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Société

SEXOLOGUE, GYNECOLOGUE, ANDROLOGUE : Ces métiers délicats en période de Ramadan


Vendredi 3 Août 2012

La pratique de certains métiers comme la sexologie, la gynécologie et l'andrologie en période de ramadan reste mystérieuse. Doit-on se priver des sexologues, gynécologues, andrologues, obstétriciens pendant ce mois béni afin de préserver notre jeûne? Comment ces médecins font pour préserver leur jeûne ? Telles sont les deux questions phares que bon nombre de musulmans se posent durant cette période d'abstinence et de prière.


SEXOLOGUE, GYNECOLOGUE, ANDROLOGUE : Ces métiers délicats en période de Ramadan

Beaucoup de croyants, de surcroît des musulmans, en période de Ramadan, refusent de se faire ausculter par des médecins tels le gynécologue qui s'occupe des problèmes liés à l'appareil génital féminin, l'andrologue qui s'occupe de la santé sexuelle masculine, en particulier pour les problèmes de l’appareil reproducteur masculin, mais aussi le sexologue qui, comme son nom l’indique, soigne les troubles sexuels. Pratiques qui restent mystérieuses aux yeux de plusieurs croyants, notamment en ce mois béni. «Est-ce qu'on a le droit de se faire ausculter par un gynécologue pendant la période de ramadan », se demande Aïssatou Sarr, une jeune femme rencontrée sur l'avenue Bourguiba. «L'islam interdit qu'un homme autre que notre mari nous fasse des attouchements», explique une voilée qui a voulu taire son nom. Cependant, pour les fidèles, ce genre de consultation ne rime pas avec Ramadan qui est une pratique basée sur l'intention, l'abstinence et la spiritualité. Ainsi, le musulman qui a jeûné et qui présente des symptômes qui touchent à l'intégrité de sa personne a du mal à se faire consulter par un spécialiste. Il a donc souvent beaucoup de peine à s'imaginer se divertir devant quelqu'un ou parler de sa sexualité qu'est le plaisir et la jouissance, à parler des organes sexuels et de leur fonctionnement. Car, croyant que son jeûne va se rompre et que c'est un péché de se faire consulter de cette façon, surtout en cette période où évoquer la sexualité entre deux personnes de sexes opposés, non mariées, est prohibé. Les médecins spécialisés dans ces branches, de leur côté, avouent continuer leurs activités, leur consultation en temps de Ramadan. De plus, affirment-ils, leur travail se fait comme en dehors du mois de Ramadan. 

 

«L'islam n'a jamais interdit durant la période du Ramadan de faire des consultations en gynécologie» 

«De mon côté, il n'y a pas de changement dans ce que je fais habituellement, c'est comme en dehors du mois de Ramadan. C'est la même pratique. En période de Ramadan, on fait des consultations sans problème», déclare Dr Mamadou Sangharé, gynécologue à la clinique Mixte ex clinique Raby. Ainsi, trouve-t-il tout à fait normal ses consultations en période de Ramadan parce que «ce n'est pas interdit». «Ce n'est pas l'Islam qui interdit de consulter et de se faire consulter. C'est l'interprétation que les gens en font. Mais l'islam n'a jamais interdit, durant la période du Ramadan, de faire des consultations en gynécologie. Cela n'est écrit nulle part, ce n'est pas une contre-indication», soutient-il. Et, d'ajouter : «les gens, c'est par ignorance qu'ils ne viennent pas se faire consulter. Car prêtant oreilles à certains prêcheurs qui disent que pour la femme, en période de Ramadan, la consultation en gynécologie n'est pas indiquée». «Aucun Hadith du prophète (Psl) ne le dit, ce n'est nulle part dans la tradition musulmane, nulle part dans les livres sacrés du Coran. Donc nous, on consulte sans problème», poursuit Dr Sangharé. 

 

«Il n'y a pas de différence. Je pose les mêmes questions sur la sexualité que d'habitude» 

Le Dr Jeanne Diaw, sexologue et andrologue à l'hôpital de Grand-Yoff, indique aussi que les consultations se font comme d'habitude, Ramadan ou pas. «Il n'y a pas de différence. Je pose les mêmes questions sur la sexualité que d'habitude, puisque la personne a pris le choix de venir se faire consulter», dit-elle. D'après la sexologue, dans ses consultations, ses patients parlent de leur intimité. Ce qui lui fait dire : «Je ne sens pas qu'il y a une différence en période de Ramadan». «Quand le patient vient, c'est un patient qui est en face du médecin et on est obligé de gérer. On est en face d'un homme qui a un problème et qui veut se soigner». Outre ce côté rassurant des médecins spécialistes en ces branches, l'islam a aussi montré que le Ramadan ne doit pas priver le fidèle de voir n'importe quel médecin. En d'autres termes, se priver de se soigner est 

contraire à la religion.

 

OUSTAZ ASSANE SECK RASSURE LES FIDELES : «Il n'est pas haram qu'un gynécologue, sexologue ou andrologue, en période de Ramadan, fasse son travail»

«Il y a des métiers qui sont pour des femmes et d'autres pour les hommes. C'est comme la gynécologie et l'andrologie». C'est ce qu'à fait savoir Oustaz Assane Seck une fois interpellé sur la question. D'après lui, ces métiers doivent être pratiqués par des femmes, s'il s'agit de la gynécologie, et par des hommes, s'il s'agit de l'andrologie, sauf en cas de force majeure. Ainsi, prenant exemple du métier de gynécologue, 

il explique : «Si on a un déficit de femmes, l'homme peut exercer la gynécologie. Les femmes seront obligées d'aller se faire consulter par le gynécologue ou l'obstétricien. Cela ne gâche à rien le jeûne de la patiente, mais aussi du médecin puisque ce dernier ne fait que son travail». 

Selon Oustaz Assane Seck, la femme malade même en période de Ramadan doit aller se faire consulter parce que c'est l'islam qui le lui demande. «Elle doit impérativement se faire soigner», affirme- t-il et d'ajouter à l'endroit de ces spécialistes : «Il n'est pas haram qu'un gynécologue, sexologue ou andrologue, en période de Ramadan, fasse son travail». Ainsi, explique-t-il, «il est permis à un homme de le faire dans un pays où peu de femme sont dans ces domaines». Toutefois, précise Oustaz Assane Seck, «C’est haram quand le gynécologue, l’andrologue, le sexologue ou le patient recherche du plaisir». Dans ce cas précis, annonce Oustaz Seck, il doit impérativement, si on est en plein jeûne, payer dans les jours qui suivent ce jour. Car «son jeûne a été rompu». Il doit faire le «Kaffara», c'est-à-dire «jeûner pendant deux mois successifs ou affranchir un esclave ou encore donner en aumône à 60 personnes de quoi étancher leur faim». «Si c'est par pur accident que la rupture du jeûne est arrivée, le jeûne du médecin ou du patient est aussi rompu, mais il ne payera que le jour perdu. Dans ce cas, il n'aura pas de Baakar (pêché)», précise Oustaz Assane Seck.

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