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Opinion

JULES FRANCOIS BOCANDE: La passe lumineuse


Mercredi 9 Mai 2012

L’ultime passe, pour Jules François Bocandé ! Lumineuse, certes, mais qui a filé tout droit, telle une étoile solitaire, sur le mur de l’éternité. Et la voilà brillant de mille constellations. Le ciel accueille à bras ouverts une créature appartenant à la famille de ceux qui font bouger les lignes de l’histoire. L’océan, jusque-là agité, a, comme par enchantement, marqué un temps d’arrêt, pour «saluer» l’évènement.

Dans la forêt lointaine, le cri des oiseaux est enveloppé dans le ventre des arbres dont les feuilles se referment sur elles-mêmes. Bocandé a tiré sa révérence …pour toujours. La maladie a eu raison de lui, au moment où ses proches s’y attendaient le moins. Pouvait-il en être autrement ? La Faucheuse avance toujours à pas feutrés, résolument, sans détourner le regard, heureuse de faire appliquer le décret divin. La Miséricorde avait tout prévu : jusqu’au jour, les circonstances, le lieu de la mort, sans le moindre retard au tableau temporel du Maitre de notre souffle.

C’est à Metz, qui l’a révélé au monde entier, qu’il devait faire sa dernière passe. Telle est la volonté divine. Je le vois traverser allègrement le couloir qui sépare les deux mondes : le nôtre et celui des âmes pures. Barsax a ouvert ses portes, Jules étreint l’éternité.

Boc (diminutif de Bocandé, comme l’appellent les proches) a vaincu le signe indien. Il peut dire à présent, en toute connaissance de cause, ce qu’est la mort. Non pas aux vivants, mais à ceux qui ont traversé le fleuve éternel, purificateur des âmes corrompues. Jules vient d’accomplir son dernier geste sportif. Le visage radieux, laissant entrevoir le sentiment d’un travail fait avec dextérité. Sans conteste, l’enfant de Boudody (un quartier de Ziguinchor) a marqué d’une pierre blanche l’histoire du football sénégalais et africain. La parole dépouillée des scories du «masla» sénégalais, ce voile de l’hypocrisie, s’est tue à jamais.

Son secret résidait dans le travail bien fait, sans tricherie aucune. Et il savait taper du poing sur la table, lorsque quelqu’un a failli à sa mission et dont le comportement donne une fausse note à la symphonie. Le Sénégal était tout pour lui. Un patriote s’en est allé. Avec le recul, l’on peut se demander si le pays le lui a rendu. Mais, il n’est pas encore trop tard pour se rattraper, même si les personnes éprises de justice ne manqueront pas de crier «au médecin après la mort».

Jules Bocandé, tu as cultivé ta parcelle dans ce vaste champ qu’est le Sénégal, au bout de l’Afrique et le monde. Tu as allumé combien de fois la flamme du bonheur des férus du ballon rond ? La lumière de la victoire dans ces matchs décisifs que le Sénégal a livrés face à ses adversaires et dont tu étais le chef d’orchestre, a visité, à plusieurs reprises, ces maisons à l’atmosphère lourde, aux dedans lugubres, assombries par les nuages de la pauvreté. Ta fougue, mêlée à ta soif de victoire et à ton tempérament de gagneur, a souvent fait oublier au pays la dure quotidienneté de l’écrasante majorité des Sénégalais. Le Seigneur t’a aménagé une place à sa droite. Reposes en paix !
SUDONLINE.SN





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