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Journée mondiale anti-tabac: les Chinois, plus gros consommateurs de cigarettes


Mardi 31 Mai 2016

Comme chaque 31 mai, c'est la Journée mondiale anti-tabac ce mardi. La cigarette tue 6 millions de personnes par an dans le monde, dont 1 million en Chine. Ce pays est le plus gros consommateur, mais aussi le plus gros producteur de tabac au monde. Des lois ont été promulguées dans certaines grandes villes de Chine pour interdire de fumer dans les lieux publics fermés, mais cela n'a pas permis de réduire pour autant la consommation de cigarettes des Chinois.

Avec notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget

C'est l'heure de la pause déjeuner pour Lio Hua, 58 ans. Sa veste de travail encore sur le dos, il s'accroupit à l'ombre d'un platane, et s'allume une cigarette. C'est sa 10e de la journée.

« Cela fait presque 40 ans que je fume dès que j'ai un moment de libre, explique-t-il. Ça me donne de l'énergie ! Sans mes cigarettes, je me sens vide. »

« En Chine, on a un proverbe »


Selon les estimations, en Chine, deux hommes sur trois seraient dépendants au tabac. Certaines grandes villes ont bien tenté d'instaurer des lois, elles interdisent de fumer dans les lieux publics fermés, mais cela est rarement respecté.

Illustration dans ce restaurant populaire de Shanghai. Le repas vient de se terminer, et sous le panneau « Interdit de fumer », deux hommes s'allument une cigarette.

« C'est naturel pour moi de fumer après manger. J'adore ça ! », confie le premier. « En Chine, on a un proverbe qui dit " après un bon repas, une bonne cigarette ! " », renchérit le second.

« Fumer, ça fait partie du décor »

Les pratiques vont être difficiles à changer, d'autant qu'un paquet coûte moins de 2 euros dans le pays. Pour Liu Changqiu, sociologue, fumer est ancré dans les mœurs :

« Fumer en Chine, ça fait partie du décor. Toutes les grandes occasions de la vie s'accompagnent de cigarettes. C'est le cas des mariages ou des enterrements par exemple. En fait, c'est devenu un signe de politesse. »

Les autorités sont conscientes du problème. Mais l'Etat est dépendant de l'industrie du tabac, un monopole public qui lui rapporte 7 % de ses revenus chaque année.

RFI



Abdoul Aziz Diop