Opinion

La lutte sénégalaise dans les méandres de la mafia et de la drogue


Dimanche 21 Octobre 2012

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Le sport sénégalais mérite-t-il de glisser dans l’argent facile ou si vous voulez les méandres de la mafia et de la drogue ; L’arrestation du promoteur de lutte Luc Nicolaï par les limiers de la Gendarmerie n’augure pas de bonne manière de gestion de la lutte au Sénégal. Déjà pour rappel, son acolyte et non moins concurrent, Gaston Mbengue avait été cité dans une affaire de blanchiment, vrai ou faux, Dieu seul sait ! Pourquoi des hommes, parce qu’ils ont de l’argent, et de surcroit douteux font-ils la pluie et le beau temps ? L’état devrai-t-il continuer à subir ? Beaucoup de questions non !


Dans les années 80, la lutte naguère sport purement traditionnelle, s’est transformé en discipline de sport business. Les cachets des lutteurs flambent, des écuries se forment, l’état regarde faire….D’où venait l’argent de la promotion de la lutte ? Les autorités avait-ils fermé les yeux parce que sous pression d’une certaine mafia?


Comme par hasard, cette même période des années 80 a vu une montée fulgurante de la passion à la lutte, qui rappelons-le est traditionnelle. Les media ont été piégés et voilà que la lutte a purement et simplement supplanté toutes les autres disciplines que sont les arts martiaux, le football, le basketball, le handball, le volleyball, l’athlétisme et autre jeux de l’esprit. Toutes les plages du Sénégal grouillent de lutteurs.


Et pourtant les autres sports de masse nous ont valu beaucoup de moments de bonheur de par le passé. Toutes les disciplines citées plus haut, nous ont offerts des médailles au plan continental et mondial. Et les médailles de la lutte ou sont-elles ? Pourrait-on parler de discipline de lutte « jamais gagnant » au plan international?


Je pense que la politique sportive doit être repensé et réorienté. Les économistes ont l’habitude de parler d’avantages comparatifs. Pourtant les pays de l’Afrique de l’est l’ont bien compris, et orientent bien leur sport : ces pays sont haute en altitude, par conséquent, ils misent sur les disciplines athlétiques de fond et demi-fond (marathon, 10000m, 5000m, 1500m); c’est aussi simple que cela, et ils dominent toutes ces disciplines mondiales. Nous savons bien quels sont les avantages comparatifs du Sénégal en matière de sport. Nous pouvons les identifier et y travailler.


Je rappelle que la lutte traditionnelle ne pourra jamais nous donner des médailles au plan international ; elle demeurera toujours traditionnelle. Historiquement les villages organisent des séances de lutte après les récoltes des graines, ces nouvelles graines qui redonnent vie aux populations. Alors l’organisation des séances de lutte demeurait une manière de se tester, ou de voir qui est le plus fort ? Oui dans la joie et l’amitié. Aujourd’hui nous sommes loin de cette image de joie fraternelle dans la communauté, jadis procurée par la lutte appelée « mbappatte ».Comme dans les arts martiaux, les lutteurs doivent recevoir une éducation mentale, une jonction corps-esprit.


De la manière qu’elle est pratique aujourd’hui, la lutte développe les conséquences suivantes :


- Négligence des disciplines dans lesquelles nous excellons


- Faire enrichir des promoteurs se retranchant dans des activités louches


- Faire enrichir des faux Marabouts


- Transformation des jeunes lutteurs en nervis et agresseurs


- Développement de la délinquance (les jeunes sont formes physiquement et nous mentalement) : ils utilisent leurs forces pour faire du mal)


- Développement du houliganisme dans les stades


- Mal orientation du sport en général


- Etc……


Je ne terminerai pas sans saluer mon fils Balla Gaye 2, je rappelle que j’ai supporté son père Double Less dans les années 70. Je n’oublie pas le Tigre de Fass, Moustapha Gueye (mon « gorro » ou beau-frère), les Tyson et Yekini, en un mot tous les lutteurs et écuries du Sénégal. Humanisons le sport noble de la lutte.


Faisons avancer le sport en général, et non faire enrichir des individus. Il n’est pas tard de changer de fusil d’épaule.





Moussa Kandji, Economiste- Leadership & Management


Formateur-Spécialiste en SIDA certifie par CDC (Centers for Deseaces Control)


Washington DC

La Rédaction