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Société

TABASKI ET RENTREE DES CLASSES: LA DOUBLE EQUATION FINANCIERE DES CHEFS DE FAMILLE


Vendredi 26 Septembre 2014

Cette année, la rentrée scolaire prévue le 8 octobre va coïncider avec la fête de la Tabaski qui sera célébrée 48 heures avant l’ouverture des classes. Les dépenses de la rentrée scolaire couplées aux exigences des préparatifs de la Tabaski vont constituer un fardeau pour les chefs de familles. Ce, dans un contexte marqué par une conjoncture économique difficile
Les chefs de familles sont confrontés, cette année, à une double équation : la rentrée scolaire et la fête de Tabaski. Eh oui ! La célébration de la fête de l'Aïd El Kébir, communément appelée Tabaski au Sénégal, coïncide, cette année, avec une période de flambée des prix et de rentrée scolaire. Ce, dans un contexte marqué par une conjoncture économique difficile où respecter les trois repas du jour est considéré comme un luxe que peu de Sénégalais peuvent s’offrir.

En effet, après la célébration de fête de la Tabaski , les enfants devront, le surlendemain, rejoindre les salles de la classe. Car la rentrée scolaire pour l’année 2014-2015 est fixée au 8 octobre. Ce qui constitue un véritable choc, voire un casse tête pour les parents qui devront, une fois de plus, mettre la main à la poche, vider leurs comptes bancaires (pour ceux qui en ont), vendre leurs bijoux et habits, casser leur tirelire pour accomplir un devoir tout à fait légitime qui est d’acheter un mouton pour la Tabaski, des fournitures et autres matériels scolaires à sa progéniture, payer les frais de scolarité. Ce qui n’est, d’ailleurs, pas si simple.

A chaque ouverture des classes, les dépenses des élèves s’élèvent, ce qui constitue une épine dans le pied des parents. Au-delà des dépenses pour la rentrée scolaire, il y a la fête de Tabaski. Un autre calvaire pour les parents. Des dépenses financières supplémentaires qui viennent accentuer leurs difficultés, les empêchant ainsi de dormir tranquillement. Ces derniers se demandent, chaque jour que le soleil se lève, comment faire face à tout cela. Pour la fête de Tabaski de cette année, les moutons sont trop chers, sans parler des condiments qui doivent servir à préparer le repas de la fête. On se demande même si tous les fidèles musulmans auront les moyens de s’acquitter de ce sacrifice divin qui recommande d’immoler un mouton. Une situation très difficile pour pouvoir joindre les deux bouts, pour qui connaît le revenu de la plupart des Sénégalais.

LES PARENTS PRIS ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME

S’il y a des gens qui ne savent plus à quel saint se vouer, ce sont bien les chefs de familles. Car, ils doivent faire face aux exigences financières de la Tabaski et de la rentrée des classes. Une coïncidence qui n’arrange guère les pères de familles, puisque ces deux événements sont des moments de fortes dépenses. Au marché «Petersen», à l’endroit dit «Marché Baye defal yalla», c’est sur fond de musique que les clients déambulent entre les étals en quête de chaussures, de tissus, de mèches pour les uns, de cahiers, stylos, livres, pour les autres. Ici, on trouve, en effet, toutes sortes d’articles à bon prix, selon les commerçants et chers pour les clients. «Ce marché qui est réputé être un marché pour les ‘goorgoorlus’ n'en n'est un, car tout est cher. Même les fournitures scolaires qui étaient assez abordables sont chères maintenant. Voyez ce livre ‘Sidi et Rama’, d’habitude il coûtait 2000 francs Cfa, aujourd’hui on nous dit que c’est 3000 francs Cfa. Avec les préparatifs de la Tabaski, c’est trop dur», dénonce, Rama Sarr Faye. Face à ses obligations familiales, elle dit n'avoir pas choix : « Car la fête, c’est aussi pour les enfants, du coup, il faut leur faire plaisir. Et la rentrée, c’est aussi important, mais Dieu est grand».

Trouvée à quelques mètres de Rama en train de marchander un tissu Bazin de couleur bleue, Coumba Sadio Ba ne manque pas de dénoncer la cherté des tissus. Après un marchandage de plus de 30 minutes, Coumba finit par acheter le tissu à 3000 francs Cfa le mètre. « Mais compte tenu de la situation, les habits de la Tabaski vont aussi servir aux enfants pour la rentrée. Puisque c’est seulement deux à trois jours d'intervalle », se ravise-telle. Du côté de Salam Ndoye, un père de famille trouvé dans une boutique de tissus du centre ville, dit avoir perdu le sommeil à cause des nombreuses dépenses auxquelles il doit faire face. Mais pour autant il ne s'avoue pas vaincu bien qu'il soit « entre le marteau de la Tabaski et l’enclume de la rentrée scolaire». Moussa Mané, un autre père de famille, indexant la difficile situation économique du pays, pense que «cette année, la vérité est qu’on risque de ne pas avoir un bon mouton pour la Tabaski, et des fournitures scolaires».

Cependant Abdou Diouf, taximan estime lui que «la Tabaski n’est pas une obligation. Le Prophète (Psl) avait déjà sacrifié pour les musulmans qui n’auront pas de quoi acheter un mouton. Du coup, je privilège d’abord les études de mes enfants. Le mouton de Tabaski, passe après les études des enfants».

KARIM SEGA DIAGNE, PERE DE FAMILLE, ANCIEN TAXIMAN : «Il faut que Macky écoute la complainte de la population»

La soixantaine bien sonnée, ancien chauffeur, ancien basketteur, Karim Séga Diagne originaire de Diourbel, monogame et de père de 7 enfants, explique les difficultés auxquelles sont confrontés les Sénégalais avec l'approche de la Tabaski et de la rentrée des classes.

«Le Sénégal n’a jamais connu une telle situation financière où tout le monde crie. Faute d’argent, la fête de Tabaski, la rentrée scolaire, deux poids qui pèsent sur l’épaule des foyers», dénonce le vieux. «Il faut que Macky Sall écoute la complainte des Sénégalais. Moi, j'ai la chance d’avoir trois de mes enfants qui travaillent et qui peuvent m’épauler. Mais d’autres non. Ce n’estpas facile».

Pour ce père de famille, il est temps quand même que les Sénégalais procèdent par priorité et fassent leurs achats suivant leurs moyens . «La Tabaski est une fête musulmane et il faut faire plaisir aux enfants, aux femmes. Mais il faut aussi se mettre dans la tête que c’est une seule journée. Alors que l’éducation, c’est la vie. Le savoir, c’est important», conseille-t-il.

SENEPLUS





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