Opinion

Brexit : quels impacts sur l’Afrique ?


Lundi 11 Décembre 2017

En juin 2016, les Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Plusieurs experts estiment que les conséquences de ce vote favorable pourraient être désastreuses pour le continent africain.


Autres articles
Suite à la révélation des résultats du référendum britannique, plusieurs indicateurs boursiers européens ont fortement chuté (-8 % pour le CAC40 à Paris et -10 % pour le DAX en Allemagne). Interrogée par The Africa Report, Razia Khan affirme que « l’impact immédiat d’un vote en faveur du Brexit concernera la volatilité des marchés financiers qui affectera négativement les places africaines aussi ».
Des conditions de financement plus difficiles et un impact sur la croissance
Alors que les conditions de financement sur les marchés internationaux étaient déjà complexes, le vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait les rendre encore plus délicates. Si l’Afrique reste très peu connectée à la finance internationale de manière directe, le Royaume-Uni et ses entreprises possèdent plusieurs milliards de dollars d’investissement sur le continent africain. Un grand nombre de ces accords commerciaux devront donc probablement être renégociés, promettant des années de réajustement.
Les pays les plus affectés par cette décision sont l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria, le Botswana, le Ghana et le Sénégal. En effet, selon la Barclays, 80 % des exportations britanniques sont effectuées en Afrique subsaharienne. Au Kenya, le gouverneur de la Banque centrale, Patrick Njoroge, a indiqué que le pays serait directement impacté par la récession globale liée à la sortie du Royaume-Uni de l’UE. En Afrique du Sud, le Brexit pourrait faire perdre 0,1 % de croissance à l’économie. Enfin, le Nigeria fera lui aussi les frais du Brexit car les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et la première économie africaine s’élèvent à plus de 8 milliards de dollars et pourraient atteindre jusqu’à 28 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie.
Une centaine d’accords commerciaux devront être renégociés
L’une des principales conséquences du Brexit en Afrique est la renégociation d’une centaine d’accords commerciaux conclus via l’Union européenne, entre le Royaume-Uni et le continent africain. Par ailleurs, il faut souligner que la Grande-Bretagne qui était le troisième contributeur du Fond européen de développement (FED) après l’Allemagne et la France, ne versera plus ses 534 millions d’euros annuels. Londres pourrait décider d’orienter cette enveloppe vers la coopération bilatérale. Dans ce cas, les pays africains membres du Commonwealth en seraient les premiers bénéficiaires. Ceux qui ne font pas partie de l’ancien Empire britannique ne seront pas pour autant écartés puisque la Grande-Bretagne entretient toujours d’importantes relations économiques avec l’Angola, la Cote d’Ivoire et le Sénégal. Cependant, ces nouveaux engagements nécessiteront plusieurs mois de négociation. Lors de cette période de négociation post-Brexit, la France entend miser sur la jeunesse, promouvoir de nouveaux partenariats économiques et faire évoluer la gouvernance du continent.
Le Brexit est un événement de volatilité mondiale qui impacte les marchés financiers. Les épargnants ont donc tout intérêt à passer par l’intermédiaire d’un courtier en ligne pour rester informés de leur évolution. 

Bayou Touty