Politique

Seuls cinq sur quinze points concrétisés: Un après, que retenir du dernier référendum(LAS)


Mardi 21 Mars 2017

Présenté comme un projet pour la consolidation de la démocratie, le référendum apparaît un an après comme un prétexte pour le Président de l'Apr de tester son appareil politique en perspective des échéances à venir. Car, un an après, les autorités tardent à matérialiser dix des quinze points du projet.


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Cela fait un an jour pour jour que  les Sénégalais étaient appelés aux urnes pour adopter ou rejeter les 15 points du référendum soumis à son appréciation. Malgré le tintamarre suscité, le Oui l'a remporté à 63%. Le peuple a parlé et le chef de l'État et son équipe, fortement éprouvés par la campagne ont exulté. A l'arrivée, c'est comme si le référendum était juste un test pour permettre au régime en place de jauger sa popularité. Le chef de l'État semble oublier les 15 points qui devaient apporter des changements notables dans la Constitution. Hélas le président Macky Sall tarde à mettre en oeuvre les 15 points qui avaient valu des milliards aux contribuables.

Les Sénégalais attendent toujours la publication de la nouvelle version de la Charte fondamentale. Ils attendent toujours l'application de dix points sur les quinze soumis alors au référendum. En effet, le premier point du projet de révision constitutionnelle qui intéresse au premier chef la classe politique n'est pas encore à l'ordre du jour. Il s'agit de la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique. A présent rien n'a changé dans le fonctionnement des partis pour espérer une consolidation de la démocratie. Les leaders de partis qui s'attendaient à un financement de leur formation politique commencent à désenchanter.

A ce propos, le financement des partis politiques va échapper encore au contrôle de l'État. Pourtant beaucoup d'acteurs politiques redoutent des financements occultes des partis. Le second point tarde également à être concrétisé par le pouvoir en place. Le peuple attend de savoir ce que le président Macky Sall entend par la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens, notamment les droits à un environnement sain, sur leur patrimoine foncier et leurs ressources naturelles. Non plus les Sénégalais ne sont pas élucidés encore sur le point 5 qui a trait au renforcement de la citoyenneté par la consécration des devoirs du citoyen. C'est le statu quo.

L'opposition à qui le président de la République avait promis plus de liberté, est en train de vivre la restriction de ses droits. Dans le projet de révision constitutionnelle, figurerait au septième point le renforcement des droits de l'opposition et de son chef. Le renforcement du Conseil constitutionnel est encore à l'état de promesse. Il était prévu l'augmentation du nombre des membres du Conseil constitutionnel de 5 à 7 et l'élargissement des compétences du Conseil constitutionnel pour donner des avis et connaître des exceptions  d'inconstitutionnalité soulevées devant la Cour d'Appel. En définitive, le dernier référendum apparaît plus que jamais comme un prétexte pour le régime de mette en pratique son appareil et d'éviter toute surprise.


Abdoul Aziz Diop