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Médias

Edito de seneplus: Les trains qui arrivent à l'heure sont aussi une information


Mardi 18 Octobre 2016

Il y a quand même beaucoup à dire dans un succès, disons-nous ; quand les choses marchent bien. Comment a-t-on fait pour que l’organisation marche comme elle ne l’a jamais lors des éditions controversées ? quelles mesures ont été prises pour minimiser voi


Il a toujours été ressassé qu’entre un train qui arrive à l’heure et un autre en retard, c’est le second qui intéresse les journalistes. Et la presse sénégalaise ne semble pas être sortie du piège de la recherche de ce qui ne va pas. Autrement dit, et dans cette même logique, c’est à croire qu’il n’y a pas eu de hadj, en cette année 2016. Juste au début, il y a eu le retard du départ de certains pèlerins ; un faux-pas vite rectifié et puis plus rien. Il y a eu un mort parmi les Sénégalais, mais il y a eu la tragédie de 2015. 

Pourtant, un train qui arrive à l’heure est une information. C’est-à-dire que le succès d’un hadj sans impair mérite d’être expliqué. En le faisant, il ne s’agirait pas tresser des lauriers – bien mérités, au demeurant, au commissaire général au pèlerinage à La Mecque - mais juste expliquer au public qu’est-ce qui a fait que 2016 est différent de 2015 ; pourquoi cette année, il n’y a pas eu les énormes problèmes endurés par les pèlerins sénégalais à La Mecque et ici même au Sénégal où des centaines de personnes ne purent aller en pèlerinage à cause de l’incurie de la structure nationale chargée de l’organisation. 
Depuis, une dizaine d’années au moins ou plus, les Sénégalais n’avaient pas eu une édition du pèlerinage qui ne fût controversée à cause d’incroyables ratés dus à l’amateurisme, au népotisme dans le choix des compétences.

Souligner cette particularité et l’expliquer par experts interviewés, n’aurait pas été jouer de la mandoline au commissaire national au pèlerinage. On aurait souhaité savoir qu’est-ce qui, dans la méthode de gestion de ce dernier, a permis d’éviter le scandale et la tragédie de l’an dernier. 

L’édition 2016 du pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam s’est-il déroulé sans encombres du genre et de la dimension de ceux l’an dernier, la presse ne s’en guère enthousiasmée pour monter les couacs en épingle, fait des unes grosses comme un porte-avion
 

Cette année, la presse ne nous pas rapporté les récriminations des étudiants sénégalais en Arabie saoudite réclamant leur implication dans l’accompagnement des pèlerins en lieu et à la place de membres d’une commission nationale d’encadrement choisis pour certains sur des bases népotistes.

Il y a quand même beaucoup à dire dans un succès, disons-nous ; quand les choses marchent bien. Comment a-t-on fait pour que l’organisation marche comme elle ne l’a jamais lors des éditions controversées ? quelles mesures ont été prises pour minimiser voire éliminer les risques d’échec ? Tout cela méritait d’être expliqué avec comme personnes-ressources les compétences impliquées - actuellement ou jadis - dans l’organisation : du commissaire général au subalterne en passant par le pèlerin.

Répétons-le : les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas les journalistes – ceux du Aquotidien du journaliste et ça s’enseigne dans les écoles de journalisme. Tout comme s’enseigne cet exemple d’intérêt de l’information entre un chien qui mord un homme et un homme qui mord un chien. On voudrait que l’information fût dans la deuxième 

proposition, alors que l’information peut être plus sensationnelle dans l’identité du mordu par le canidé.

Que la victime soit miss monde, le président de la république, un de ses ministres etc. changerait totalement l’intérêt de l’information. Ici au Sénégal, nous avons encore en mémoire l’appel en une de la morsure par un chien baptisé Alex de Pape Samba Mboup, chef de cabinet du président de la République d’alors. La victime y gagnera le surnom de « l’Ami d’Alex ».

Post-scriptum : Choquant, forcément choquant ce voyeurisme d’un photographe qui est allé jusqu’au cimetière photographier le masque mortuaire de la défunte star du talkshow sur Tfm, Déguène Chimère Diallo. Une irresponsabilité qui a accru la douleur des éplorés plutôt qu’informé ceux et celles qui n’avaient pas été aux obsèques.

C’est dégoûté par cette bêtise que le site www.dakaractu.com  a opté de ne montrer aucune photo de ce funeste événement. On ne peut que l’en féliciter. En espérant que le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) consacrera un « Cas d’école » à ce gout et à cette recherche du macabre imposé ou proposé à un public qui ne saurait en être demandeur. Au risque de se répéter, nous martelons que le journalisme s’exerce avec responsabilité que je préfère à l’objectivité.


 




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