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KEB'S THIAM A TFM " Mon salaire actuel est le triple de ce que je gagnais à la 2STV"


Samedi 7 Janvier 2012

SENXIBAR- L'ex-animatrice vedette de la chaine privée 2STV, Ndèye Fatou Thiam vient de débarquer à la TFM. Keb's, la nouvelle recrue de la télé du groupe futurs médias devra se frottter les mains du côté salarial. Après 9années passée à la 2STV, Keb's va agrandir l'équipe d'animteurs de la TFM. Dans le quotidien l'Observateur, elle laisse entendre qu'elle ne rejoint pas la télé de Youssou Ndour avec la prétention d'apporter des choses seulement elle promet d'apporter sa contribution avec son "24h AK" qu'elle animait à laà 2STV. En réponse au traitement qu'elle aura à la TFM, elle renseigne " mon salaire actuel est le triple de ce que je gagnais à la 2STV" Qui dit mieux!


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C'est la toute nouvelle recrue de la télévision Futurs Medias. Ndèye Fatou Thiam alias Keb's, décline dans cet entretien exclusif, les raisons de son départ de la 2stv, la télévision d'El Hadj Ndiaye.
Vous venez de rompre avec la 2stv pour rejoindre la Télévision Futurs Medias (Tfm), qu'est-ce qui a motivé votre décision ?

C'est une décision qui n'a pas été facile à prendre. J'allais boucler, cette année, mes 9 ans à la 2stv. Il n'a jamais été question que je démissionne. Ceux avec qui j'étais là-bas au départ ont tous quitté le navire devant moi. C'est une télé que j'ai vu naître, que j'ai aimée et j'ai participé à son émergence, avec ma modeste contribution. Mais dans tout cursus, il est bon de s'arrêter et de faire son bilan. J'en ai vu de toutes les couleurs à la 2stv. Ce n'était pas évident. A mes débuts, on m'a fait subir beaucoup de choses. J'ai supporté tout cela par amour et passion pour mon métier. Je n'ai pas voulu quitter, par loyauté et non pour de l'argent. Au bout de 9 ans, je me rends compte que les finances ne suivaient pas. De nouvelles recrues qui venaient parfois me demander mon expertise, par exemple, comment parler devant une caméra, comment parler face au public, étaient mieux lotis que moi. Elles pouvaient même me rémunérer à la fin du mois. Ma situation financière n'évoluait guère par rapport aux nouveaux, qui percevaient bien plus que moi. Je me suis dit qu'il y a un problème.

Face à cette situation, avez-vous eu à en discuter avec El Hadj Ndiaye ?

J'en ai discuté et rediscuté avec lui. Mais tout cela n'est pas important. Ce qu'il faut retenir, c'est que je n'ai eu de bisbilles avec personne à la 2stv. Je remercie le personnel pour la collaboration, car ils m'ont permis d'être connue par le public. Ce n'est pas aujourd’hui que j'ai démissionné que je vais leur jeter la pierre. J'ai un plan de carrière à suivre et je m'aperçois qu'il était temps pour moi de quitter et de rejoindre la Tfm, naturellement.

C'est la motivation salariale qui vous faisait défaut à la 2stv ?

Je ne dirais pas cela car nos salaires ont été augmentés à la 25tv avec la naissance de la Tfm.

Etait-ce une augmentation substantielle ?

Je dirais juste qu'on a eu une augmentation, car avant cela, je n'osais dire à personne combien je percevais. C'était un salaire trop bas comparé aux estimations des gens. Mais retenez juste que c'est ma passion qui me retenait à la 2stv. J'aimais aveuglément cette télé et j'étais prête à me battre pour elle. Cette passion me faisait tout supporter. On pouvait m'humilier, me traîner dans la boue, je pouvais être l'objet de frustrations, mais je restais quand même. Il y avait des hauts et des bas; mais mon objectif était que cette télé aille de l’avant. Mais quand ma dignité est en jeu, je préfère me retirer. Même si on me payait des milliards.

Quand vous parlez de dignité en jeu; vous voulez parler de quoi?

Quand je parle de dignité, c’est par rapport aux sollicitations des autres télés. Quand un patron de presse pense que je peux lui apporter un plus... En plus, quand tu restes fidèle à une télé pendant des années et qu'au finish, ce patron te dévalorise ou te minimise, ce n'est plus la peine d’y rester.

Vous n'étiez pas considérée à votre juste valeur à la 2stv ?

Non. Je ne veux pas être malhonnête, car à chaque fois qu'on avait besoin d'une présentatrice télé pour les grands événements (plateaux Tabaski, Korité, Fête de la musique, Saint-Valentin etc.), c'est à moi qu'on faisait appel. Ce n'est pas pour me vanter. C'étaient des marques de considération. La reconnaissance de ses mérites est quelque chose de très important chez l'individu. Si il était pour l'argent, j'aurais quitté la 2stv depuis des lustres. Je suis entière et quand je m'investis dans quelque chose, j'y vais à fond. J'ai fait un plan de carrière et je me suis dit qu'en 2012, il fallait que je m'arrête pour faire mon bilan.

N'étiez-vous pas un peu mise en retrait face à la nouvelle vague de recrues à la 2stv ?

Non, si c'était cela, on ne leur aurait pas confié les spéciales. Si c'était cela, j'allais quitter depuis le début. J'ai été la première à apparaître à la télé et il y a eu tellement de nouvelles animatrices depuis 2003. Mais à chacun sa chance et son style. Je suis généreuse. Je rejoins un groupe plus dense, avec une pléthore d'animatrices, mais à chacun sa particularité.

Quelle sera votre particularité une fois à la Tfm ?

Je ne me comporterai pas comme une star à la Tfm, je n'aurai pas la prétention d'apporter des choses qui n'existaient pas là-bas au préalable. C'est une télé qui avance et qui innove. J'apporterai ma modeste contribution. Toutes mes émissions sont ma propriété. Je les ai protégées au Bsda. Une fois sur place, le publie saura que Keb's est dans la place car je n'ai pas encore démontré tout mon potentiel.

Vous allez créer de nouvelles émissions ?

Oui. Je vais apporter de nouvelles émissions, de même que celles que j'avais avant et que le public courrait déjà (24 heures ak etc.) D'abord, je vais en discuter avec les responsables, on va choisir celles qui sont susceptibles d'accrocher les téléspectateurs de la Tfm et ensuite on va les avaliser.

Quelles émissions allez-vous animer à la Tfm ?

On a déjà eu à discuter sur un bon nombre d'émissions, mais ce sont des surprises que je ne veux pas dévoiler pour le moment.

Vous pouvez nous en toucher un mot...

24 heures Ak sera diffusé sur Tfm, de même qu'une nouvelle émission qui va faire un tabac.

Parlons salaire maintenant. Il se dit qu'on vous a proposé un salaire de 2 millions, une maison et une voiture, entre autres?

Certes, il y a des avantages, mais bien avant cela, j'ai discuté directement avec Youssou Ndour. Je sais que j'aurai les coudées franches à la Tfm et un épanouissement personnel. Je ne vais pas jeter des fleurs à la Tfm car je ne suis pas encore carrément plongée dans le bain. Mais quand dès l’entretien d’embauche, on vous dit que vous êtes cher vous, cela est énorme. En plus de cela, on m'a donné une motivation qui le vaut vraiment et qui aurait fait démissionner n'importe qui.

Combien vous a-t-on donné ? Des millions, une voiture ?

(Rires). On m'a donné une voiture, mais pour ce qui est du salaire, je préfère garder cela pour moi.

Un million ?

Tout ce que je peux vous dire, c'est que mon salaire actuel est le triple de ce que je gagnais à la 2stv. Youssou Ndour m'a grassement payé. C'est normal, au vu de mes 9 années d'ancienneté.

Quelle a été la réaction d'El Hadj Ndiaye quand vous lui avez annoncé votre départ ?

Cela, il faut le lui demander directement.

N'y a-t-il pas eu des nuages entre vous deux ?

Non, du tout ! Je le remercie au passage, car il m'a permis d'être connue à travers la télé.

N'avez-vous pas quelque part trahi El Hadji Ndiaye ? Lui qui vous citait parmi les « baobabs » de la 2stv ?

Je ne sens pas l'avoir trahi car on avait juste une relation de travail, d'employeur à employée. Si on voulait parler de trahison, que dirait-on de mes autres confrères et consœurs qui ont quitté le navire avant moi ? Je suis restée pendant 9 ans dans cette télé, donc, on ne peut pas parler de trahison. J'ai eu plusieurs fois des motifs de départ, mais, je n'ai jamais pensé à quitter. J'ai supporté beaucoup de choses à la 2stv.

Ne craignez-vous pas que votre public vous lâche ?

Non, mon public ne va pas me lâcher, il y a une relation de fidélité entre nous. Je vais à la Tfm avec tout mon public. J'ai une relation particulière avec mon public.

Vous avez dit tantôt que vous avez supporté beaucoup de choses à la 2stv. De quels genres de choses parlez-vous ?

J'en ai vu de toutes les couleurs. Personne ne peut supporter ce que j'ai enduré à la 2stv. Quand Pape Cheikh Diallo quittait, c'est moi qui suis allée personnellement le convaincre de revenir. J'étais une fédératrice à la 2stv. Quand Pape Cheikh quittait, il m'a dit ceci : «Je ne suis pas capable de supporter ce que toi, tu supportes ici».

Il parlait de quoi ?

De tout ce que je supportais. Depuis que je suis à la télé, je n'ai jamais dit du mal de personne et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Ceux qui peuvent lire entre les lignes, sauront de quoi je parle. En tous les cas je tiens à remercier deux personnes, Abdou Ndiaye et Ousmane Cissé. Ce sont les deux seuls à qui je tiens à rendre hommage, en plus du personnel de la 2sTv. Ce sont des jeunes qui ont participé à ma renommée. Ils sont compétents et généreux dans la tâche.

Et El Hadj Ndiaye alors ?

Je ne répondrais pas à cette question, parce que ce n'est pas la peine. Tenez juste compte des personnes que j'ai citées.

Comment a-t-il réagi à votre départ ?

Je ne tiens pas compte de sa réaction, parce que c'est tout un service, avec un directeur général qui était mon patron et c'est à lui que j'ai remis ma lettre de démission. Je ne connais donc pas la réaction d'El Hadj Ndiaye.

Vous ne vous êtes pas vus depuis lors ?

Non.

Il ne vous a appelé non plus ?

Je n'entrerais pas dans les détails.

Pourquoi avoir nié au tout début votre départ vers la Tfm ?

C'était une question de stratégie. Il n'est pas de coutume au Sénégal d'ébruiter une chose non encore conclue. J'étais dans les négociations et je savais que tôt ou tard les gens seraient édifiés, ne serait-ce que lorsqu'ils me verront à la Tfm.

Si on en revenait à El Hadj Ndiaye, comment a-t-il accueilli votre démission ?

Je ne dirais pas du mal de lui. Je le remercie, mais je me dois de suivre mon plan de carrière. La où sont mes avantages et mes possibilités d'avancement, et j'en ai la ferme conviction, c'est à Tfm. J'ai fait 9 ans de bons et loyaux services à la 2Stv.

Quelles sont les perspectives ?

Me donner à fond dans le travail, avec des émissions qui vont casser la baraque. J'en fais un défi.

Cela ne sera pas facile, avec la concurrence...

Oui mais à chacun sa particularité. Je n'ai pas la prétention de me proclamer meilleure que les autres, mais je laisse aux spectateurs le soin de juger. Je sais d'ores et déjà que je vais relever le défi, avec l'aide de Dieu. Je ne décevrai jamais Youssou Ndour, qui a placé sa confiance en moi. Je travaillerai d'arrache-pied, j'en avais gardé sous le pied et c'est le moment de tout sortir.

Vous n'avez pas peur de ne pas faire le poids à la Tfm ?

Non ! On ne peut rien contre la volonté divine, surtout avec du travail.

Keb's est donc sure d'elle-même?

Ce n'est pas cela. C'est plutôt une question de conviction, et de foi dans le travail. Je me sais compétente avec un micro, je contribuais dans la bonne marche de mes émissions à la 2Stv. De la conception à l'élaboration, je participais.

Comment l'épouse d'El Hadj Ndiaye, Marème Ndiaye, a-t-elle pris votre départ ?

Je ne peux pas parler à sa place. Tout ce que je peux dire est que j'ai suivi la procédure administrative pour ma démission. J'ai présenté ma lettre au directeur qui, après hésitation, l’a acceptée. Je voulais voir El Hadj Ndiaye hier (jeudi) pour lui faire mes adieux en toute amitié, mais il a refusé de me recevoir. Le pire est que c'est lui qui m'a fait appeler et une fois devant sa porte, il a fait dire à sa secrétaire qu'il ne voulait pas me voir.

Pourquoi s'est-il rétracté à la dernière minute ?

C'est à lui de vous le dire. Mais pour terminer, je tiens encore à remercier le personnel de la 2stv, ce n'était pas évident au départ et tout le monde y a mis du sien. J'espère aussi être à la hauteur dans mes nouveaux habits à la Tfm on je rejoins une nouvelle équipe que je ne veux pas décevoir.

Abdoul Aziz Diop