Opinion

Condamnation de Malick N SECK: Le "dieu" Wade et "l’ange" Magistrat !


Vendredi 21 Octobre 2011

SENXIBAR – Deux ans de prison ferme ! C’est la sentence qui tombe comme un couperet sur la tête du jeune citoyen sénégalais, Malick Noël Seck. Ainsi en a décidé le dieu Wade et les anges magistrats ont appliqué à la lettre cette volonté «divine wadienne».


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Dans quelle République sommes-nous ? Beaucoup de mes compatriotes se sont certainement posé cette question après avoir suivi le feuilleton politico-judiciaire de ce qu’on peut appeler désormais l’affaire Malick Noël Seck. La condamnation à deux ans de prison ferme de ce jeune cadre socialiste confirme encore une fois que les Sénégalais ont une justice à deux vitesses. L’une pour les partisans du « dieu Wade » et l’autre pour tous ceux qui doutent de la «divinité wadienne». D’autres diront tout simplement que la justice sénégalaise est une «justice aux ordres». Ce que le «dieu Wade» veut, «l’ange Magistrat le veut» !  
 

Malick Noël Seck a offensé un «dieu» sur terre et il n’a pas non plus outragé des êtres humains mais des «anges». «Nous vous invitons à le prendre au mot et à revisiter les dix ans de malversations financières que nous venons de traverser. Les contradictions multiples du chef de l’Etat, ses revirements, ses manquements à la parole donnée, le détournement manifeste des deniers publics par les membres de son entourage et de sa famille, sa tentative de corruption d’un membre du Fmi et son implication directe dans l’assassinat de Maître Babacar Sèye lui interdisent de briguer pour une troisième fois la magistrature suprême. On n’organise pas de festival dans un pays sans électricité et sans feux rouges. On ne construit pas de statue de la «renaissance» dans un pays sans hôpitaux. On n’engage pas le salaire des retraités dans des escroqueries financières». C’est le «sacrilège» qu’aurait commis la jeune «créature» socialiste qui ne croit pas en «dieu Wade». Et «l’ange Magistrat»  l’a envoyé directement à l’enfer Rebeuss pour deux ans. Ouf ! Malick Noël échappe à la perpétuité infernale.  Malick n’a pas commis non seulement un «sacrilège» mais il a aussi commis un crime de lèse-majesté ou encore de lèse-magistrat. Il a outragé «l’ange Magistrat». «Wade doit tomber, l’honneur du Sénégal l’exige ! Nous sommes venus chez vous manifester nos ressentiments et vous désigner comme les responsables de nos souffrances quotidiennes. Wade peut aujourd’hui violer l’éthique républicaine sans en souffrir les conséquences, à cause d’hommes comme vous. Demain, lorsque la parole sera à la rue, nous reviendrons plus nombreux afin que vous nous rendiez des comptes». «L’ange Magistrat» a été doublement affecté. La créature «Noël» doute de son «dieu» mais lui demande aussi de «rendre compte» et de «faire front» avec lui contre leur «dieu». C’était le comble des péchés. Malick l’aurait appris à ses dépens.  Les «anges Magistrats», sur ordre de leur «dieu Wade», envoient la rebelle «créature» socialiste à l’enfer de Rebeuss. Son «socialisme» et sa sociabilité vont résister pour ne pas se cramer. Le temps que Noël passe, «dieu Wade» tombe et les «anges Magistrats» changent de toge. Il était une fois la planète Wadus…


Abdoul Aziz Diop