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Qu’est-ce qui a conduit Public Eye à s’intéresser au «Dirty Diesel» ?
Nos premières réflexions à ce sujet remontent à 2011, lorsque nous nous sommes intéressé, pour notre livre sur les matières premières, à l’affaire du Probo Koala – un navire pétrolier affrété par Trafigura qui a déchargé en 2006 des centaines de tonnes de déchets toxiques à Abidjan. Comme tout le monde, nous nous sommes d’abord concentrés sur le scandale en question. Puis nous nous sommes demandé d’où provenaient les déchets toxiques, et pourquoi ils étaient sur ce navire.
Et alors ? Qu’avez-vous découvert ?
Qu’il s’agissait des déchets d’un processus de raffinage visant à fabriquer des carburants à partir de différents produits intermédiaires. Selon le dossier de l’enquête ouverte contre Trafigura, les carburants ainsi obtenus devaient présenter une très haute teneur en soufre. Nous avons rapidement fait le lien avec les normes particulièrement laxistes relatives à la teneur en soufre en vigueur dans la plupart des pays africains. En parallèle, nous avons remarqué que des négociants suisses faisaient d’importants investissements dans des réseaux de stations-service africains. Nous nous sommes demandé quelle était leur motivation, si la vente de carburants «sales» en Afrique n’était pas en fait un modèle d’affaires lucratif.
Comment avez-vous procédé pour vérifier cette hypothèse ?
Nous avons tout d’abord recherché les informations disponibles sur ce marché. Elles étaient quasi-inexistantes. Alors que les bibliothèques regorgent d’ouvrages sur le business autour du pétrole brut africain, personne ne s’était encore penché sur le commerce de carburants en Afrique.
Comment cela s’explique-il ?
Je suppose que cela est lié à notre regard sur l’Afrique. Le continent est toujours considéré essentiellement comme un producteur de matières premières plutôt que comme un marché porteur, alors que son économie connaît une forte croissance. La pollution de l’air liée au trafic routier est un problème typique des sociétés surdéveloppées. Peu de gens sont conscients du fait que l’air de nombreuses villes africaines est aujourd’hui bien plus pollué que celui de nombreuses métropoles européennes, américaines ou asiatiques.
Vous avez donc dû pratiquement partir de zéro ?
Il était évident que l’enquête ne pouvait pas être menée exclusivement depuis la Suisse. Nous devions nous rendre sur place, là où les carburants sont vendus, pour prélever des échantillons et les faire analyser. Les premiers prélèvements ont tout de suite confirmé nos suppositions : ils présentaient une très haute teneur en soufre et d’autres substances nocives pour la santé.
Source : Rapport «Dirty diesel»
Nos premières réflexions à ce sujet remontent à 2011, lorsque nous nous sommes intéressé, pour notre livre sur les matières premières, à l’affaire du Probo Koala – un navire pétrolier affrété par Trafigura qui a déchargé en 2006 des centaines de tonnes de déchets toxiques à Abidjan. Comme tout le monde, nous nous sommes d’abord concentrés sur le scandale en question. Puis nous nous sommes demandé d’où provenaient les déchets toxiques, et pourquoi ils étaient sur ce navire.
Et alors ? Qu’avez-vous découvert ?
Qu’il s’agissait des déchets d’un processus de raffinage visant à fabriquer des carburants à partir de différents produits intermédiaires. Selon le dossier de l’enquête ouverte contre Trafigura, les carburants ainsi obtenus devaient présenter une très haute teneur en soufre. Nous avons rapidement fait le lien avec les normes particulièrement laxistes relatives à la teneur en soufre en vigueur dans la plupart des pays africains. En parallèle, nous avons remarqué que des négociants suisses faisaient d’importants investissements dans des réseaux de stations-service africains. Nous nous sommes demandé quelle était leur motivation, si la vente de carburants «sales» en Afrique n’était pas en fait un modèle d’affaires lucratif.
Comment avez-vous procédé pour vérifier cette hypothèse ?
Nous avons tout d’abord recherché les informations disponibles sur ce marché. Elles étaient quasi-inexistantes. Alors que les bibliothèques regorgent d’ouvrages sur le business autour du pétrole brut africain, personne ne s’était encore penché sur le commerce de carburants en Afrique.
Comment cela s’explique-il ?
Je suppose que cela est lié à notre regard sur l’Afrique. Le continent est toujours considéré essentiellement comme un producteur de matières premières plutôt que comme un marché porteur, alors que son économie connaît une forte croissance. La pollution de l’air liée au trafic routier est un problème typique des sociétés surdéveloppées. Peu de gens sont conscients du fait que l’air de nombreuses villes africaines est aujourd’hui bien plus pollué que celui de nombreuses métropoles européennes, américaines ou asiatiques.
Vous avez donc dû pratiquement partir de zéro ?
Il était évident que l’enquête ne pouvait pas être menée exclusivement depuis la Suisse. Nous devions nous rendre sur place, là où les carburants sont vendus, pour prélever des échantillons et les faire analyser. Les premiers prélèvements ont tout de suite confirmé nos suppositions : ils présentaient une très haute teneur en soufre et d’autres substances nocives pour la santé.
Source : Rapport «Dirty diesel»