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VIDÉO - VINCENT TOH BI IRIÉ, EX PRÉFET D’ABIDJAN : « LES DÉMONS DE LA CRISE SONT DÉJÀ LÀ »


Vendredi 13 Novembre 2020

M. Toh Bi Irié, la Côte d’Ivoire vient de sortir il y a une dizaine de jours, d’un scrutin marqué par le boycott d’une grande partie de l’opposition et la victoire écrasante du président Alassane Ouattara, qui rempile pour un troisième mandat consécutif. Tout ceci a fait naître une grande polémique qui n’est pas prête à s’estomper. Pour commencer, quelle lecture faites-vous de la situation actuelle ?

"Il y a une situation politique qui préoccupe actuellement en Côte d’Ivoire. Les Nations Unies, l’Union africaine, et la CEDEAO s’y sont penchés, et ont fait des recommandations. L’analyse que moi j’en fais, c’est que dans l’évolution politique d’un pays, il arrive des moments où des situations conjoncturelles mais également des dissensions, de différentes approches produisent ce genre de crise. Mais dans le cas de la Côte d’Ivoire, c’était prévisible parce que nous sommes dans une situation de post-conflit. Et dans une situation de post-conflit, il y a risque de résurgence des crises antérieures. Il faut aborder cette situation avec beaucoup de délicatesse. Le processus électoral, je dirai le processus politique qui nous a menés à 2020 a ouvert les brèches qui étaient mal fermées notamment la réconciliation, les questions de succession, de cohésion au sein des blocs politiques. C’est le résultat de toutes ces conjonctures de situations que nous vivons aujourd’hui."

  • IL FAUT QUE CETTE TRADITION SÉNÉGALAISE D’ENGAGEMENT CITOYEN ARRIVE EN CÔTE D’IVOIRE


La tension n’a pas baissé après la proclamation des résultats dont les chiffres font l’objet de beaucoup de questionnements. Finalement, est ce que la population n’est pas otage de la classe politique de façon globale ?

"La population ivoirienne est aussi actrice de certaines de ces crises. Certaines sections de la société sont activement engagées. Hier par exemple, j’ai fait des vidéos pour demander aux populations de ne pas s’inscrire dans des actes de violence, des appels à la haine. C’est une question d’éducation. Donc otages des partis politiques, c’est le terme qu’on dirait mais je trouve que c’est dégagé la responsabilité des populations. Un pays vit par ses populations. Vous m’interviewez du Sénégal. J’ai dirigé des missions au Sénégal. Et vous, au Sénégal, vous avez une certaine notion, une certaine conscience de la participation citoyenne. Il y a des limites chez vous qui ne sont pas franchies en termes de respect des droits et libertés. Et vous vous impliquez en tant qu’acteurs de la société civile. C’est une tradition chez vous. Donc, il faut que cette tradition d’engagement citoyen arrive en Côte d’Ivoire. On ne peut pas dire que les hommes politiques prennent en otage. Un homme politique, il est seul, c’est un individu. C’est des instructions qu’il donne. Ce sont les populations qui n’ont pas un certain niveau d’éducation, qui acceptent leurs manipulations. Je ne peux pas rentrer dans cette passivité. Si on accuse les autres, qu’est-ce que nous faisons nous populations ? Mes frères et sœurs ivoiriens, quels appels ils lancent sur les réseaux sociaux ? Qui refusent les violences et les manipulations ? Regardez les images horribles que nous avons vues hier à Mbattou. C’est horrible et inimaginable en Côte d’Ivoire. C’est là que la population se lève pour dire non. Mais il ne faut pas toujours rejeter la responsabilité dans le camp des politiciens et laisser une population qui n’a aucune responsabilité, et qui est exempte de tout reproche. C’est vrai les populations doivent repenser leurs approches mais c’est tout aussi vrai que les populations doivent s’impliquer pour que le pays émerge."

Faut-il craindre que tout ceci ne fasse renaître les démons de la crise d’il y a dix ans ?

"Mais les démons de la crise sont déjà là. On avait une crise électorale en 2010. On avait des dissensions entre les partis politiques, on les a encore. On avait des opinions différentes sur le processus électoral, on les a encore. Mais il ne faut pas attendre que cela atteigne un certain niveau. Il faut agir maintenant. Et je reviens encore, c’est la responsabilité des partis politiques, de la population et de la société civile, de tout le monde, des diplomates et des Institutions internationales. Moi, j’ai été chef de mission chez vous, en 2012. C’était tendu mais lorsqu’à 21 heures, 22 heures, le président Wade a communiqué pour accepter sa défaite, dans les rues de Dakar, c’était comme s’il n’y avait eu jamais d’élection. La tension est retombée et on a repris la vie normale. Cela veut dire qu’il y a une certaine maturité du peuple sénégalais, et au niveau des hommes politiques. Aujourd’hui, il est temps que des gens, de tous bords, fassent concession. C’est ce que nous lançons comme message. On dit ’’essayez de vous élever’’, comme le Sénégal l’a fait, comme le Ghana le fait et comme d’autres pays le font. On doit stabiliser le pays et aller vers l’essentiel pour le bonheur de nos peuples."

  • LE PROCESSUS POLITIQUE QUI NOUS A MENÉS À 2020 A OUVERT LES BRÈCHES QUI ÉTAIENT MAL FERMÉES

Le score écrasant et le taux de participation qui égale presque celui de 2015 vous paraissent justifiés ?

"Je n’aimerai pas rentrer dans ce débat parce que je n’ai pas observé l’élection (présidentielle). Je n’ai pas tous les éléments, tous les chiffres. J’ai lu les rapports de la CEDEAO, de l’Union africaine, …, et moi-même je fais des analyses dont l’une date du lendemain de l’élection qui prédisait déjà tous les événements que nous vivons. J’ai lu tous ces rapports pour me faire une opinion mais on va faire des analyses au sein de notre organisation."

Justement, quelle est cette opinion que vous vous êtes faite ?

"J’ai toujours prévenu qu’il y aurait des difficultés en Côte d’Ivoire mais je veux dire, sur le plan scientifique et mathématique, des taux de participation pour faire des comparaisons, je n’ai pas ces éléments mais je suis en train de lire l’ensemble des rapports que j’ai reçus des différents groupes, et on pourra faire des analyses plus approfondies. Mais il y a des leçons à tirer."

Quel est votre avis sur la stratégie de boycott de l’opposition ? Est-elle tombée dans son propre piège où est ce un choix explicable vu la position radicale sur l’illégalité de la candidature de Ouattara ?

"Je ne suis pas de l’opposition politique ivoirienne, je ne suis pas non plus du parti au pouvoir, je suis un ex-haut fonctionnaire, qui a démissionné de cette fonction, et qui est maintenant dans la société civile. Je suis un simple citoyen qui mène sa vie ordinaire. Donc, je ne sais pas en interne, quelle était la stratégie de l’opposition. Mais je dis qu’aujourd’hui, les politiciens tant du pouvoir en place que de l’opposition, ont conduit le pays à une impasse qui est là. Une semaine avant les élections, j’ai animé une conférence sur le thème justement ’’Côte d’Ivoire, difficile impasse’’, qui présentait déjà ces difficultés. L’opposition a-t-elle bien fait ? A-t-elle pris les bonnes décisions ? Des éléments ont-ils manqué dans le dispositif qu’ils avaient mis en place pour la conquête du pouvoir ? Je ne sais pas, je ne suis pas informé, je n’ai jamais lu un document sur leur stratégie. Je suppose que cela fait partie d’une stratégie coordonnée pour un but précis. Mais je constate que l’opposition et le parti au pouvoir sont dans une situation qui, aujourd’hui, n’aide pas la Côte d’Ivoire, et qui crée le retour des démons que nous croyions éloignés à jamais."

Le président Ouattara pourra-t-il gouverner sereinement dans ce contexte, avec des opposants privés de liberté, d’autres hors du pays... ?


"C’est une excellente question et une partie de la réponse se trouve dans l’initiative au moment où je vous parle, il semble que dans une heure, une heure et demie, le président Alassane Ouattara et le président Henri Konan Bédié vont se rencontrer à Abidjan pour discuter (NDLR : interview réalisée le 11 novembre 2020, quelques heures avant la rencontre Bédié / Ouattara). Cette rencontre est la réponse à la question posée mais qui est vraiment la préoccupation des Ivoiriens : Est-ce qu’on va vivre normalement au-delà de gouverner en tant que président ? C’est-à-dire la vie sociale, économique, celle de tous les jours. Est-ce qu’on pourra se déplacer d’un point à un autre ? Avec ce que nous voyons, on dit qu’il ne faut pas ménager les efforts pour y aller. Aujourd’hui, c’est le président Henri Konan Bédié. Demain, il faudra aller faire ces négociations avec toutes les sections politiques. Mais il est important que le dialogue s’ouvre maintenant, à toutes les sections de la société, et à toutes les forces vives politiques pour qu’on retourne à une vie normale, avant que tout ce processus électoral ne commence. Donc, il y a préoccupation, je l’ai dit ce matin, dans l’appel que je lançais au président Ouattara. On ne peut plus se voiler la face. Il y a des morts, des tueries et des affrontements."

Vous pensez donc que cette rencontre pourrait constituer un déclic ?

"L’intention et l’initiative sont déjà très louables. On attend le résultat, et on espère, ici en Côte d’Ivoire, que chacune des deux parties ne le fait pas juste parce qu’elle veut donner une impression de normalisation. On espère que cela est fait pour la bonne raison de stabiliser la Côte d’Ivoire."


Votre démission, au mois d’août dernier à quelques semaines du scrutin, a été très commentée sur les réseaux. Est-elle liée à la situation politique ?

"Je préfère ne pas répondre à cette question. Je suis un acteur de la société civile aujourd’hui…"

Comptez vous faire le grand saut dans l’arène politique ? si oui, de quel bord vous situez-vous ?


"Tout le monde pose cette question, et souvent cela me fait plaisir. Cela veut dire qu’on fait de moi un super héros malgré moi. Je voudrais rappeler que j’ai douze ans de vie internationale dans pratiquement 43 pays d’Afrique y compris au Sénégal où j’ai formé des acteurs de la société civile et contribuer à certains processus électoraux, au Sénégal et ailleurs. Je suis revenu en Côte d’Ivoire pour servir mon pays. J’ai estimé que cette expérience que j’ai acquise, je peux l’utiliser autrement. Donc j’ai mis en place « Aube nouvelle », qui fait ce que je faisais avant, la participation citoyenne dans laquelle vous êtes très fort au Sénégal : l’engagement des citoyens dans les décisions publiques, la construction d’un leadership. Parce que nous pensons qu’en Côte d’Ivoire et en Afrique, il y a un problème de leadership, d’affirmation de notre identité dans nos villages, nos communautés. S’il y avait cette affirmation de nos choix, de nos volontés, de nos forces intérieures, de nos opinions, il y a des situations de crise qui ne seraient pas là. Et Aube nouvelle a pour but de faire quelque chose que vous, au Sénégal, une chose dans laquelle vous avez acquis une certaine expertise, c’est la production de réflexions intellectuelles."

Oui, mais plus concrètement, vous venez de lancer un mouvement, « Aube nouvelle », et vous êtes sur le terrain comme vous dites, vous donnez l’exemple du Sénégal, justement ici, les mouvements de la Société civile ouvrent très souvent la porte vers l’arène politique. Est-ce un trait d’union également pour votre cas ?

"Je voudrais dans mon mouvement que nous puissions réfléchir sur l’avenir de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique. Mais la relation, et ça, je voudrais quand même le dire, il faudrait démystifier la question de la politique. Et je l’ai dit, c’est parce que des magistrats, des journalistes comme vous, des médecins, des psychologues, des pilotes, des gens qui ont un certain niveau, fuient l’arène politique, que beaucoup de postes politiques en Afrique sont aujourd’hui occupés par des gens qui sont les plus violents, et excusez-moi du terme, souvent les plus médiocres. C’est parce qu’on a fait de la politique un champ de violence, un champ d’incompétence. Quand vous avez un ami qui s’engage en politique, on dit ’’attention, c’est dangereux’’. Mais si vous videz l’arène politique, qui va faire les lois, les politiques stratégiques ? Qui va déclencher le développement ? Faire la politique, c’est de façon naturelle. C’est ce que nous demandons. On invite aujourd’hui tous ceux qui ont des idées et des valeurs à partager. Je me rappelle une fois, au Sénégal, lors d’interviews avec des personnalités, j’ai rencontré un vieux chef de parti sénégalais mais il est pétri d’intelligence. Quelqu’un comme ça, s’il est hors du champ politique, qui va porter ses valeurs ? Tout le monde ne peut pas faire de la politique mais il faut quand même un peu de substance dans ce champ sinon (elle) sera animée par ceux qui savent crier le plus fort. Nous travaillons sur ça mais si demain cela nous mène à des postes de responsabilités, pourquoi cela serait suspect ?"

  • POURQUOI BEAUCOUP DE POSTES POLITIQUES EN AFRIQUE SONT OCCUPÉS PAR LES PLUS VIOLENTS, LES PLUS MÉDIOCRES…


Vous êtes expert des questions électorales en Afrique. Quelle lecture faites-vous de la situation dans la sous région ouest-africaine qui est aujourd’hui menacée par les mêmes problématiques entre candidatures pour un troisième mandat et violences électorales ?

"En 2008, j’avais fait un certain inventaire des élections. Il y avait eu environ 3500 élections (présidentielle, locales, sénatoriales, etc), qui avaient eu lieu en Afrique depuis l’Indépendance. Entre 2008 et 2020, apparemment on a eu 1500 élections de toutes sortes, en Afrique. Aujourd’hui, en Afrique, les coups d’État sont relativement rares comparés à avant. Donc, on a eu quand même une évolution. Il ne faut pas être totalement négatif sur les questions de développement politique. Même si les élections ne sont pas toujours organisées de la façon qui est acceptée par tous, le passage obligé semble être une élection. Un coup d’État, aujourd’hui, ça parait loin des préoccupations des populations. C’est déjà un acquis au niveau des consciences africaines. Mais il faut aller plus loin, faire en sorte qu’on soit heureux après une élection. En ce qui concerne mon pays, la Côte d’Ivoire a un cycle de dix ans de conflit. De 1960 à 1970, on a eu des conflits. En 1980, on a eu des conflits de nature électorale. En 1990, il y a eu l’ouverture à la démocratie multipartite, et il y a des conflits. En 2000, un coup d’État, et un conflit électoral. En 2010, l’un des plus graves conflits politiques de l’histoire de l’Afrique de l’Ouest. C’est pour cela que je pose la question en tant qu’Africain : allons-nous laisser de façon irréversible les conflits revenir par cycle sans rien faire ? Pendant qu’on prépare un processus électoral, on prépare également tous les éléments sources de conflits (foncier, économique, sécurité, les besoins des populations, sociologique, historique, etc). Donc, l’approche électorale, aujourd’hui, en Afrique, doit être complète et englober tous ces éléments et ne pas se focaliser à nommer un président de la commission électorale, et sur la logistique (bureaux, bulletins de vote, etc). C’est une approche qui doit être plus élaborée pour éviter les conflits. La situation est très grave, on voit le recul démocratique dans certains pays mais d’une façon générale, la tendance n’est pas mauvaise. Il faut l’assainir. Et la CEDEAO a un grand rôle à jouer pour que beaucoup de règles soient établies et respectées par tous. C’est ensemble que nous pourrons arriver à consolider la démocratie en Afrique de l’Ouest et en Afrique d’une façon générale."

Une liste de membres d’un gouvernement du CNT a été publiée sur les réseaux, vous y incluant. Vous aviez fait de démentir. Dans quelle posture êtes-vous ? Vous voyez dans un rôle de médiateur ou êtes vous proche d’un des deux camps ?

Effectivement, j’ai vu une liste qui est passée. Mais, pour tous les administrateurs, pour tous ceux qui ont une notion de base de l’administration, un gouvernement se forme et s’annonce avec certains critères même dans l’ordonnancement des différents postes. La grande Médiation en Côte d’Ivoire est une institution à part entière, ce n’est pas une attribution à l’intérieur d’un gouvernement. Un gouvernement qui n’est pas signé… Même la typographie laisse à désirer. C’est surement quelqu’un qui est assis dans son salon et a mis les noms qu’il voulait. Ce qui m’a surpris, c’est plutôt que quelqu’un soit assis dans son salon pour faire cela et qu’on le prenne au sérieux. Cela dit le niveau de fébrilité et de volatilité de la situation. Maintenant moi, je n’ai pas de rôle à m’assigner. J’ai fait beaucoup de sensibilisation et cela ne date pas d’aujourd’hui. J’intervenais dans tous les conflits locaux qui ont eu lieu dans ma circonscription. Dès que j’ai démissionné, je n’ai fait que définir les conflits car je savais que dans le développement actuel de la situation politique, il pourrait y avoir des crises. Je suis là, je joue mon rôle. Si on me sollicite comme médiateur, je prends mais la médiation que je fais, c’est celle des bas quartiers, où il y a des Sénégalais, des Mauritaniens, des Maliens, des Burkinabés, des gens du Nord, du Centre, de l’Ouest ou du Sud de la Côte d’Ivoire… qui vivent dans de petits périmètres avec des difficultés sociales mias qui s’entendent très bien. Ceux-là peuvent se mettre à se battre si demain un politicien vient essayer de les diviser. C’est là que se trouve le péril. 95% des conflits politiques, sociaux ou post-électoraux surviennent dans les bas quartiers. 100% des conflits communautaires surviennent des localités où des conflits communautaires ont déjà eu lieu. C’est ce qu’il faut éviter et c’est la mission que je me suis assignée en tant que citoyen de mon pays.

  • IL Y AUNE VIE APRÈS LE POUVOIR ET IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE CHANGER DE VIE


Aujourd’hui, près de trois mois après votre démission, en dehors de cette mission, qu’est-ce qui constitue votre quotidien ?

Il y a une vie après le pouvoir. C’est parce qu’on est tellement rivés sur nos privilèges, sur nos opportunités, qu’on a peur de laisser le pouvoir. Et dans cette peur, on crée des dissensions au sein de la communauté. Il y a une vie après le pouvoir. Je mène une vie de citoyen ordinaire, je sors, je mange… Cette vie est belle aussi. D’être libre de s’arrêter au bord de la route, acheter des arachides, causer, avoir du temps pour les amis, se promener un peu… C’est une autre vie et il ne faut pas avoir peur de changer de vie. C’est la peur d’être quelqu’un d’ordinaire qui pousse beaucoup de personnes à s’agripper et ça détruit… Il faut que les Africains fassent cette reconversion. Aujourd’hui, Obama, Sarkozy, Tony Blair, ils se baladent, ils voyagent de pays en pays, découvrent la beauté de la nature, participent à des conférences, motivent les gens… Après le pouvoir, pas seulement le pouvoir d’Etat, mais même après une responsabilité administrative ordinaire, je vois des gens qui vont à la retraite qui pleurent et qui ont eu des responsabilités pendant 40 ans, quand ils doivent partir, ils s’agrippent. Je vois des fonctionnaires qui tremblent quand ils doivent être mutés. Non ! Il faut enlever cet état d’esprit. Il y aura une aube nouvelle sur l’Afrique quand on va quitter nos responsabilités avec lucidité. Finir et décider de partir quand on n’est pas d’accord ou qu’on a d’autres options… Je mène une vie tranquille, très bien. Peut-être que je vais me balader bientôt à Dakar et puis aller à Saly que je n’ai jamais visitée. Je ne pouvais pas le faire avant, il me fallait des autorisations pour bouger. Il y a une vie après les responsabilités et j’invite les jeunes africains à engager de nouvelles responsabilités en ayant en tête que ça peut finir dès que vous prenez service. Dès cet instant, préparez votre passation de service parce que vous pouvez partir à tout moment. Une fois que vous avez cela en tête, vous assumez vos responsabilités avec beaucoup de hauteur et de simplicité. Il y a une vie après le pouvoir et cette vie est souvent même plus belle que celle avec tout le protocole et le faste…


aadkr


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