Politique

Thierno Bocoum sur l’an 5 de Macky Sall “Il avait une feuille de route déjà tracée par les populations, mais…”


Lundi 27 Mars 2017

Honorable Député et porte-parole du parti Rewmi, Thierno Bocoum a été l’invité du Grand Oral, samedi dernier. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, Thierno Bocoum est revenu sur le passage du Premier ministre à l’Assemblée nationale et l’affaire Khalifa Sall. Non sans oublier les 5 ans du Président Macky Sall à la tête du pays. Morceaux choisis.

L’affaire Khalifa Sall abordée par le PM à l’Assemblée nationale


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“ De la même manière que Barthelemy Dias, je dénonce cette attitude du gouvernement, du Premier ministre, de parler d’un dossier pendant devant la justice. Ce qui est plus grave, c’est que ça soit fait à l’Assemblée nationale. Au nom de la séparation des pouvoirs, nous ne devrions même pas accepter que le Premier ministre puisse venir à l’Assemblée nationale et parler d’un dossier pendant devant la justice. C’est inadmissible et nous le condamnons fortement. Maintenant, est-ce que oui ou non, c’est un dossier politique ?

Nous laisserons les populations juger. Vous savez, ce dossier, je le dis et je le répète, je ne parlerai pas du fond parce que je ne le maîtrise pas. On lit dans la presse, on attend des déclarations, on ne sait pas ce qu’il en est exactement. Mais du point de vue de la procédure utilisée, ce qu’on peut constater aujourd’hui, c’est qu’il y a une volonté manifestement affichée par le Président de la République d’utiliser des procédures judiciaires pour s’en prendre à des adversaires politiques.

Aujourd’hui la justice, il faut la diviser. Parce que dans l’organisation judiciaire, il y a le fait que le parquet est assujetti aux directives du Ministère de la Justice. Le Ministre de la Justice est assujetti aux directives du Président de la République et de son Premier ministre. Donc, il y a une possibilité pour l’exécutif, et quand on parle de l’exécutif, on parle du Président de la République, chef de parti, chef de la coalition. Donc, le Président de Benno Bokk Yaakaar a la possibilité, dans l’organisation de notre système judiciaire, de pouvoir enclencher une procédure judiciaire à travers le maître des poursuites ”.

Bilan de l’an 5 de Macky Sall

“Au moment où je vous parle, on devait être en train de voir qui a remplacé le Président Sall ou si les populations lui ont fait confiance pour avoir un deuxième mandat. Il faut le répéter, le Président de la République avait pris la ferme décision de faire 5 ans. Il ne l’a pas fait après avoir été élu, mais avant d’être élu. C’est-à-dire que ceux qui ont voté pour le Président Sall, ont voté en connaissance de cause en sachant que le candidat pour qui ils ont voté, a décidé de faire 5 ans. Maintenant, quel est le degré d’influence sur le vote, je ne peux pas le dire. Mais on s’est rendu compte que par des subterfuges, il en est arrivé à faire purement et simplement du Wax Waxeet. Déjà ça c’est un bilan. Ça fait partie du bilan du Président Macky Sall (…). A partir de ce moment, on peut facilement faire le bilan parce qu’il s’agit là d’un état d’esprit très révélateur. Quand on ne satisfait pas à ses promesses et quand on se détourne de la volonté du peuple, pour tout simplement s’orienter sur ses propres intérêts, ça a une incidence sur la gouvernance, ça a une incidence sur la manière de gérer le pays. On s’en est rendu compte sur tous les domaines. Le Président Sall, à un moment donné, avait beaucoup de chance. Je dis ça parce que le combat qui nous a permis d’arriver à une alternance en 2012 a été le combat du peuple. N’oublions jamais qu’il y a eu des morts d’hommes, n’oublions jamais que des gens ont été arrêtés, etc. les populations ont montré leur volonté d’aller vers une rupture totale”.

“…On attendait le Président de la République dans des ruptures institutionnelles”

“ Donc, le Président de la République élu, avait une feuille de route déjà tracée par les populations. Donc, il fallait juste répondre à leurs attentes. Il y a aussi les assises nationales que le Président de la République avait signées entre les deux tours. Quand il est arrivé au pouvoir, il n’a pas appliqué les assises nationales. On dit oui, il a signé sous réserve, mais le Président Mbow a dit le contraire (…). On attendait le Président de la République dans des ruptures institutionnelles, notamment sur la séparation des pouvoirs. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a une mainmise de l’exécutif sur le parlement et sur le judiciaire. On s’est rendu compte que même les acteurs de la justice sont en train de tirer la sonnette d’alarme. Nous avons tous lu la lettre de démission du juge Dème. Nous avons entendu ou lu les communiqués de l’Union des magistrats du Sénégal (…). Il y a un recul démocratique avec Macky Sall”.

Cheikh Moussa Sarr

ABDOUL KADER Ba