Opinion

Contribution de Abdou Khadre Lô sur la nomination de Alioune Sall


Mardi 12 Septembre 2017

MAA TAY !
J’ai refusé d’y croire toute la journée d’hier en me disant qu’il ne devait pas s’agir de la même personne et qu’il y avait probablement confusion et/ou erreur de la presse. Malheureusement, 24 heures après l'annonce de la nouvelle, force est de constater qu'il s’agit bien du même Aliou Sall.
Le Président Macky Sall a donc bien nommé son petit frère au poste de Directeur Général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Bien évidemment le Président de la République a le pouvoir de nommer à tous les emplois civils et militaires. C’est probablement l’article le plus connu, par tous nos compatriotes, de notre Constitution.
Néanmoins, cela pose encore avec acuité 2 problématiques :
1- La problématique du cumul des mandats/fonctions. Sommes-nous condamnés à voir les mêmes se partager et cumuler les postes administratifs ? Ce pays regorge de compétences, alors pourquoi les mêmes doivent-ils toujours se partager les positions ? Pourquoi nos dirigeants ne veulent absolument pas changer la donne ? Ce pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat est le nœud gordien et l’un des talons d’Achille de notre démocratie. Il n’existe pas de contre-pouvoir à celui du Président de la République du Sénégal. C’est un demiurge, a half-god. Ses désirs sont des ordres. Notre système est celui d’une monarchie républicaine.
2- La problématique du népotisme. Aliou Sall, déjà maire de Guédiawaye (une énorme localité avec des difficultés multiples) devra se dédoubler pour occuper pleinement ses différentes fonctions : Maire d’une grande ville, Responsable dans la société pétrolière de Franck Timis et à présent Directeur Général de la CDC. Il est probablement très compétent mais ce n’est pas Superman non plus. Et une journée ne compte que 24 heures.
Ce que nous contestions au président Wade ne peut être toléré au président Macky Sall. Celui-ci devrait normalement être très gêné mais ce n’est apparemment pas le cas. Le décret lui revient et il l’a pris.
Le peuple n’a pas changé. Alors messieurs faites comme bon vous semble, même du « maa tay » ou « je m’en foutisme ».
Au Sénégal, il y a un proverbe bien connu et qui dit: "Kouy xalam di thi diaayou". Je suis malheureusement incapable de le traduire en français.



Abdoul Aziz Diop