élu pour des idées, mais contre Wade et il a ramassé le Pouvoir.

Le Piroguier

ABDOUL KADER Ba