Tombon Oualy : Ce que disait sa page facebook jusqu’au 13 Octobre

Vendredi 17 Octobre 2014

Aussi bizarre que cela puisse paraître pour quelqu’un qui faisait l’objet d’une enquête pour meurtre, Tombon Oualy continuait à mener une vie très normale et ordinaire d’un jeune de son âge. On est allé sur sa page facebook. Et là curieusement, il postait sur son mur, discutait avec ses amis. Tenez par exemple, le lundi 13 octobre dernier son dernier affichage sur son mur : un lien de France Inter sur Thomas Sankara. Une belle photo du défunt prési burkinabé. Et le titre «Se souvenir de Sankara / France Inter». En chapeau voilà ce qui est écrit : Il y a trente ans, le capitaine Thomas Sankara prenait le pouvoir et rebaptisait son pays Burkina-Faso : « le pays des hommes intègres ». Trois ans plus tard, il était trahi par ses proches collaborateurs et assassiné. C’était un 15 octobre.» Et fatalement pour lui Tombon Oualy, c’est un 15 octobre qu’il a été arrêté comme présumé meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye. La veille, dimanche 12 octobre, certainement alors qu’il avait plus de temps, les posts se multiplient sur sa page. Visez la suite. Il change la photo de son profil et poste des sagesses de Confucius («choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie»), Paulo Coelho («il n’existe pas d’occasions uniques, la vie offre toujours une autre chance»). Il poste également beaucoup de sentences tirées du site «lasolutionestenvous.com» et qui, à bien lire, ressemblent comme à des prémonitions : «Lorsqu’un ami traverse une tempête, une présence silencieuse est plus puissante que mille mots vides» ; «vous connaissez mon nom, mais pas mon histoire. Vous avez entendu parler de ce que j’ai fait, mais pas de ce que j’ai vécu. Vous savez où je suis, mais pas d’où je viens. Vous me voyez rire, mais vous ne savez rien de mes souffrances. Arrêtez de me juger. Connaître mon nom, ce n’est pas me connaître» ; «souvent les gens qui critiquent ta vie sont les mêmes qui ne connaissent pas le prix que tu as payé pour être là où tu es aujourd’hui»… Trois jours avant, jeudi 9 octobre, c’était son anniversaire.

DAKARACTU


Abdoul Aziz Diop