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Opinion

LE SÉNÉGAL DANS LE QUATUOR DE TÊTE DES EXPORTATEURS D’OR ? C’EST BIEN POSSIBLE PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE


Lundi 12 Mai 2014

Certes, le Sénégal est loin des 200 tonnes annuelles de l’Afrique du Sud, des quelque 75 tonnes du Ghana (ce n’est pas pour rien que ce pays était appelé Gold Coast !), voire des 57 tonnes produites par le Mali en 2013.

Il n’en demeure pas moins que notre pays peut raisonnablement ambitionner d’entrer dans la cour des grands producteurs d’or du continent.

Certes, officiellement, il n’a produit que six tonnes en 2013 à travers la société Téranga Gold qui exploite le site de Sabodala (anciennement Eximcor) mais les orpailleurs traditionnels ont de leur côté trouvé deux à trois tonnes du métal précieux.

Avec une dizaine de tonnes, on se traîne donc loin des principaux producteurs d’or du continent mais, en assainissant le secteur, en mettant fin notamment à l’orpaillage illégal et sauvage des aventuriers venus de la sous-région, en démantelant les squats dans les périmètres des compagnies minières occidentales qui sont en règle avec l’Administration mais ne peuvent procéder à l’exploitation du fait justement de ces occupations anarchiques, en diminuant aussi les tracasseries administratives, il serait possible de faire faire des bonds de géant à la production d’or du Sénégal.

Si toutes ces mesures sont prises, en effet, les spécialistes estiment que notre pays devrait pouvoir produire une vingtaine de tonnes d’or chaque année, ce qui n’est pas peu. Ce sans compter ce que les orpailleurs nationaux pourraient tirer du sol eux aussi.

Pour le moment, seuls les orpailleurs de la sous-région, et principalement les Maliens et les Burkinabés, profitent de l’extraction de l’or sénégalais. Chaque jour, ce sont des kilogrammes du métal jaune qui franchissent les frontières avec le Mali et la Guinée, sans payer de droits de douane ou de taxes et sans que les opérateurs acquittent le moindre impôt.

Et sans que le produit de la vente revienne dans notre pays. Le Sénégal ne tire absolument rien de ce filon, bien que les mines se trouvent sur son territoire. Quant aux "diouratiguis" (orpailleurs nationaux), ils sont marginalisés.

Or notre pays a l’avantage de disposer d’importantes quantités d’or sur une petite superficie. En plus de cette forte teneur, l’or sénégalais affleure pratiquement à la surface ou alors il ne faut pas creuser très profond (30 à 35 mètres maximum) pour le trouver. Et ce contrairement au Burkina Faso ou au Mali où les zones aurifères sont plus vastes et où l’or se trouve plus en profondeur.

Il s’y ajoute que, dans notre pays, les compagnies minières ont fait un travail d’exploration très minutieux qui leur a permis de déterminer avec précision les zones où se trouve l’or. Hélas, beaucoup parmi ces sociétés ne peuvent pas passer à la phase d’exploitation parce que leurs périmètres sont occupés illégalement par des orpailleurs sans droit ni titre.

Et qui exportent leur production au nez et à la barbe des autorités sénégalaises dramatiquement absentes des sites d’extraction. Or ces compagnies occidentales, en plus de payer des redevances pour l’obtention de leurs divers permis (exploration, exploitation), versent également une taxe ad valorem de 3 % de la valeur de l’or produit.

En plus bien sûr de leurs impôts sur les bénéfices. Sans compter les emplois qu’ils créent localement, leur contribution au fonds social minier et leurs réalisations dans le cadre de la responsabilité sociale d’entreprise. Centres de santé, salles de classe, forages ou puits, projets avicoles, agriculture irriguée… sont construits ou financés par ces compagnies minières.

Actuellement, en plus de "Téranga Gold" et d’Afri-Gold, d’autres compagnies comme Randgold (qui a racheté Oromin), Iam Gold, Toro Gold, Bassari, Sored Mines, Emc Stratex s’activent dans la zone. Les spécialistes estiment qu’en cas d’assainissement du secteur, le Sénégal pourrait compter quatre à cinq compagnies de niveau international à l’horizon 2017.

Et nourrir raisonnablement l’ambition de produire une vingtaine de tonnes à ce moment-là.

Pourvu que certains fonctionnaires de l’Administration, qui prennent un malin plaisir à bloquer l’octroi des permis — s’ils ne les donnent pas à leurs amis qui n’ont pas les moyens de mettre en valeur les périmètres qui leur sont affectés —, pourvu donc que ces fonctionnaires jouent le jeu et mettent les intérêts du Sénégal au-dessus de leurs intérêts mesquins. Vaste perspective, aurait dit le général De Gaulle

SENEPLUS





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