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Société

Va-t-on vers une réforme de la loi sur l’Ivg ?


Mardi 6 Septembre 2011

SENXIBAR – Oulimata Sarr. C’est cette fille de 18 ans enceinte de son père. Serait-elle l’élément déclencheur de la réforme de la loi sur l’interruption volontaire de la grossesse ? En tout, son histoire a mis beaucoup de Sénégalais dans l’émoi. Et depuis lors, certaines personnes, à l’instar du sociologue Kaly Niang, militent pour que les parlementaires sénégalais réforment la loi afin de permettre aux victimes d’abus sexuel de se faire avorter avec l’assistance de professionnel du corps médical lorsque l’auteur de l’abus est apparenté avec la victime.


Va-t-on vers une réforme de la loi sur l’Ivg ?
 «Mon bébé sera mon frère ou ma sœur», déclare Oulimata Sarr. Ce drame l’a beaucoup affecté et a tragiquement modifié le cours de son destin : « Depuis ce drame, je ne dors plus à poings fermés. Je n'ai pas l'esprit tranquille. Je ne sais si j'arriverais un jour à lui pardonner ce qu'il m'a fait. Pour l'heure, je laisse tout entre les mains de ma mère, c'est elle qui va décider de la suite à donner à cette affaire. Même si c'est mon père, il a détruit mon existence... ».
Le témoignage de cette fille, paru dans les colonnes du journal L’Observateur, relance le débat sur la révision de la loi sur l’Interruption volontaire de la grossesse (Ivg). Il n’a pas laissé indifférent le sociologue Kaly Niang. « Il urge de corriger les imperfections de la loi sur l’Igv au Sénégal en cas d’abus sexuel. Le viol est un « drame » social qui mérite une réflexion approfondie. Il serait très difficile de parler des causes efficientes de ce phénomène social, mais il existe des facteurs favorisants sur lesquels nous pouvons nous intéresser  pour essayer d’expliquer ce phénomène. Mais ce qui nous taraude le plus, c’est le cas de viol commis par un membre de la cellule sociale de base de la victime, principalement, le père, l’oncle ou le frère ! D’aucuns parleront sans d’inceste, mais au-delà de l’acte sexuel commis, nous devons nous interroger sur l’identité de l’enfant issu de cette relation et de son intérêt supérieur.» Un point de vue que partage un défenseur des Droits humains qui considère que l’Ivg est un droit pour des raisons médicales, lorsque la vie de la mère et du foetus/bébé est menacé, dans des cas de viols surtout pendant les guerres, l’inceste, etc. Toutefois, le défenseur des Droits de l’Homme n’approuve pas les femmes qui pensent que l’Ivg « est un droit absolu ». « Nous sommes contre la généralisation. Et même dans le cas où nous le concevons, l'avortement doit être fait avant les 3 premiers mois de grossesses.», souligne-t-il.
D’après Kaly Niang, « un plaidoyer fécond doit être fait pour Ivg médicalisée au Sénégal, en cas de viol commis par le pater familias ou un membre proche de la cellule sociale de base, afin de prévenir les cas de suicides égoïstes causés par un défaut d’intégration.» « Une femme ne devrait pas être obligé de garder un enfant qui va lui rappeler toute sa vie des souffrances. », renchérit le défenseur des Droits humains.
L’arsenal juridique dont nous disposons actuellement, rappelle le sociologue, ne prévoit aucune disposition pour la prise en charge de la victime et de l’enfant incestueux ». Il donne l’exemple de l’Egypte où« Al Hazar, une association sunnite, a beaucoup fait dans le domaine de l’interruption de grossesse médicalisée. C’est-à-dire, en cas de viol avéré sur une fille mineure, si l’on sait que celle-ci n’a pas les compétences physiques pour gérer, pendant neuf mois, une grossesse et si sa vie est en danger, avec l’avis du médecin, on peut procéder à cette interruption volontaire, quand bien même l’avortement est interdit en Egypte. »

La Rédaction



1.Posté par adja le 06/09/2011 18:55
il faut le faire. c dur de mettre au monde une soeur ou un frère. cé pa décent. diékkoul té bakhoul

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