Opinion

CONTRIBUTION: LES DÉRIVES DU CENTENAIRE PAR MAMADOU AMADOU TAMIMOU WANE


Mercredi 28 Mai 2014

On savait que Wade avait un égo démesuré. Il vient de nous donner la preuve que (12) douze ans de pouvoir, n’ont pu faire de lui un homme d’Etat, qui a su incarner le pouvoir suprême et qui en est façonné à vie. Populiste né, vendeur d’illusions, ensorcelé par ses propres lubies, Wade ne peut pas changer ; les cimes sur lesquelles doit rester un ancien Chef d’Etat sont trop hautes pour lui.

Sa hauteur, c’est au ras des pâquerettes alors, il ne faut s’étonner de rien avec lui. L’homme est prisonnier de son personnage. Il est en représentation permanente dans un spectacle bas de gamme, dont il est le seul interprète.

Un ancien Chef d’Etat dans une voiture décapotable saluant la foule pour revivre dans un passé révolu ; c’est triste.

Aucun autre Chef d’Etat digne de ce nom ne l’aurait fait. Mais le ridicule ne tue pas Wade, le pathétique, non plus.

Mais cette fois, il est en train d’aller trop loin en menaçant l’Etat par des déclarations intempestives et irresponsables du genre, « je peux renverser Macky Sall » : quelle folie !

Papy a véritablement disjoncté et il faut le rappeler à l’ordre : Macky Sall a été élu à plus de 65%, président de la République du Sénégal depuis le 25 mars 2012. Il exerce un pouvoir légal et légitime en vertu de l’onction du suffrage universel des citoyens sénégalais.

En stratège aveugle, il a été sèchement congédié et le peuple lui a signifié que l’heure de la retraite avait sonné.

Et à moins de 90 ans, il est grand temps que papy arrête de faire de la résistance contre le simple bon sens.

On ne peut pas être et avoir été. Le sopisme est révolu et avec lui la gabegie, le pillage des ressources du pays aussi bien financières que foncières, les licences de pêches et d’autres fautes de gestion par le « matey », etc.

Il s’est agi d’une véritable cure qui a rendu exsangue le pays sur tous les plans. Les difficultés actuelles sont largement dues à l’héritage exécrable de régime wadiste. On devait donc s’attendre à un mea-culpa et à des excuses de la part de Wade. Non des fanfaronnades et des redondances !

Force va rester à l’Etat de droit détenteur de la légitimité.

Si Wade continue de déranger, il en subira les conséquences et qu’il ne compte pas sur une éventuelle faiblesse de l’Etat. J’insiste que force restera à la loi comme toujours.

La patience du président Macky Sall a des limites et Wade n’ignore pas que son successeur est un homme de caractère.

Démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale et de la mairie de sa ville Fatick pour ne plus rien devoir à Wade et entamer une traversée du désert incertaine avec ses compagnons fidèles, c’est assurément une force de caractère digne d’éloge pour eux.

Macky Sall, Chef de l’Etat, reste poli, courtois et rigoureux. Il ne badine pas avec l’Etat et ne va pas tolérer plus longtemps ses désirs.

Le maintien de l’ordre public est un impératif et Wade doit se le tenir pour dit. Son âge avancé n’excuse pas tout. S’il ne se respecte pas lui-même ; personne ne sera obligé d’avoir des égards pour lui s’il ne s’en montre pas digne. Wade, après ses deux ans d’absence doit revenir sur terre après ses bains de foule qui lui ont peut être tourné la tête.

L’ère Wade, c’est terminé. Le Sénégal est entre des mains nouvelles, jeunes et vigoureuses.

Si à cet âge de pharaon, normalement amnésique voire sénile, son entourage ne le conseille pas, tant pis !

C’est incompréhensible ; mais il y a des limites à ne pas franchir. S’il est plus lucide que ses thuriféraires, qu’il redescende de son piédestal virtuel. Son autre fils en tartufferie doit aussi avoir les yeux ouverts :

Le président de la République du Sénégal s’appelle Macky Sall et nous sommes en 2014. La place de quatrième président a donc été attribuée par les Sénégalais et par l’histoire.

La réalité est incontournable.

SENEPLUS



Abdoul Aziz Diop