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Décès de Papa Adama Mbodj, journaliste au quotidien Le Soleil: Témoignage émouvant d'un confrère

UN HOMME BIEN S’EN EST ALLÉ


Lundi 28 Décembre 2015

Notre confrère Papa Adama Mbodj plus connu sous le nom de Adama Mbodj est décédé à l’hôpital Principal des suites d’une maladie. Il a été enterré au cimetière de Pikine.


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Le directeur général, Cheikh Thiam, les responsables de l’Administration, de la Rédaction, de l’Imprimerie et tout le personnel du quotidien national « Le Soleil », ainsi que les retraités et de nombreux confrères ont tenu à l’accompagner à sa dernière demeure.

Resté très digne dans l’épreuve, notre collègue Adama Mbodj nous a finalement quittés dans la nuit du 24 au 25 décembre. La mort vient ainsi mettre fin à une carrière de journaliste bien remplie, à une vie faite de qualités humaines de plus en plus rares.

Un coup d’œil sur les réactions de confrères à travers l’Internet et les nombreux coups de fil nous confortent sur l’image reflétée par cet  homme qui a su tisser de bonnes relations au Soleil, mais aussi avec toute la corporation et son entourage. Les quelques échanges que j’ai eus avec un membre de sa famille de son vivant m’ont permis d’avoir encore la confirmation que «patron Mbodj», comme je l’appelais affectueusement, était tout simplement un homme bien ; un homme de bien.

Mon premier « contact » avec lui remonte à l’époque où je faisais ma formation au Cesti, le jeune étudiant d’alors ayant très tôt remarqué dans les pages du Soleil sa plume prolixe. J’étais loin d’imaginer que j’allais le côtoyer dans les murs de ce quotidien.

Le destin réunissant les hommes, j’ai eu à travailler avec «patron Mbodj» durant toutes ces années que j’ai passées à la tête du service Economie du quotidien Le Soleil. Il a étalé devant ses collègues, ses confrères et contacts sa simplicité, sa générosité, son abnégation au travail. C’était quelqu’un sur qui on pouvait compter. Jamais nous n’avons surpris Adama en flagrant délit de colère ou d’invectives, quel que soit le contexte.

L’homme était du genre affable, avenant et compréhensif ; très ouvert aussi. En de bons termes avec tout le monde, il incarnait la douceur et l’optimisme. L’âge n’était pas une barrière quand il avait affaire à plus jeune que lui, il accordait du respect à tous.

Jamais un mot plus haut que l’autre, Adama avait le sens de la retenue dans le verbe. Voilà pourquoi travailler avec lui a été facile, un plaisir. Fidèle au poste, Chef Mbodj s’est consacré à son devoir envers le quotidien Le Soleil jusqu’au bout. L’âpreté de la tâche ne l’a jamais détourné de ses devoirs religieux, trouvant toujours quelques minutes à consacrer à la prière.

Alors que le poids de la maladie devenait de plus en plus lourd à supporter, le grand-frère Mbodj, chevaleresque, est venu me tenir un discours responsable, inoubliable. « Tu t’apprêtes à partir en congé. Je sais que je ne pourrai pas assurer cette fois-ci ton intérim car je suis malade.

J’ai bien réfléchi, je veux qu’on me décharge de mes charges de chef de service adjoint. Je sais que tu ne seras pas d’accord avec moi, mais il le faut ». Son souci : ne pas être une entrave à la bonne marche d’un service auquel il a beaucoup donné. Une demande irrecevable, évidemment. Ce n’est pas la maladie qui allait enlever à cet homme son statut acquis à la suite de bons et loyaux services au quotidien national.

Nous espérions tous que Adama allait s’en sortir et reprendre sa place parmi nous. Et durant toute cette épreuve, il est resté grand, s’évertuant à nous rassurer lorsque nous lui rendions visite à l’hôpital.

Nous garderons toujours de cet ami de tout le monde ses qualités qui ont fait sa réputation. Avec l’espoir que le bon Dieu le récompensera pour ses bonnes œuvres ; nos condoléances à sa famille 

Il était pieux, humble, modeste…

 Notre confrère Adama Mbodj nous a fait faux bond dans la nuit du 24 au 25 décembre 2015, sans crier gare, ni avertir sa famille «naturelle du Soleil». Certes, nous le savions malade, mais personne n’avait imaginé que cet «ancien planteur de cannes à sucre» (métier que je lui avais collé très amicalement, par les liens du cousinage à plaisanterie, mais surtout originaire de Dagana) allait tirer sa révérence. Adama nous manquera parce qu’il a marqué tous les membres du groupe Sspp «Le Soleil».

Il était un homme pieux, modeste, peu bavard, ne s’occupant que de son travail. Adama fait aussi partie des créatures sacrées de Dieu, puisque le Miséricordieux l’a rappelé à ses côtés dans la nuit de la célébration du Maouloud ou Gamou.

Quelle coïncidence, car bon nombre de fidèles aimeraient avoir cette chance ! Et nous osons croire que Dieu l’accueillera en son Paradis Céleste. Adama Mbodj était surtout l’ami de tout le monde. Souriant et aimable, il n’a jamais rechigné à la tâche. Pour lui, seul le travail et la famille comptaient.

En effet, il se rendait fréquemment dans sa ville de Dagana pour s’enquérir des nouvelles de sa famille avec laquelle il passait les fêtes de Korité ou de Tabaski. Adama a fini par être mon parent, le parent de tous ses collègues. Il m’appelait «Madiba» (affublé au sage Nelson Mandela) et moi, je le taquinais souvent en lui disant que tous les originaires de Dagana ont planté la canne à sucre, pour avoir été employé par Mimran, la Compagnie sucrière du Sénégal.

Nous sourions après des tapes amicales, devant notre consœur Maïmouna Guèye qui en riait aux éclats. Personne ne pouvait jurer avoir vu Adama Mbodj se disputer avec un collègue. Bien au contraire, très discrètement, il soutenait certains qui lui exposaient leurs besoins. En bon chef de service adjoint, il accomplissait à merveille sa mission.

Bref, Adama Mbodj était un homme complet que chacun de nous voulait être. Il a été façonné par Dieu dans le droit chemin, la piété, l’humilité, la modestie, la gentillesse, dans l’amour et le pardon. Un homme pareil se compte de nos jours sur le bout des doigts.

Tu nous manques déjà, cher Adama. Que ton humilité, ton acharnement au travail et ton amour inspirent tes cadets qui, très certainement, retiendront beaucoup de tes enseignements. Repose en paix, mon «ex-planteur de cannes à sucre» et que Dieu t’accueille dans son Paradis Céleste !

LESOLEIL


Abdoul Aziz Diop