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Q : Comment avez-vous établi la liste des victimes publiée dans votre livre ?
R : Cette liste de 1.864 victimes est retenue pour le moment par le Collectif des familles des victimes, en attendant l’établissement d’une liste définitive, qui ne pourra se faire qu’au prix d’une recherche et d’un travail complémentaires que je n’ai pas été en mesure de réaliser moi-même. J’ai écrit le livre parce que j’ai été profondément touché par ce drame, avec le décès de personnes qui nous étaient très chères. Mon épouse est Casamançaise. Nous avons perdu un très grand nombre de proches, dont sept personnes d’une même famille, trois d’une autre famille, mais aussi une fille, qui était notre protégée, que nous avons hébergée.
C’est donc avec des amis engagés que nous avons réalisé un travail de rassemblement des listes disponibles, une cinquantaine de listes établies à différents endroits, pour constituer un fichier global […] et documenter les renseignements concernant toutes les victimes. Une partie de ce fichier global est publiée comme seconde partie de ce livre, qui comprend les noms et prénoms des victimes, leur filiation, leur âge, leur profession, lorsque nous avons pu trouver ces renseignements. Vous verrez un certain nombre de noms pour lesquels il n’y a pas beaucoup de renseignements ou pas du tout de renseignement supplémentaire à part le seul nom. La liste reste donc encore incomplète.
Il faudrait pouvoir faire des investigations complémentaires pour établir une liste définitive. Il est fondamental, pour cela, que les familles des victimes aient un accès à la liste que le gouvernement a fait réaliser pour les dédommagements et indemnisations des victimes. Cette liste, dont les familles n’ont pas communication jusqu’à présent, devrait leur être remise ou du moins être confrontée à la liste de 1.864 victimes constituée par notre petit groupe. La communication de cette liste aux familles par les autorités devrait aboutir à une liste définitive des victimes, qui serait gravée sur le monument édifié comme mémorial…
Q : Pourquoi avez-vous choisi la poésie pour parler du naufrage du ''Joola'' ?
R : Je ne sais pas très bien pour quelle raison. Je n’ai jamais écrit sous ce mode d’expression littéraire. C’est la première fois que je l’utilise. […] Je regrette de ne pas avoir pu, jusqu’à présent, écrire un ouvrage scientifique sur l’histoire de ce drame, non seulement sur sa survenue, mais aussi de ce qui s’est passé au cours des 10 dernières années, pendant lesquelles il y a eu un travail très important, qui a été fait par les familles des victimes, par les journalistes et par d’autres.
J’ai constitué des archives moi-même, comme l’a fait le Collectif des familles des victimes. Mais, je pense que l’écriture d’une telle histoire doit être une œuvre collective. Son écriture devrait, grâce à la commémoration du 10ème anniversaire, commencer à se mettre en route, pour que nous puissions disposer très prochainement d’un ouvrage ou même d’un très gros ouvrage, qui établira un certain nombre de choses à partir des archives très importantes, y compris celles que j’ai collectées et numérisées moi-même, pour les rendre accessibles.
Cette expression poétique m’est venue à l’esprit de manière extrêmement spontanée. J’étais vraiment très satisfait de pouvoir exprimer un certain nombre de sentiments de manière très forte, avec des images qui correspondent à ce qui se passe à l’intérieur de soi-même lorsqu’on a vécu et suivi un tel événement tragique et douloureux. […] C’est seulement ou surtout par la poésie qu’on peut exprimer certains sentiments. Dans les poèmes, vous verrez qu’il y a des choses très précises, des images, des sentiments forts qui sont exprimés sous ce mode-là. C’est un sentiment de douleur et de très grande tristesse, mais aussi de colère et d’exigence de justice par rapport à tout ce qui a été fait, mal fait ou n’a pas été fait, qui a été à l’origine de ce naufrage épouvantable.
Q : A quoi servira l'écriture de cette ''œuvre collective'' sur le ''Joola'' ?
R : Il y a déjà, lors des 10 dernières années, un bon nombre de livres écrits, qui sont entièrement ou partiellement consacrés au ''Joola''. […] Ces ouvrages comportent des éléments utiles pouvant servir à la rédaction d’un vrai ouvrage de référence, pour parler du ''Joola'' de manière pas seulement scientifique, mais pour établir la vérité des faits, qui est déjà évoquée en grande partie dans des rapports rédigés après des investigations très précises sur certains points et sur des aspects techniques. Mais, il faut compléter aussi les événements, pour évoquer surtout ce qui s’est passé avant le naufrage, tout ce qui a précédé la remise en route du ''Joola'', qui a été à la source de son naufrage. Et dire aussi comment les choses ont été gérées après le naufrage […], en établissant là aussi les intervenants et leurs responsabilités. En disant comment on a répondu ou non à des demandes très précises exprimées par les familles des victimes, immédiatement après le naufrage.
Avec Aps
R : Cette liste de 1.864 victimes est retenue pour le moment par le Collectif des familles des victimes, en attendant l’établissement d’une liste définitive, qui ne pourra se faire qu’au prix d’une recherche et d’un travail complémentaires que je n’ai pas été en mesure de réaliser moi-même. J’ai écrit le livre parce que j’ai été profondément touché par ce drame, avec le décès de personnes qui nous étaient très chères. Mon épouse est Casamançaise. Nous avons perdu un très grand nombre de proches, dont sept personnes d’une même famille, trois d’une autre famille, mais aussi une fille, qui était notre protégée, que nous avons hébergée.
C’est donc avec des amis engagés que nous avons réalisé un travail de rassemblement des listes disponibles, une cinquantaine de listes établies à différents endroits, pour constituer un fichier global […] et documenter les renseignements concernant toutes les victimes. Une partie de ce fichier global est publiée comme seconde partie de ce livre, qui comprend les noms et prénoms des victimes, leur filiation, leur âge, leur profession, lorsque nous avons pu trouver ces renseignements. Vous verrez un certain nombre de noms pour lesquels il n’y a pas beaucoup de renseignements ou pas du tout de renseignement supplémentaire à part le seul nom. La liste reste donc encore incomplète.
Il faudrait pouvoir faire des investigations complémentaires pour établir une liste définitive. Il est fondamental, pour cela, que les familles des victimes aient un accès à la liste que le gouvernement a fait réaliser pour les dédommagements et indemnisations des victimes. Cette liste, dont les familles n’ont pas communication jusqu’à présent, devrait leur être remise ou du moins être confrontée à la liste de 1.864 victimes constituée par notre petit groupe. La communication de cette liste aux familles par les autorités devrait aboutir à une liste définitive des victimes, qui serait gravée sur le monument édifié comme mémorial…
Q : Pourquoi avez-vous choisi la poésie pour parler du naufrage du ''Joola'' ?
R : Je ne sais pas très bien pour quelle raison. Je n’ai jamais écrit sous ce mode d’expression littéraire. C’est la première fois que je l’utilise. […] Je regrette de ne pas avoir pu, jusqu’à présent, écrire un ouvrage scientifique sur l’histoire de ce drame, non seulement sur sa survenue, mais aussi de ce qui s’est passé au cours des 10 dernières années, pendant lesquelles il y a eu un travail très important, qui a été fait par les familles des victimes, par les journalistes et par d’autres.
J’ai constitué des archives moi-même, comme l’a fait le Collectif des familles des victimes. Mais, je pense que l’écriture d’une telle histoire doit être une œuvre collective. Son écriture devrait, grâce à la commémoration du 10ème anniversaire, commencer à se mettre en route, pour que nous puissions disposer très prochainement d’un ouvrage ou même d’un très gros ouvrage, qui établira un certain nombre de choses à partir des archives très importantes, y compris celles que j’ai collectées et numérisées moi-même, pour les rendre accessibles.
Cette expression poétique m’est venue à l’esprit de manière extrêmement spontanée. J’étais vraiment très satisfait de pouvoir exprimer un certain nombre de sentiments de manière très forte, avec des images qui correspondent à ce qui se passe à l’intérieur de soi-même lorsqu’on a vécu et suivi un tel événement tragique et douloureux. […] C’est seulement ou surtout par la poésie qu’on peut exprimer certains sentiments. Dans les poèmes, vous verrez qu’il y a des choses très précises, des images, des sentiments forts qui sont exprimés sous ce mode-là. C’est un sentiment de douleur et de très grande tristesse, mais aussi de colère et d’exigence de justice par rapport à tout ce qui a été fait, mal fait ou n’a pas été fait, qui a été à l’origine de ce naufrage épouvantable.
Q : A quoi servira l'écriture de cette ''œuvre collective'' sur le ''Joola'' ?
R : Il y a déjà, lors des 10 dernières années, un bon nombre de livres écrits, qui sont entièrement ou partiellement consacrés au ''Joola''. […] Ces ouvrages comportent des éléments utiles pouvant servir à la rédaction d’un vrai ouvrage de référence, pour parler du ''Joola'' de manière pas seulement scientifique, mais pour établir la vérité des faits, qui est déjà évoquée en grande partie dans des rapports rédigés après des investigations très précises sur certains points et sur des aspects techniques. Mais, il faut compléter aussi les événements, pour évoquer surtout ce qui s’est passé avant le naufrage, tout ce qui a précédé la remise en route du ''Joola'', qui a été à la source de son naufrage. Et dire aussi comment les choses ont été gérées après le naufrage […], en établissant là aussi les intervenants et leurs responsabilités. En disant comment on a répondu ou non à des demandes très précises exprimées par les familles des victimes, immédiatement après le naufrage.
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