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C'était un mercredi, juste après le repas. «Je terminais ma prière, se souvient Virginie Da Costa, musulmane convertie à l'islam voici quatre ans. Ma petite de cinq ans m'a demandé un câlin. Je l'ai prise dans mes bras. J'ai entendu frapper à la porte et crier “gendarmerie, gendarmerie”. Ils sont entrés, les armes à la main». Pas d'explications, mais un ordre sec : «Gardez le silence». Et ces quelques mots : «Vous savez ce qui s'est passé le 13 novembre à Paris ? Alors, vous savez pourquoi nous sommes là».
Pratiquante, Virgine Da Costa porte le voile, se rend à la mosquée, fait apprendre l'arabe à ses enfants. Elle vit sa religion intensément, comme son mari, lui aussi converti. Et elle n'en revient pas, de cette scène qu'elle a vécue la semaine dernière. «Je me demande pourquoi ils sont venus chez moi. Ils ont fouillé la maison de fond en comble, les ordinateurs portables, les téléphones… Les affaires personnelles. Jusqu'au jardin. C'est à cause de ma religion ? Il ne faut pas faire d'amalgame. Je veux qu'on arrête qu'on dise que je suis une terroriste, que je cache des gens et des armes».
La perquisition n'a rien donné
D'ailleurs, la perquisition, qui a duré près de sept heures, n'a rien donné. Pas de saisie, pas d'assignation en résidence, pas de procédure judiciaire.
Il ne reste que «le sentiment d'avoir été violé dans notre intimité», reprend Benoît, le mari de Virginie. Il en est certain, il y a une volonté de créer la confusion dans l'esprit des gens, de «favoriser les amalgames». La préfecture s'en défend vivement (lire ci-contre). Mais le mal est fait : le regard des voisins a changé.
«J'ai dû aller voir le proviseur au lycée de ma fille, reprend Virginie Da Costa. On lui demandait si sa mère hébergeait des terroristes. Des habitants du village détournent le regard quand ils me croisent. D'autres, par contre, m'ont assuré de leur soutien. Ils m'ont dit : “on te connaît, tout ça c'est n'importe quoi”». Virginie et Benoît Da Costa se disent tous les deux «blessés» par ce qu'il s'est passé. Mais ils se reprennent aussitôt : «Nous ne sommes pas à plaindre, quand on pense à ce qui s'est passé lors des attentats». Et Benoît l'assure : ces perquisitions n'ont en rien entamé sa foi, ou son patriotisme.
ladepeche.fr