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La contestation par l'Etat du Sénégal du rapport du Fonds monétaire international (Fmi) qui classe le Sénégal à la 25e place des pays les plus pauvres du monde a fait réagir Roger Nord, responsable du Bureau Afrique du Fmi. Et pour mettre les choses au clair il a souligné: «Les chiffres qui démontrent que le taux de croissance au Sénégal demeure fort, sont les chiffres exacts».
«Le Sénégal n'a pas reculé, il reste à la même position que l'année d'avant»
Cependant, il précise qu'il faut se rappeler trois choses. «Premièrement, les taux de change jouent un rôle. Nous publions deux séries de chiffres. Ceux qui sont en dollars et ceux qui sont ajustés pour les parités d'achats, c'est-à-dire qui abstraient les effets des taux de change. Quand on abstrait les effets des taux de change, il n'y a pas de changement. Pour ce qui concerne le classement du Sénégal, il n'a pas reculé, il reste à la même position que l'année d'avant. Ça c'est la première chose», a-t-il précisé.
«La deuxième chose à dire, selon lui, c'est que en 2015 et 2016, les taux de croissance envisagés pour le Sénégal sont supérieurs à ceux du reste de l’Afrique subsaharienne. C'est une bonne chose et ça reflète les politiques économiques saines du Sénégal. Et la troisième chose que je voudrais dire, c'est que bien sûr, il y a plus à faire. Il faut que les taux de croissance augmentent davantage. Et c'est le Plan Sénégal émergent qui vise d'augmenter davantage la croissance, il reste beaucoup à faire». Il a ensuite tenu à expliquer que «le Fmi appuie le Sénégal dans cet effort et avec les réformes nécessaires et nous pensons qu'il sera possible de relever davantage le taux de croissance».
Roger Nord du Fmi demande de nuancer l’analyse
Par ailleurs, l'économiste au niveau de Fmi indique : «Le rapport du Fmi classe tous les pays du monde en plusieurs catégories. Nous regardons le Pib par tête d'habitant en dollar et c'est dans cette colonne que vous retrouvez le Sénégal là où vous l'avez mis. Mais aussi, il faut regarder le classement du Sénégal par rapport à d'autres pays avec des taux de change inchangés. Et là, le Sénégal n'a pas bougé depuis l'année dernière. Il faut regarder aussi le Sénégal, dans un contexte africain, et je vous le disais, pour les taux de croissance par rapport à la moyenne africaine, le Sénégal fait mieux en 2015 et fera mieux encore en 2016».
Concernant la manière de mesurer le Pib, il a soutenu: «Nous regardons le taux de change nominal et nous regardons ça, en ajustant pour le pouvoir d'achat. Ça aussi, c'est la base principale qu'utilise le Fmi dans ses calculs. Et je dirai que, comme économiste, c'est plutôt en prenant en compte le pouvoir d'achat et en abstrayant des taux de change que la comparaison est plus valable».
«Le Pib par tête d'habitant du Sénégal a diminué. Mais si vous regardez ça en franc Cfa, les revenus par tête ont augmenté»
«Egalement, dit-il, je crois qu'il faut regarder ces indicateurs de façon objective. Et les indicateurs objectifs vous montrent que le Pib par tête d'habitant du Sénégal a diminué. Mais si vous regardez ça en franc Cfa, les revenus par tête ont augmenté et je crois qu'un chiffre n'est pas plus valable que l'autre».
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