Opinion

ELECTION: Ces facteurs qui risquent d’entacher l’image de la 13e Législature


Vendredi 16 Juin 2017

Les Sénégalais se rendront aux urnes le 30 juillet pour élire les députés de la 13e Législature. Les électeurs vont départager les 47 listes de partis et coalitions de partis en lice pour ce scrutin alors qu’en 2012, il y en avait 24.
Certes, nous sommes dans un régime de pluralisme, mais cette pléthore de listes pose problème. Il y a d’abord la question du coût. Combien ce scrutin coûtera-t-il au contribuable sénégalais ? Moustapha Diakhaté, député sortant et président du Groupe parlementaire de la majorité a récemment avancé le chiffre de 16 milliards de francs Cfa. Un coût exorbitant.
Ensuite, il y a le problème du temps lors que l’électeur, dans le bureau de vote, devra prendre un à un les bulletins, et une fois dans l’isoloir, sortir celui de son choix, le mettre dans l’enveloppe avant de le glisser dans l’urne. C’est une véritable gymnastique en perspective pour l’électeur.
Cheikh Tidiane Gadio, tête de liste nationale de la coalition ‘’Sénégal dey dem’’ a fait ses petits calculs dans un entretien avec le quotidien Enquête (16 juin 2017). Selon lui, si le processus ‘’se déroule dans la sérénité et non dans une course de vitesse, vous avez besoin de 5 mn à 6 mn’’ pour voter. Et Gadio d’ajouter : ‘’Avec 6 minutes, c’est 10 votants par heure’’. Cela risque fort de rejaillir sur la fermeture des bureaux de vote et d’être source de polémique à la fin.
Enfin, cette pléthore de liste risque de fausser les choix de certains électeurs. Tout le monde aura du mal à se trouver dans cette forêt amazonienne de bulletins surtout nos compatriotes qui ne savent pas lire. Malgré leurs techniques habituelles d’identification des bulletins, il y a de fortes chances qu’ils se perdent simplement dans leur choix. Ce qui serait injuste car la démocratie implique d’abord le libre choix.
Ce sont là autant de facteurs qui risquent d’entacher l’image de la 13e législature alors que les citoyens réclament davantage des députés pour une Assemblée nationale de …rupture.

Ousmane Ibrahima DIA (Journaliste à l’APS)



Abdoul Aziz Diop