Politique

Succession de Wade: Aida Mbodj vote Pape Diop


Vendredi 30 Mars 2012

Il n’y a plus à chercher de midi à 14 heures. Avec la déroute du Pds et de ses alliés, est désormais ouverte une nouvelle ère pour l’ex-parti au pouvoir : celle du changement de ses leviers de commande, en perspective des prochaines législatives. Et inéluctablement, le Président Wade devra passer le flambeau. Il ne s’agit plus que de savoir à qui il va le remettre car, si jamais il persistait à vouloir continuer le combat, il y aurait encore beaucoup plus de désertions dans les rangs, devant le désarroi que rencontre une part importante de ses affidés, qui ne jure plus que pour sa survie.


Autres articles
C’est à ce niveau du jeu d’’ailleurs, que chacun essaye de placer son pion, pour remplacer Wade. Par presse interposée, de petits génies essayent de placer des noms. Par exemple, celui de Ousmane Ngom, qu’ils donnent meilleur profil, parce qu’il a longtemps cheminé avec Me Wade(en omettant exprès qu’ il avait aussi lâché le Président, pour aller flirter avec l’opposition d’alors, avant de soutenir Diouf), ou alors, le Ministre Oumar Sarr, que des techniciens politiques très calculateurs proposent au Président, en faisant valoir une main mise totale sur le département de Dagana et environs, comme si cela suffisait pour lui conférer une dimension nationale qu’il n’ a jamais eue, en 12 ans d’alternance. 
Les exemples sont nombreux mais, des voix plus autorisées, parce que plus représentatives ou plus porteuses, se sont immédiatement levées, pour dénoncer la combine auprès du Président, et l’inviter à se tourner vers Pape Diop, dont les hauts faits au sein du parti n’ont jamais été égalés par un quelconque autre militant, depuis que le PDS existe. 
Quand en conférence de presse à Baobab, les femmes du Pds, venues de 19 communes d'arrondissements de Dakar, ont réitéré leur allégeance à Wade, et ont plébiscité le Président du Sénat pour lui succéder, elles ne savaient pas qu’elles venaient ainsi de donner le ton. Depuis, en effet, les mouvements de soutien, à l’endroit du Président du Sénat, naissent de partout, si ce ne sont des déclarations appuyées de responsables du Pds qui jugent que seul Pape Diop peut encore sauver leur parti. Parmi celles-ci et pas plus tard qu’hier, Aida Mbodj. Interrogée, publiquement, sur le successeur de Wade et les chances des libéraux de rebondir au cours des prochaines législatives, la maire de Bambey, à qui on peut tout reprocher sauf de ne pas avoir sa langue dans la poche, d’être également courageuse et lucide devant toute situation inédite, n’a pas longtemps mis pour dégager le nom de Pape Diop, du quintette pressenti. Pour Madame Mbodj, en effet le parti survivrait difficilement à Wade, sans un Pape Diop qui reste l’un des derniers et rares phares du Pds, susceptibles de lui assurer encore un avenir, puisqu’il lui a consacré toute sa carrière politique. A ses yeux, seul un Idrissa Seck pouvait lui faire de l’ombre, s’il s’était ressaisi, dans l’entre deux tours, et avait soutenu le président sortant, au lieu de voter Macky Sall. 
Pour toutes ces raisons et en l’absence d’un autre challenger capable d’exhiber d’autres lettres de noblesse ou en tout cas, d’avoir fait autant que l’ancien maire de Dakar qui avait mis toute sa fortune et tout son entregent à la disposition de son parti, bien avant que celui ci ne puisse voler de ses propres ailes, le choix des vrais militants qui cherchent à faire renaître le Pds, s’explique aisément. Tout comme la confiance investie par le Chef de l’Etat, et qui se manifeste par les nombreuses missions qu’il confie à Pape Diop, en sa qualité de vrai militant libéral d’un Wadisme essoufflé.
REWMI.COM

Abdoul Aziz Diop