Opinion

LA SONATEL impose à l’Etat une exonération à la douane.


Jeudi 29 Septembre 2011

Le litige entre la SONATEL et l’Etat pour contrôler les appels entrants n’est pas clair aux yeux des sénégalais. Les véritables raisons qui ont poussées la SONATEL à se mettre face à l’Etat qui a décidé de prendre ce qui lui appartient de droit c’est qu’elle veut continuer d’importer sa marchandise sans la dédouaner.
Si mes souvenirs sont bons j’ai entendu un des syndicalistes de la SONATEL laisser entendre ceci : « l’Etat du Sénégal veut surtaxer les appels internationaux entrants et cela sera imputer sur le nombre de minutes que comptent une carte pour appeler au bled. Et évidemment cette surtaxe sera à la charge de nos frères sénégalais qui vivent à l’étranger. »
Je dirais plutôt que la SONATEL veut mettre en mal l’Etat avec les Sénégalais de l’extérieur ou bien ce syndicaliste ignore parfaitement la technique de tarification des appels entrants à partir de l’étranger.


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C’est une méthode qui varie en fonction des opérateurs, des sociétés  sous-traitant des marchés de télécommunication en confectionnant des cartes prépayées ou des systèmes de téléphonie par voix IP.
Prenons cas par cas :
Les sous-traitants :  
TELERABAIS : une société basée en suisse : celle la à une convention avec tous les opérateurs de l’Europe elle donne un numéro vert par rapport à chaque opérateur et facture un forfait à la connexion et le tarif local qu’applique l’opérateur en question dans son pays. REDUCTEL : applique avec son numéro vert assigné par France télécom  un tarif fixe pour le Sénégal qui est 15 cent/min aussi bien vers les fixes que les portables. JIBTEL : fait 16 cent d’euro/ min vers les fixes au Sénégal, 19 cent d’euro/min vers mobile orange et expresso et 25 cent d’euro/min vers TIGO Donc ses tarifs ne peuvent pas augmenter en aucun cas pour être à la charge d’aucun sénégalais lambda vivant à l’étranger.
Les cartes prépayées :  
SONIC, CALL AFRICA, IRADIUM, etc : le système de facturation est le même : il y’a surement de l’arnaque dans ce domaine au dos du consommateur mais n’a rien a voir avec ce que la SONATEL veut appeler aujourd’hui une surtaxe des appels entrants aux dos des sénégalais de l’extérieur. La technique de facturation des cartes prépayées se fait en fonction d’une serie numérique F=2N+3  N étant un entier naturel. Comme ça elle est facturée au moins par 6 minutes en fonction des destinations. Donc si les 6 minutes te coutent 1 euro il sera impossible de faire un appel de 7mn sinon il va couter la même chose qu’un appel de 12 mn et l’arnaque se trouve à ce niveau dans un premier temps ensuite si le serveur pour la plus part des cas annonce 90 mn pour une carte qui coute 7,5 euros ou 6,5 euros en fonction des pays en réalité elle ne dure que 30 à 40 mn.
Restent ensuite les appels partant directement des opérateurs étrangers : Citons seulement quelques exemples :
En France : ORANGE, BOUYGUES, SFR, SYMACOM leur tarifs varient dans l’ordre 22 cent euros/mn ; 22 cent euros/mn ; 22 cent euros/mn ; 15 cent euros/mn
En Italie :
 TIM : propose un forfait de 10 euro par mois et tu as 200 mn de communication vers le Sénégal pouvant aller jusqu’à 30 cent euro par mn hors forfait
OMNITEL : la première minute de connexion peut couter 30 cent euro/mn et ensuite 16 cent par mn pour le reste de la communication
WIN : un forfait mensuel de 5 euro te permet d’appeler le Sénégal à 12 cent euro /mn pouvant aller jusqu’à 22 cent euro/mn hors forfait.
Encore une fois j’attire l’attention de tous les sénégalais sur le fait que la SONATEL veut nous faire croire que l’Etat  veut surtaxer les appels entrants aux dos de certains sénégalais.
La réalité est très simple à comprendre :
La SONATEL importe de la marchandise elle doit payer la douane qui n’a rien à voir avec la TVA sur les appels dont j’entends souvent parler certains sénégalais par ignorance. Celui qui paye la TVA sur un appel entrant se trouve à l’étranger mais une marchandise doit toujours payer la taxe douanière si elle n’est pas exonérée quelque soit la voie prise pour rentrer dans un pays. 
Grace à l’UIT Union Internationale des Télécommunication du secteur des TIC des Nations Unies  il y a eu une mise en œuvre d’un environnement favorable pour améliorer la sécurité et la communication d’urgence  pour faciliter le passage aux réseaux de la prochaine génération et renforcer les capacités, en particulier dans les pays les moins avancés notamment les pays de l’Afrique. 
Cependant, ils nous font remarquer qu’une partie de plus en plus importante du trafic aussi échappe au contrôle de l’UIT et cela pour plusieurs raisons :
    Le trafic de la voix et du fax passe par des réseaux non gérés par les réseaux téléphoniques ordinaires ; ils passent via Internet, des lignes spécialisées ou via des frame-relay networks
Une part de marché de plus en plus importante est tenue par des carriers de plus en plus petits qui ne sont pas obligés de communiquer leurs volumes de trafic aux Régulateurs  Un nombre grandissant du trafic ne passe plus par le système comptable traditionnel mais passe sous d’autres régimes comptables. Avec le remplacement progressif du système comptable traditionnel par les systèmes fondés sur les interconnections inter-frontières, les statistiques sur le trafic deviendront de plus en plus difficiles à rassembler et de moins en moins fiables. Et aujourd’hui la SONATEL sait que le Président à bien compris la fraude et parvient à mettre en place ce système ultramoderne de gestion intelligente des interconnexions et de supervision du trafic international entrant permettant aussi de lutter efficacement contre cette fraude qui prend des proportions ahurissantes en Afrique et dont les acteurs sont les seuls bénéficiaires au détriment de la facture numérique des Etats et des opérateurs légalement constitués.
La réussite de ce système requiert, et cela est évident, une modernisation des infrastructures existantes, la mise à niveau des Régulateurs avec les nouvelles technologies NGN (Next Generation Network), la mise en place d’un mécanisme de benchmark régulier pour rester à la pointe technologique, l’exploitation efficace des infrastructures dans des pays ou les infrastructures de base (électricité, internet, etc.) ne sont que très limitées d’où l’utilité de GLOBAL VOICE.
Et l’opposition en quête d’arguments pour convaincre ne peut pas utiliser la SONATEL pour sa marche du 23 septembre 2011. C’est vraiment ignorer le fond de ce dossier.
 
Ibrahima Diop
Ingénieur System & Réseau
 

La Rédaction