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Afrique-Justice: Une ONG exprime son "insatisfaction partielle" du déroulement du déroulement du procès de Habré


Samedi 21 Novembre 2015

Amnesty International a exprimé, vendredi, à Dakar, son "insatisfaction partielle" pour les conditions d’organisation du procès de l’ex-président tchadien, Hissein Habré, jugé pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture, "sans ses complices" présumés.


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"Les organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, qui se battent contre l’impunité, ne peuvent pas accepter que Hissein Habré soit le seul inculpé dans cette affaire. C’est pourquoi nous avons le sentiment d’une insatisfaction partielle", a dit l’avocat Diène Ndiaye, président de la section sénégalaise de cette organisation.

Il intervenait à la projection du documentaire "Parler de Rose, prisonnière de Hissène Habré", de la réalisatrice, scénariste et productrice espagnole, Isabel Coixet.

"Il y avait des hommes de la Direction de la documentation et de la sécurité", qui est considérée comme la "police politique" du régime de l’ex-président tchadien, a souligné Me Ndiaye, ajoutant que ces "complices auraient dû comparaître" devant le tribunal jugeant M. Habré depuis juillet dernier à Dakar.

La projection du documentaire a eu lieu dans les locaux de l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’internet et de la communication (EJICOM), dans le cadre du festival Ciné Droit Libre, (16-21 novembre), à Dakar.

Le documentaire relate la vie de Rose Lokissim, née en 1953 et morte en détention le 15 mai 1986, après avoir consigné par écrit et fait passer à l’extérieur des témoignages sur DDS, selon Isabel Coixet.

Arrêtée le 14 septembre 1984, Mme Lokissim sera incarcérée, avec une soixantaine d’hommes, subira la torture pendant huit mois, avant d’être transférée dans une cellule réservée aux femmes, a indiqué la réalisatrice. 

Dénoncée pour avoir fait sortir de la prison des informations sur les conditions de détention des prisonniers, elle fut exécutée en 1986, à l’âge de 33 ans, selon Isabel Coixet.

"Même si elle doit mourir au cachot, elle ne regrette rien, car le Tchad la remerciera et l’histoire parlera d’elle", rapportent ses geôliers.

"Rose est une femme qui a porté ses convictions jusqu’à sa tombe", a commenté Me Diène Ndiaye, qui a réclamé réparation des préjudices subis par les parties civiles du procès de Hissein Habré, si ce dernier est reconnu coupable des faits pour lesquels il est jugé

APS

Abdoul Aziz Diop