Politique

TOMMASO CAPRIOGLIO, CHEF D’ADJOINT DE LA MISSION D'OBSERVATION DE L'UNION EUROPEENNE : «Nous nous sommes ni policier, ni justicier… »


Vendredi 10 Février 2012

Le chef adjoint de la mission d’observation électorale de long terme de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, Tommaso Caprioglio, trouve qu’il est prématuré d’apprécier le processus électoral sénégalais. Faisant face mercredi 8 février à la presse nationale et internationale pour faire l’économie de sa mission, il a en outre précisé que lui et ses collègues de la mission n’étaient pas« la police, ni des juges… »


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SENXIBAR-La mission d’observation électorale de long terme de l’Union européenne a déjà déployé sur le terrain 18 observateurs. Ces derniers disposent d’une solide expérience, a souligné hier, mercredi 8 février Tommaso Caprioglio, le chef adjoint de la mission. Sa mission se compose de plus de 90 observateurs venus de la plupart des 27 Etats membres de l’Ue, de la Norvège, de la Suisse et du Canada.

Parmi eux, informe-t-il, 56 seront déployés dans les 45 départements du pays. 18 observateurs de long terme (Olt) sont déjà présents au Sénégal depuis le 5 février. Les 38 autres de court terme (Oct) arrivent le 20 février pour un séjour de 10 jours qui sera prolongé en cas de second tour. M. Caprioglio informe en outre que le jour du vote, une délégation de 7 députés, membres du Parlement européen, sera également présent pour l’observation du vote.

Faisant l’économie de sa mission à la presse nationale et internationale, Tommaso Caprioglio, a indiqué que «ces observateurs auront pour attribution, dans les 45départements du pays, d’entretenir des contacts avec les autorités de l’Etat en charge des élections, les démembrements départementaux de la Commission électorale nationale autonome (Cena), les acteurs politiques, la société civile, les médias, les observateurs nationaux et le corps électoral».

Cependant, précise-t-il, «cette mission n’entend jouer ni le rôle de la police encore moins celui de la justice, mais simplement celui d’observation neutre et indépendante ». Il poursuit sur sa lancée, « nous nous baserons uniquement sur les faits, les rumeurs ne nous intéressent pas ». Se voulant plus précis, « nous ne sommes pas la police, ni des juges et notre travail n’est pas un travail d’investigation, ni un travail politique ; on ne valide ou ne certifie rien du tout. Ce n’est pas notre rôle ». La mission a un travail purement technique, martèle-t-il.

Selon lui, son « équipe compte rencontrer tous les acteurs du processus électoral, notamment les candidats». Seulement, précise M. Caprioglio, « on n’est pas parti au (Conseil constitutionnel, Ndlr) pour vérifier spécifiquement le dossier d’un candidat, parce que tous les dossiers sont importants », mais «on cherche à avoir une compréhension exhaustive de la situation et le maximum d’informations ». Lui et ses collègues ont pris « bonne note des explications des différents acteurs rencontrés ».

Certains candidats ont interpellé par ailleurs, la mission de l’Union européenne sur la distribution des cartes d’électeurs, confie-t-il, en faisant remarquer au passage qu’il serait regrettable si certains électeurs n’arrivaient pas à voter.

Questionné sur les manifestations publiques et la violence qui ont résulté de la validation de la candidature du président Wade par le Conseil constitutionnel, il a « déploré et condamné», mais s’est gardé de toutes autres remarques. «Notre rôle c’est d’observer et d’analyser les différentes phases du processus électoral jusqu’au dépouillement, agrégation et la publication des résultats et le suivi du contentieux électoral», a-t-il ajouté. Il a néanmoins jugé « prématuré de donner une appréciation sur le processus électoral.

Moussa Sarr