Médias

Atelier: Les journalistes sénégalais invités à se tourner vers le journalisme d'investigation


Jeudi 1 Février 2018

La première conseillère de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, Martina Boustani, a invité, mercredi, les journalistes sénégalais à se tourner vers le journalisme d’investigation afin de mieux enquêter sur les problèmes urgents tels que l’émigration et la traite des personnes.

"La migration économique, la traite des personnes, des demandeurs d’asile, les réfugiés… toutes ces questions renvoient à des préoccupations très concrètes", a-t-elle dit.

Elle s’exprimait lors d’un atelier axé sur le thème : "Les déplacements de populations, migrations et traite de personnes : quelle couverture pour les médias ?".

La rencontre est organisée par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), en partenariat avec l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal et le Bureau américain international pour la recherche et les échanges (IREX) basé à Washington.

Selon Mme Boustani, "qu’il s’agisse de réfugiés venus de la Mauritanie dans le nord du pays, de ceux qui ont fui la violence en Casamance, il y a des décennies et se trouvent à présent en Guinée-Bissau, ou des déplacés internes, ou encore des enfants qui font l’objet de traite dans le pays ou de traite transfrontalière aux fins de mendicité- tous ces problèmes urgents demandent que les journalistes enquêtent".

Evoquant les récents problèmes sur "l’esclavage en Libye", le chavirement des embarcations en Méditerranée avec à leur bord de nombreux Sénégalais, Martina Boustani a insisté sur l’importance pour les journalistes de "couvrir ces tristes nouvelles".

"Le trafic de migrants et la traite des personnes sont des questions distinctes, mais le grand public fait souvent l’amalgame entre les deux, et il est important de bien comprendre la différence car elles requièrent des réponses très différentes", a-t-elle expliqué, précisant que ce ne sont pas des questions spécifiques au Sénégal, mais qui affectent d’autres pays d’Afrique.

A en croire la première conseillère de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, "beaucoup de journalistes étrangers qui font des reportages sur la migration et les réfugiés, ne racontent pas toute l’histoire, car ils n’ont pas les clefs sociales, et culturelles des journalistes locaux pour comprendre ces problématiques".

"Ce sont autant d’occasions manquées, car en définissant le problème, puis en rendant compte de ses conséquences, des solutions émergeront. Une meilleure compréhension des faits amène de meilleurs solutions", a-t-elle dit.

De son côté, le secrétaire général du SYNPICS, Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, a souligné que cet atelier va "doter les journalistes d’outils qui leurs permettront de faire véritablement du journalisme d’investigation et montrer qu’au de-là du cas libyen, il y a des cas d’esclavage qui existent ici au Sénégal".

APS



Abdoul Aziz Diop