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Fièvre de Tamkharite monte : Le business autour du couscous en plein régime à Castors


Mardi 18 Septembre 2018

La fête du couscous arrive dans 48h. Communément appelée "Tamkharite", Achoura marque le début de l’année musulmane. Une période faste pour les commerçants comme c’est le cas pendant Tabaski et Korité. Mais celle-ci est moins onéreuse et un peu moins importante. Toutefois, les commerçants qui s’activent autour du marché du céréale sont les plus concernés.


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Au marché Castors. 11h 30mn. Le marché grouille de monde. Une congestion est notée entre les marchandises et les gens. Il est aussi bien garni que les autres jours on dirait. Aujourd’hui, en première ligne, ce sont des sacs remplis à bas bord de mil, maïs, entre autres céréales sans compter les sauts de patte d’arachide qui s’offrent aux yeux des clientes et passants.     Les commerçants semblent se frottaient les mains. Des clientes s’agglutinent tout autour. Par des anecdotes ou de petites railleries, ils parviennent à tenir en haleine les clientes plus impatientes.  Ndiaga Mbaye. Il n’a rien à voir avec le grand et illustre parolier qui a fait les beaux jours de la musique sénégalaise. Mais, dans le milieu du commerce, il devise avec les grands. A l’intérieur de sa cantine nichée plein cœur du marché Castors, il gère plusieurs clients à la fois.     Très patient, l’observant dans son art à servir les uns et à retenir à la fois les autres clients, on arrive enfin à lui soutirer quelques mots. «Je rends grâce à Dieu. Depuis que la fête est annoncée, nos affaires marchent comme sur des roulettes. Nous arrivons vraiment à écouler le mil et le maïs mieux qu’en temps normal», affirme Ndiaga Mbaye.  Très débordé, le temps que l’homonyme du parolier nous avait accordé est écoulé. Non loin de là, le magasin «Fall et Frères». Mansour cache mal sa joie : «comme toujours à l’approche de cette fête les femmes envahissent nos boutiques. Vraiment, on sent le « Tamkharit».  Il confime ses compères. Les ventes de céréales ont connu une hausse depuis la confirmation de la célébration du nouvel an musulman. La préparation du couscous ou « Tiéré » en Wolof, entraine, en outre, tout une procédure de préparation ou de cuisson. Ainsi après l’étape de l’approvisionnement en mil, d’autres acteurs interviennent.    Les meuniers s'organisent déjà contre les éventuelles resquilleuses En allant vers le centre du marché, un vacarme titille nos oreilles. Ce bruit assourdissant nous mène tout droit vers les meuniers. Ces tenants de magasins de moulins profitent de l’occasion. Pour eux, chaque jour devait être Achoura.     Dans ce tohu-bohu, clients et meuniers s’entendent à peine. Même pour communiquer un prix, il faut hurler très fort. Les habits couverts de poudre de mil, Abdou Fall meunier en chef, discute avec ses deux apprentis  sur l’organisation du travail. Il les prévient contre d’éventuelles resquilleuses.   «Vous savez, depuis la semaine passée le travail est un peu rude. Il faut qu’on s’organise afin qu’il n’ait pas de désagréments», souligne Abdou. Il s’écria pour rappeler une dame à l’ordre. «Elles aiment venir toujours à la dernière minute et veulent être servies en premier. Chose impossible. Que chacun attend son tour» lance le meunier.  Ces tenants de moulins sont les premiers à craindre les coupures de courant. Ils sont en plein régime mais, ils vivent tous sous la hantise des coupures même si elles connaissent une légère amélioration depuis quelques temps. «D’habitude on démarrait à 8 heures tapantes, mais aujourd’hui à partir de 7 heures déjà on a trouvé les clients devant la porte. Avec cette affluence, s’il y a coupure tout notre business est saboté».

Bayou Touty